Descentes de l’Ardèche

Bruno de Marseille avait lancé l’idée d’une descente naturiste de l’Ardèche en kayak. Le samedi 7 mai, nous nous sommes retrouvée à onze à Vallon Pont d’Arc, venus de toute la France (de Lorraine, Vosges, Bretagne, Cévennes, de Grenoble, Alès, Montpellier et bien sûr de Marseille et d’Ardèche), réunis par des messages sur les forums et des mails. L’occasion de faire connaissance autrement que sur la toile!
La mise à l’eau des embarcations s’est faites juste en amont du fameux Pont d’Arc, ce pont de roche jeté au dessus de la rivière. Craignant la fraîcheur matinale et l’eau froide, on s’était équipé de combinaisons néoprène, mais après une dizaine de minutes, on s’est vite retrouvés nus, ne gardant que chaussures et gilets de sauvetages.
La petite flottille de sept kayaks monoplace et deux canoës biplace s’étalait parfois sur un bonne distance, au différents rythmes des rameurs, mêlées à d’autres groupes de canoéistes, se regroupant pour quelques arrêts sur les plages de galets ou les dalles de rochers chauffées par le soleil. Le cours de la rivière est parsemés de petits rapides, sources d’animation et parfois de mésaventures quelque peu humides lorsque un bateau se renverse. Les falaises verticales ou creusées de trous et de tours, les pentes boisées, forment des barrières des deux côtés de la rivière qui serpente en de multiples courbes. En ce début de saison, la rivière a un débit satisfaisant, bien que cette année la sécheresse se fasse déjà sentir et d’autre part, la fréquentation est encore raisonnable, permettant par moments de se retrouver isolé, avec le sentiment d’avoir le paysage pour soi.
Sans se presser particulièrement et en profitant largement des arrêts, les 26 kms du parcours ont été effectué en quelques huit heures.


Bruno of Marseille had launched the idea of a naturist descent of the Ardèche in a kayak. On Saturday, May 7th, eleven of us met in Vallon Pont d’Arc, coming from all over France (from Lorraine, Vosges, Brittany, Cévennes, Grenoble, Alès, Montpellier and of course from Marseille and Ardèche), brought together by messages on the forums and emails. The opportunity to get to know each other in a different way than on the web!
The boats were launched just upstream of the famous Pont d’Arc, the rock bridge over the river. Fearing the early morning coolness and cold water, we were equipped with neoprene suits, but after about ten minutes, we quickly found ourselves naked, keeping only shoes and life jackets.
The small flotilla of seven single-seater kayaks and two two-seater canoes sometimes spread out over a good distance, at the different rhythms of the rowers, mixed with other groups of canoeists, gathering for a few stops on the pebble beaches or the slabs of rock heated by the sun. The course of the river is dotted with small rapids, sources of animation and sometimes somewhat wet mishaps when a boat overturns. Vertical cliffs or cliffs dug with holes and towers, wooded slopes, form barriers on both sides of the river which meanders in multiple curves. At the beginning of the season, the river has a satisfactory flow, although this year the drought is already being felt and on the other hand, the flow is still reasonable, allowing at times to find oneself isolated, with the feeling of having the landscape for oneself.
Without any particular hurry and making the most of the stops, the 26 km of the route were completed in about eight hours.


La deuxième édition de la descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë kayak a eut lieu lors du week end de la Pentecôte. Cette année, sous un soleil qui avait défié les prévisions météo, nous étions 19 participants, venus des Bouches du Rhône, mais aussi du Var, de l’Hérault, de l’Isère, de la Drôme et même des Vosges.
Le parcours des 28 kilomètres a été effectué en intégralité en nudité, si l’on ne tient pas compte des gilets de sauvetage obligatoires pour cette activité (qui ont d’ailleurs servis à deux ou trois occasions mouillées). Les fortes pluies des derniers temps avaient augmenté le niveau de l’eau de la rivière, rendant paradoxalement la navigation plus aisée, en submergeant nombre de rochers tout au long du cours. Il restait néanmoins quelques rapides pour le plaisir! Et côté fréquentation, la cohabitation avec plusieurs centaines (au moins) d’équipages textiles n’a pas posé de problème. Les canoës naturistes ont même assuré le transport d’une rive à l’autre de deux randonneurs à pieds textiles. Quelques arrêts sur les plages de galets ou les dalles de rochers permettaient de se regrouper et de se reposer.
Une de ces poses a eut lieu à la plage des templier, haut lieu historique du naturisme dans ces gorges, avec la visite du camping des Templiers et la rencontre du propriétaire des lieux qui nous a annoncé la réouverture à partir de début juin, après une année de bataille administrative pour obtenir l’agrément préfectorale.
A part quelques courbatures et coups de soleil, la journée a enthousiasmé tout le monde et s’est terminé au camping de la Sablière.


The second edition of the naturist descent of the Ardèche gorges in canoe kayak took place during the Pentecost weekend. This year, under a sun that defied the weather forecast, we were 19 participants, from the Bouches du Rhône, but also from the Var, Hérault, Isère, Drôme and even the Vosges.
The 28 km course was done entirely in nudity, if we do not take into account the life jackets required for this activity (which were used on two or three wet occasions). The heavy rains of recent times had raised the water level of the river, paradoxically making navigation easier, submerging many rocks along the course. Nevertheless, there were still a few rapids remaining for fun! And in terms of attendance, the cohabitation with several hundred (at least) textile crews did not pose a problem. The naturist canoes even provided transport from one bank to the other for two textile walkers. A few stops on the pebble beaches or rock slabs provided an opportunity to regroup and rest.
One of these poses took place at the Templiers’ beach, high historical place of naturism in these gorges, with the visit of the campsite of the Templiers and the meeting of the owner of the places who announced us the reopening from the beginning of June, after a year of administrative battle to obtain the prefectoral approval.
Apart from a few aches and sunburns, the day was a great excitement for everyone and ended at the Sablière campsite.


Pour la troisième année consécutive, Bruno Saurez de Marseille a organisé la descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë-kayak. Avec cette fois une innovation de taille : une descente en deux jours avec arrêt et nuit au camping des Templiers. Et ni la météo capricieuse de ce mois de mai ni la crue de la rivière la semaine précédente n’ont découragé la quinzaine de participants venus du sud mais aussi de Bretagne ou de la région parisienne. Jacques et Sylvie, la présidente de l’Apnel, ainsi qu’une moitié du conseil d’administration sont du voyage. L’occasion pour moi de les rencontrer autrement que par internet interposé !
Rendez vous le samedi matin à la sortie de Vallon Pont d’Arc. Le temps de tous se retrouver, de s’équiper et de prendre les consignes, vers 10 heures c’est la mise à l’eau. Fraîche, l’eau ! Les combinaisons néoprène se révèlent bien utile. Au moins au début. Ensuite, une fois échauffés, certains les quitteront, d’autres les garderont. Tout le monde n’est pas égal par rapport à la température !
Le niveau de l’eau est très haut. Les rochers sont submergés et conséquence les rapides plutôt plus facile à passer. Ce qui n’empêche pas quelques retournements et bains bien involontaires, avec récupérations délicates, acrobatiques et physiques. C’est une alternance de moments ensoleillés et couverts avec même une averse. Les conditions climatiques ont sans doute effrayé nombre de touristes et il y a relativement peu de monde sur l’eau autour de nous. On a surtout remarqué un groupe d’italiens et un grosse troupe de jeunes collégiens américains bien encadrés.
Entre treize et quatorze heures, on arrive à la plage des Templiers, sauf Christian et Chantal qui ont continué sans voir la plage. Ils reviendront en tirant leurs canoë à contre courant à la force des bras. Un exploit !
Une fois installés, restaurés et reposés, une petite balade dans les environs nous mène à l’entrée d’une grotte cachée à l’écart du sentier de randonnée qui parcourt les gorges. Nous décidons d’y revenir le lendemain équipés de lampes.
Chose dite, chose faite, le dimanche matin, nous entreprenons l’exploration de la grotte. Derrière le porche d’entrée, une galerie débute, un lac souterrain la barre. Hésitation. Finalement Jacques se décide à entrer dans l’eau. Il avance et disparaît derrière les rochers. A cinq ou six, nous le suivons, de l’eau jusqu’aux aisselles, pour atteindre une autre salle d’où part un puits. Une corde de spéléo y est installé, mais là ça demanderait quand même un peu de matériel. On admire les draperies de stalactites, la cheminée qui troue le plafond de roche. Puis demi tour vers l’air libre et le soleil. Retour au camping en dominant la rivière et les canoës qui commencent à arriver.
En début d’après-midi, on embarque pour la partie finale du parcours. Encore quelques rapides pour le fun sous le soleil. Un dernier arrêt sur des dalles de rochers au dessus de la rivière. Notre nudité ne semble pas gêner les randonneurs qui passent d’un coté, les canoéistes de l’autre. « Vous avez bien raison d’emmagasiner de la vitamine D par cette saison » dit un marcheur en passant.


For the third consecutive year, Bruno Saurez from Marseille organized the naturist descent of the Ardèche gorges by canoe and kayak. This time with a major innovation: a descent in two days with a stop and night at the campsite of the Templiers. And neither the capricious weather in May nor the flooding of the river the week before discouraged the fifteen or so participants from the south but also from Brittany or the Paris region. Jacques and Sylvie, the president of the Apnel, as well as half of the board of directors were on the trip. The opportunity for me to meet them other than through the internet!
Meeting on Saturday morning at the exit of Vallon Pont d’Arc. The time to get together, to get equipped and to take the instructions, around 10 o’clock it’s time to launch the boat. Fresh water ! The neoprene suits prove to be very useful. At least at first. Then, once warmed up, some will leave them, others will keep them. Not everyone is equal when it comes to temperature!
The water level is very high. The rocks are submerged and as a result the rapids are rather easier to pass. This does not prevent some involuntary turns and baths, with delicate, acrobatic and physical recoveries. It is an alternation of sunny and overcast moments with even a shower. The climatic conditions have undoubtedly frightened many tourists and there are relatively few people on the water around us. We especially noticed a group of Italians and a large troop of young American schoolboys well supervised.

Between one and two pm, we arrived at the Templier beach, except for Christian and Chantal who continued without seeing the beach. They will come back by pulling their canoe against the current with the strength of their arms. A great feat!
Once settled, restored and rested, a short walk in the surroundings leads us to the entrance of a hidden cave away from the hiking trail that runs through the gorges. We decide to return there the next day equipped with lamps.
On Sunday morning we start exploring the cave. Behind the entrance porch, a gallery begins, an underground lake bars it. Hesitation. Finally Jacques decides to enter the water. He advances and disappears behind the rocks. At five or six, we follow him, from the water to the armpits, to reach another room from where a well starts. A caving rope is installed there, but that would still require a bit of equipment. We admire the draperies of stalactites, the chimney that pierces the rock ceiling. Then half turn towards the open air and the sun. Return to the campsite overlooking the river and the canoes that are beginning to arrive.
At the beginning of the afternoon, we embark for the final part of the route. Some more rapids for fun under the sun. A last stop on slabs of rock above the river. Our nudity doesn’t seem to bother the hikers passing by on one side, the canoeists on the other. « You’re right to store vitamin D this season, » said one hiker in passing.


Pour la quatrième année consécutive, Bruno Saurez et l’Association Naturiste Phocéenne ont organisé une descente naturiste des gorges de l’Ardèche en canoë kayak. La nouveauté de l’année, étant la saison, mi septembre plutôt que le mois de mai habituel.
Si la majorité du groupe vient évidement de la région marseillaise, certains viennent aussi de Beaucaire, Montpellier, Lyon, Grenoble et même de l’Oise. C’est devenu un rendez vous incontournable et attendu.
Dès la mise à l’eau, à la sortie de Vallon Pont d’Arc, tout le monde se retrouve en tenue. C’est que le soleil est déjà chaud et que l’eau est de façon surprenante très douce. Premiers rapides, passage sous la voûte rocheuse du Pont d’Arc. Les bateaux se suivent, se séparent, se mêlent aux autres embarcations. Aux arrêts sur des plages de galets, les corps nus attirent forcement les regards, quelques rares réflexions, des sourires aussi. Mais de toute façon, tout le monde est dans la même galère. Il faut ramer pour arriver au bout des gorges, et cela quelque soit sa tenue. Cela dit, le voyage n’a rien d’un calvaire, même si le faible niveau de l’eau et un vent parfois contraire obligent à un effort soutenu pour avancer. C’est un plaisir de naviguer dans ce paysage exceptionnel, sur cette rivière encastrée entre les falaises. Les sons se répercutent sur les barrières rocheuses, le soleil fait miroiter l’eau à contre-jour, l’ombre d’une rive boisée parfois est bienvenue. Pas de monotonie dans ce parcours, sauf peut être la toute dernière partie à la sortie des gorges. Sinon les changements de décor à chaque courbe de la rivière, les passages de rapides qui nécessitent toute l’attention, rythment l’avancée au fil des heures (huit) et des kilomètres (trente).


For the fourth consecutive year, Bruno Saurez and the Association Naturiste Phocéenne organized a naturist descent of the Ardèche gorges by canoe kayak. The novelty of the year, being the season, mid-September rather than the usual month of May.
If the majority of the group obviously comes from the Marseille region, some also come from Beaucaire, Montpellier, Lyon, Grenoble and even the Oise. It has become an unmissable and awaited rendezvous.
As soon as the boat is launched, at the exit of Vallon Pont d’Arc, everyone is dressed up. The sun is already warm and the water is surprisingly soft. First rapids, passage under the rocky vault of Pont d’Arc. The boats follow each other, separate, mix with the other boats. At the stops on pebble beaches, naked bodies forcefully attract the eyes, some rare reflections, smiles too. But in any case, everyone is in the same boat. You have to row to reach the end of the gorge, whatever you are wearing. Having said that, the journey is not an agony, even if the low water level and a sometimes headwind force a sustained effort to move forward. It is a pleasure to navigate in this exceptional landscape, on this river embedded between the cliffs. The sounds echo on the rocky barriers, the sun makes the water shimmer against the light, the shade of a wooded bank is sometimes welcome. No monotony in this route, except perhaps the very last part at the exit of the gorges. Otherwise the changes of scenery at each bend in the river, the rapids that require all the attention, punctuate the progress over the hours (eight) and kilometers (thirty).