Séjour en Ariège

Changement de saison et de décors. A l’initiative de Bruno quelques uns des habitués des séjours dans le Beauchêne se sont retrouvés en…Ariège. Pour cette semaine pyrénéenne il y a là : Bernard, Bruno, François, Guillaume, Jacques Marie, Patricia, Philippe, Pierre et un petit nouveau : Jean Pierre. Le refuge qui nous accueille dans la vallée de Vicdessos au port de Lers (dans les Pyrénées : port = col comme étang = lac) un peu à l’écart de la route nous permet de vivre en toute nudité.

Premier jour. Mireille et Yohan de Toulouse sont venus passer la première nuit avec nous pour participer à cette première sortie. C’est pour eux une première expérience de la randonnue. Alain de Toulouse également nous rejoint le matin. Randonnueur expérimenté, c’est un bon connaisseur des sentiers ariégeois comme des légendes et histoires locales.

Par un dimanche ensoleillé sur un itinéraire connu, on ne s’attend guère à être seuls, mais la possibilité de partir directement à pieds du gîte est si tentante. Traversée à flanc dans un versant couvert de fougères dorées dans la lumière matinale. Puis ça commence à monter jusqu’à un premier replat. C’est l’étang ? Non, encore plus haut. Enfin on arrive à cet étang d’Arbu, en même temps qu’un premier groupe qui nous suit. L’eau est fraîche mais permet quelques baignades. Le sentier fréquenté passe à gauche du lac, on prend à droite en suivant une légère trace et quelques cairns, droit dans les langues herbeuses entre les rochers. On décide d’éviter le sommet du pic des Trois Seigneurs sur lequel se profilent tant de silhouettes pour une crête en face. On n’est pas à 3 mètres d’altitude près ! Là on pique nique tranquille. Juste un randonneur, à la recherche d’une fourchette pour son casse croûte, nous rend visite et reste un moment à discuter. Mais pour la descente, on va forcément se retrouver sur le chemin fréquenté des Trois Seigneurs. Certains se rhabillent, enfilent un short, d’autres décident de rester nus. C’est comme chacun le ressent. On croise ceux qui montent encore, on double ou est doublée par ceux qui descendent. On remarque de l’étonnement, de l’indifférence et aussi des sourires. A un moment on se retrouve à progresser avec tout un autre groupe. Une remarque acerbe fuse. Il est vrai que là c’était trop de proximité. On se regroupe et les laissons partir en avant, à bonne distance. Le cheminement suit une longue crête qui ramène vers le port de Lers. Sept heures et demi de balade, 1000 m de dénivelé, une première journée chargée physiquement et émotionnellement.

Deuxième jour. Changement complet d’ambiance. On rejoint en voiture le barrage de Soulcem et on se gare aux Orris du Carla, à côté d’une voiture de gendarmerie ! (Les Orris sont des abris en pierre recouverts de terre et d’herbes construits autrefois par les bergers). Le ciel est couvert, la température plutôt basse. On se met en route bien habillés. Une petit pluie se met à tomber. Tant pis, on continue. On débouche au fond d’une vallée en même temps qu’un rayon de soleil qui illumine un troupeau de vaches et de chevaux. La vallée est fermée par une barrière montagneuse. Derrière c’est l’Andorre. On se déshabille pour profiter de ce soleil, mais les nuages ne sont pas loin. Dans la montée vers l’orri de la Soucarrane le paysage disparaît. On monte dans un brouillard épais . Arrêt casse croûte à l’orri, puis passage à l’étang du même nom, puis à celui de Roumazet. Alternances d’éclaircies entre les bancs nuageux pour la descente jusqu’à retrouver le fond de vallée…et la pluie.

Troisième jour. D’un parking sur la route d’Aulus on monte vers le port de Saleix. Montée régulière avec de long lacets que l’on coupera à la descente. Du port, un bon raidillon nous mène jusqu’à l’étang d’Alate. L’eau noire n’incite guère à la baignade. En continuant le paysage change : Un peu de brume, des herbes couleurs de feu, des mares et filets d’eau reflétant la lumière du soleil. Puis on bascule sur le versant qui domine le refuge de Bassies et les lacs, pardon les étangs. On s’arrête là pour pique niquer. Un petit groupe descendra ensuite jusqu’en bas.

Quatrième jour. On part directement à pieds du gîte. Jean Pierre de Toulouse nous a rejoint pour la journée. Au port de Lers, direction la forêt, puis une bonne pente herbeuse qui nous mène à un collet où nous attendent quelques moutons. Encore un effort, et le croisement d’un trailer qui ne daigne même pas nous voir tout occupé à gérer sa vitesse, et nous voilà au sommet du Mont Ceint. Un homme est là qui démonte des piquets métalliques. Il nous conte son histoire. Ancien berger, il venait là durant la seconde guerre mondiale et surveillait les patrouilles allemandes. Il avait alors 14 ans. Il en a maintenant 88, mais semble en pleine forme. « Je vous félicite. La montagne est belle. » Mais en le quittant, on l’entendra se précipiter sur son téléphone pour raconter sa rencontre avec des hommes « à poil ». On rejoint le port de Saleix, où nous étions hier. Mais au lieu de monter, on descend dans une vallée suspendue. Le géologue du groupe nous montre que d’un coté de la vallée les roches sont des calcaires et de l’autre des granit. Il semblerait que nous soyons juste sur une ancienne faille tectonique. Mais le groupe est finalement plus intéressée par la récolte des champignons. Après le repas, le cheminement nous conduit par des chemins forestiers vers la vallée en face du village de Sentenac.

Cinquième jour. Aujourd’hui on quitte le département de l’Ariège pour celui des Pyrénées Orientales en passant le col de Puymorens. Le parking au départ du sentier est aussi occupé par un camion bétonnière qui remplit des bennes hélitreuillés jusqu’à un chantier lointain. Le bruit des rotations de l’hélicoptère nous accompagnera toute la matinée. Il nous survolera aussi à l’occasion. On rejoint le GR qui s’étire à l’horizontale, c’est sans doute une ancienne voie de wagonnets de mines. D’ailleurs on trouvera au bord du chemin plusieurs entrées de galeries. Il nous mène au pied du barrage de Lanoux. On quitte alors le GR pour se diriger vers le Pic Carlit, point culminant du département avec 2921m. Mais l’ensemble du groupe, à l’exception de Bruno, préférera, après le casse croûte, rester tranquillement sur la rive herbeuse d’un petit étang plutôt que d’affronter une montée dans la caillasse noire. Le retour par le « chemin des ingénieurs » plus long et plus accidenté que le GR nous montre encore une curiosité géologique, comme une longue coulée avalancheuse, mais de blocs de granit enchevêtrés les uns sur les autres, au milieu desquels des sapins parviennent à pousser leurs racines. La force de la nature est toujours surprenante.

Sixième jour. Plutôt que de participer à la balade, je décide pour ma part d’aller visiter une source d’eau chaude à Merens les Vals, à une heure de route du refuge. Guillaume m’accompagne. A un quart d’heure de marche à peine sur un GR, nous trouvons cette source au bord du chemin. Quelques petites vasques ont été aménagées avec des pierres. L’eau est à 37° . Quel plaisir et quelle détente de s’allonger dans ce bain. Quelques autres randonneurs s’arrêtent aussi ou passent. C’est le genre d’endroit qu’on ne trouve malheureusement pas dans les Alpes.


Change of season and scenery. At Bruno’s initiative, some of the regulars of the Beauchêne stays met in Ariège. For this Pyrenean week there are: Bernard, Bruno, François, Guillaume, Jacques Marie, Patricia, Philippe, Pierre and a new one: Jean Pierre. The refuge which welcomes us in the valley of Vicdessos in the port of Lers (in the Pyrenees: port = pass as pond = lake) a little away from the road allows us to live in all nakedness.

First day. Mireille and Yohan from Toulouse came to spend the first night with us to take part in this first outing. This is their first experience of hiking. Alain de Toulouse also joins us in the morning. Experienced hiker, he is a good connoisseur of the Ariégeois trails as well as local legends and stories.

On a sunny Sunday on a known itinerary, you don’t expect to be alone, but the possibility of leaving directly on foot is so tempting. Crossing on the flank in a hillside covered with golden ferns in the morning light. Then it starts to rise up to a first folds. Is that the pond? No, even higher. Finally we arrive at this pond of Arbu, at the same time as a first group that follows us. The water is cool but allows some swimming. The footpath passes on the left of the lake, you take to the right following a slight track and a few cairns, right in the grassy tongues between the rocks. It was decided to avoid the summit of the peak of the Trois Seigneurs peak, on which so many silhouettes of a ridge in front of it appeared. We’re not at an altitude of three metres or so! Here you can have a picnic. Just a hiker, looking for a fork for his snack, visits us and remains a moment to discuss. But for the descent, we will inevitably find ourselves on the frequented path of the Trois Seigneurs. Some people dress up, put on shorts, others decide to stay naked. It’s like everyone feels it. We cross those who still climb, we double or are doubled by those who descend. There is surprise, indifference and also smiles. At one point we find ourselves progressing with another group. A acerbic remark. It is true that this was too close. We regroup and let them go forward, at a good distance. The route follows a long ridge leading back to the port of Lers. Seven and a half hours of walking, 1000 m of altitude difference, a first day physically and emotionally charged.

Second day. Complete change of atmosphere. We reach the Soulcem dam by car and park at Les Orris du Carla, next to a gendarmerie car! (The Orris are stone shelters covered with earth and grass that were once built by shepherds). The sky is overcast, the temperature is rather low. Let’s get out of here dressed up. A little rain begins to fall. Never mind, we’ll keep going. At the bottom of a valley, a sunbeam illuminates a herd of cows and horses. The valley is closed by a mountain barrier. Behind it is Andorra. We undress to enjoy the sun, but the clouds are not far away. In the ascent towards the Soucarrane Orri, the landscape disappears. We’re going up in thick fog. Stop at the orri to snack, then pass to the pond of the same name, then to the one of Roumazet. Alternating clearings between the cloudy banks for the descent until the valley bottom… and rain.

Day three. From a car park on the road to Aulus we go up towards the port of Saleix. Regular ascent with long laces that will be cut at the descent. From the pass, a good steeple leads us to the pond of Alate. Black water does not encourage swimming. Continuing the landscape changes: A little fog, colorful herbs of fire, pools and water nets reflecting the sunlight. Then we switch over to the slope which dominates the refuge of Bassies and the lakes, forgiveness the ponds. We’ll stop there for a picnic . A small group will then descend to the bottom.

Day four. We walk directly from the gîte. Jean Pierre from Toulouse joined us for the day. At the port of Lers, head towards the forest, then a good grassy slope which leads us to a collet where we can see some sheep. Another effort, and the crossing of a trailer that doesn’t even deign to see us all busy managing its speed, and here we are at the top of Mont Ceint. There’s a man here dismantling metal pickets. He tells us his story. A former shepherd, he came there during the Second World War and watched over German patrols. He was then 14 years old. He’s now 88, but looks great. « Congratulations. The mountain is beautiful. » But when he leaves, we will hear him rushing to his phone to tell the story of his meeting with naked men. We’re heading to the port of Saleix, where we were yesterday. But instead of going up, we go down into a suspended valley. The geologist of the group shows us that on one side of the valley the rocks are limestones and on the other side granite. It seems we’re just sitting on an ancient tectonic fault. But the group is finally more interested in harvesting mushrooms. After the meal, the walk leads us along forest paths to the valley in front of the village of Sentenac.

Day five. Today we leave the Ariège department for the Pyrénées Orientales department passing the Puymorens pass. The parking lot at the trailhead is also occupied by a concrete mixer truck that fills heli-treated dumpsters up to a remote construction site. The sound of the helicopter rotations will accompany us all morning. It will also fly over us occasionally. We reach the GR which stretches horizontally, it is undoubtedly an old track of mine wagons. In fact, there are several entrances of galleries along the road. It leads us to the foot of the Lanoux dam. We then leave the GR to head towards the Carlit Peak, the highest point of the department with 2921m. But the whole group, with the exception of Bruno, will prefer, after the snack, to remain quietly on the grassy shore of a small pond rather than facing a climb in the black rock. The return by the « engineers’ path » longer and more difficult than the GR still shows us a geological curiosity, like a long avalanche flow, but of granite blocks entangled on top of each other, in the middle of which fir trees manage to grow their roots. The strength of nature is always surprising.

Day six. Rather than taking part in the hike, I decided to visit a hot spring in Merens les Vals, an hour’s drive from the refuge. Guillaume’s coming with me. A quarter of an hour’s walk on a GR, we find this spring at the side of the trail. A few small basins have been fitted with stones. The water’s 37 degrees. What a pleasure and relaxation to lie down in this bath. Some other hikers also stop or pass. This is the kind of place that unfortunately cannot be found in the Alps.


Comme l’an passé, Bruno a organisé en cet fin septembre une semaine de randos en Ariège, dans les Pyrénées, à partir du gîte Terre d’Avenir près du port de Lers. (en pyrénéen le port = le col). Nous sommes un groupe de dix : Bruno, Guillaume et moi même sommes désormais des habitués des lieux ; Nicole et François de la Loire, mais Nicole souffre d’une tendinite au pied et ne pourra donc pas marcher et François a une contre-indication médicale formelle de s’exposer au soleil, il sera obligé de marcher habillé ; Christian et Sylvie de Normandie, Sylvie non naturiste accompagne son naturiste de mari ; Philippe vient de Belgique, mais il souffrira du genou après la première journée et devra rester au calme ; Richard, un anglais et Sandra, une allemande, vivent depuis peu en Espagne, ils sont accompagnés de leurs deux chiens Polly et Suzy qui sera surnommée Crevette Agile. Un groupe qui s’internationalise!

Bruno sur son blog a fait un compte rendu détaillé du séjour, je me contente donc ici de souligner à quel point notre façon de randonner nu a été généralement bien toléré par les randonneurs textiles croisés ou doublés sur les chemins. Le fait que François marchant habillé pouvait prévenir de notre arrivée a aussi sans doute facilité les rencontres. A commencer, dès le premier jour, par cette famille rattrapée dans une raide montée. Les deux fillettes ont donné l’autorisation de passer nus en disant « Ils font ce qu’ils veulent ». Le gardien d’un refuge le deuxième jour ne voyait pas d’objection à notre tenue à condition que les chiens soient tenus en laisse. Le troisième jour, une bergère nous a regardé passer en souriant. Lorsqu’on a croisé un couple qui montait dans la chaleur, l’homme s’est écrié « Oh comme je vous envie ! » Le quatrième jour, on a rencontré tout un groupe de militaires en tenues sportives civiles descendant au pas de course. Les réactions ont été un peu de surprise et des sourires, un seul faisant une remarque « Faut vous rhabiller, m’sieur, si j’étais avec ma fille… ».
Un couple de cavaliers a bivouaqué à proximité du gîte, la femme est venue se ravitailler en eau pour les chevaux sans sembler le moins du monde gênée par la tablée de naturistes.
Il est bon que la nudité naturelle se banalise peu à peu.


As last year, Bruno organized at the end of September a week of hikes in Ariège, in the Pyrenees, from the gîte Terre d’Avenir near the port of Lers. (in the Pyrenees the port = the pass). We are a group of ten: Bruno, Guillaume and I are now regular customers of the place; Nicole and François de la Loire, but Nicole suffers from tendonitis in the foot and will not be able to walk and François has a formal medical contraindication to expose himself to the sun, he will have to walk with his clothes on; Christian and Sylvie from Normandy, Sylvie non naturist accompanies her naturist husband; Philippe comes from Belgium, but he will suffer from knee pain after the first day and will have to remain calm; Richard, an Englishman and Sandra, a German, have recently relocated to Spain, they are accompanied by their two dogs Polly and Suzy who will be nicknamed Agile Shrimp. A group that is becoming more international!

Bruno on his blog gave a detailed report of the stay, so I just want to point out here how well our way of hiking naked was generally well tolerated by textile hikers crossed or doubled on the paths. The fact that François walking dressed could warn of our arrival also undoubtedly facilitated the meetings. To begin, from the first day, with this family caught up in a steep climb. The two girls gave permission to go naked by saying, « They do what they want. The guard of a refuge on the second day did not object to our outfit as long as the dogs were kept on a leash. On the third day, a shepherdess watched us pass by smiling. When we met a couple who were going up in the heat, the man shouted, « Oh, I envy you! « On the fourth day, we met a whole group of soldiers in civilian sports clothes running down the path. The reactions were a bit of surprise and smiles, only one making a remark, « You need to get dressed, sir, if I were with my daughter…. ».
A couple of riders bivouacked near the cottage, the woman came to get water for the horses without seeming at all embarrassed by the table of naturists.
It is good that natural nudity is gradually becoming commonplace.

La montagne d’Aucelon

L’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne a son siège social à la mairie du village de Montlaur en Diois, entre Die et Luc en Diois. Chaque année a lieu l’assemblée générale de l’association. Elle peut se poursuivre dans l’après midi par une balade dans les environs. La montagne d’Aucelon domine le village. C’est donc un objectif tout trouvé ces jours là. Mais cette longue crête qui débute au col de Penne et se poursuit sur des kilomètres peut aussi être une destination hors de cette occasion. C’est notamment le cas en hiver, où son orientation permet de profiter d’un ensoleillement favorable l’après midi. Pour le geocacheur que je suis, c’est une parcours avec des caches disséminées tout au long de l’arrête.


The association of the Naked Walkers of the Val de Roanne has its social seat at the town hall of the village of Montlaur en Diois, between Die and Luc en Diois. Every year the general assembly of the association takes place. It can be followed in the afternoon by a walk in the surroundings. The mountain of Aucelon dominates the village. It is therefore a goal all found these days. But this long ridge which starts at the Col de Penne and continues for miles can also be a destination out of this occasion. This is particularly the case in winter, where its orientation allows you to take advantage of a favourable sunshine in the afternoon. For the geocacher that I am, it’s a route with caches scattered all along the ridge.

Neron

Le Néron se dresse juste en face de chez moi. Pourtant, à part y avoir accompagné l’année dernière quelques amis de passage dans la région, mais habillé , je n’y étais pas retourné en randonnue trop longtemps.
En cette fin octobre, il fait un temps splendide. Une dizaine de minutes de voiture et je suis au départ du chemin. Deux vélos sont attachés à un poteau. Signe qu’il peut y avoir du monde devant moi. Dans la partie à l’ombre en forêt, je garde short et tee shirt. J’atteins le bas de la falaise. Deux grimpeurs sont accrochés à la paroi. Je passe à proximité en les saluant. Bon, ensuite il ne devrait plus y avoir personne. Je me déshabille et attaque la montée. Après le camp romain, les dalles de lapiaz mènent vers le belvédère de Lucky Luke. (L’histoire est racontée ici). C’est étrange, la statue à légèrement changée de place depuis ma dernière visite. Mais elle domine toujours la ville.
Quelques dizaines de mètres plus loin, une sorte de boite à lettres est accroché à un arbre. C’est une boite à plans avec à l’intérieur des photocopies des tracés des chemins du Néron. Belle initiative, qui malheureusement ne fait pas l’unanimité puisque deux boites ont déjà été détruites par des vandales. Je pense savoir qui est à l’origine de cette initiative originale. Je prend en photo ces plans qui me permettront je l’espère de découvrir de nouveaux itinéraires dans le futur. Un peu à l’écart du chemin, sur une plate-forme en balcon sur la ville, un banc de bois. Je suppose que c’est ce même passionné du Néron qui s’est chargé de monter cet objet jusqu’à là. C’est l’endroit rêvé pour une halte pique nique et sieste au soleil . Il ne me reste plus ensuite qu’à redescendre en empruntant cette fois le chemin qui passe par la passerelle d’Hippolyte Müller.


The Nero stands right in front of my house. However, apart from having accompanied a few friends in the area last year, but dressed, I hadn’t been hiking there for too long.
At the end of October, it’s a beautiful weather. About ten minutes by car and I’m at the start of the way. Two bicycles are attached to a pole. Sign that there may be people in front of me. In the shady forest shade, I keep shorts and T-shirt. I’m reaching the bottom of the cliff. Two climbers are hanging on the wall. I pass by and greet them. Well, then there shouldn’t be anyone left. I take my clothes off and attack the climb. After the Roman camp, the lapiaz slabs lead to Lucky Luke’s lookout. It’s strange, the statue has moved slightly since my last visit. But it still dominates the city.
A few tens of meters further on, a sort of mailbox is hanging from a tree. It’s a map box with inside the photocopies of the tracks of the Nero paths. This is a fine initiative, which unfortunately does not meet with unanimous approval since two boxes have already been destroyed by vandals. I think I know who is behind this original initiative. I take pictures of these plans that will allow me to discover new itineraries in the future. A little off the road, on a balcony platform overlooking the city, a wooden bench. I suppose it was this same Nero enthusiast who took charge of mounting this object up to that point. It is the perfect place for a picnic and sunbathing break. Then I just have to go down again, this time along the path that passes through Hippolyte Müller’s footbridge.


Le Néron se dresse juste en face de mes fenêtres, comme une barrière sur l’horizon. Ses falaises dominent Grenoble et sa banlieue. Pourtant c’est une montagne peu fréquentée car rude et difficile d’accès. Maudite aussi. L’incendie de 2003 est encore dans les esprits. Déclenché par un éclair lors d’un orage, il a duré trois semaines, hors d’atteinte des pompiers, résistant aux avions et hélicoptères bombardiers d’eau. Ensuite ce fut une interdiction municipale d’accès en raison des sols fragilisés par le feu, une surveillance bardée de capteurs puis un gros éboulement au dessus d’un hameau; la cicatrice est encore bien visible sur son flanc. Pourtant c’est un superbe belvédère sur la ville et plus précisément sur sa presqu’île, zone d’activité économique et scientifique en constante évolution. C’est pourquoi j’aime bien monter sur sa première croupe, son premier étage, pour prendre des photographies panoramiques de ce paysage urbain.
J’aime monter voir le Lucky Luke, de retour sur le Néron. C’est tout un roman, ce Lucky Luke. Imaginé, fabriqué et installé tout là haut par quelques amis montagnards humoristes dans les années 80, jeté à bas par la suite par des intégristes de la montagne, sauvé, récupéré, entreposé durant des années dans la vallée…Cette statue équestre est enfin revenu fin 2013 reprendre sa place sur sa bosse. La visite s’impose.

En 2007, quelques années seulement après l’incendie, j’avais décidé de retourner aux batteries mais en empruntant un petit chemin marqué sur la carte. Je me étais vite retrouvé sur un itinéraire abandonné. La nature y avait repris ses droits avec une végétation récente qui avait recouvert le tracé du chemin. Surtout beaucoup de ronces acérées. Mais le plus impressionnant avait été de traverser une forêt fantôme aux troncs nus blanchis tournés vers le ciel, arbres morts mais toujours debout, vestiges de l’incendie. Il m’avait fallu trois quart d’heure d’efforts pour atteindre le fort, le corps griffé et ruisselant de sueur.


Nero stands right in front of my windows, like a barrier on the horizon. Its cliffs overlook Grenoble and its suburbs. Yet it is a mountain that is not very popular because it is rough and difficult to access. Damned too. The fire of 2003 is still in the minds. Triggered by lightning during a thunderstorm, it lasted three weeks, out of the reach of firefighters, resisting the planes and helicopters bombing water. Then it was a municipal ban on access because of the soil weakened by the fire, a surveillance system with sensors and then a large landslide over a hamlet; the scar is still clearly visible on its side. Yet it is a superb viewpoint over the town and more precisely over its presqu’île, an area of economic and scientific activity in constant evolution. That’s why I like to climb on its first croup, its first floor, to take panoramic photographs of this urban landscape.
I like to go up to see the Lucky Luke, back on the Néron. It’s quite a story, this Lucky Luke. Imagined, made and installed up there by a few humorous mountain friends in the 80s, thrown down afterwards by mountain fundamentalists, saved, recovered, stored for years in the valley… This equestrian statue finally came back at the end of 2013 to take its place on its bump. A visit is a must.

In 2007, only a few years after the fire, I decided to return to the batteries but by taking a small path marked on the map. I soon found myself on an abandoned route. Nature had regained its rights there with recent vegetation that had covered the path. Especially a lot of sharp brambles. But the most impressive thing had been to cross a ghostly forest with bare white trunks facing the sky, dead but still standing trees, remnants of the fire. It had taken me three quarters of an hour of effort to reach the fort, my body scratched and dripping with sweat.

Pointe de Velan

Au bout de la route forestière de Saint Ruth, au fond de ce vallon encaissé à l’ombre, il fait encore bien frais en cette fin octobre pour ce départ de rando. Mais nous sommes treize venus de toute la région rhone alpes prêts à braver une météo incertaine, dix hommes et trois femmes. Un peu de piste à plat pour se réchauffer avant d’attaquer la montée dans la forêt et les premiers déshabillages. Entre efforts physiques et quelques rayons de soleils, les vêtements tombent les uns après les autres. Jusqu’au moment où, au sortir de la forêt, on débouche dans l’alpage au dessus du chalet de Servaz. Là, au pied de la pente de la Pointe de Velan, le vent souffle avec vigueur et fraîcheur. Une partie du groupe se rhabille. Le sentier grimpe raide dans cette butte herbeuse. Le passage à la croix sommitale, à 1760m, puis sur la crête étroite est rapide. Le paysage des sommets alentours et du lac d’Annecy en contrebas est quelque peu masqué par les nuages et une lumière grise. Vite trouver un coin à l’abri du vent pour l’arrêt casse croûte. Malgré tout, immobiles, on se refroidit vite et les tee shirts, polaires, doudounes, bonnets et gants deviennent de rigueur. La descente raide vers le GR qui passe en dessous permet de se réchauffer et de se débarrasser de ces couches de vêtements superflues. Montée au Pas de l’Ours pour basculer vers la vallée qui nous ramènera vers le parking. La première partie en lacets dans les pierriers est raide et parfois glissante, puis le chemin rentre dans la forêt en descendant doucement. Le groupe s’étire sur ce tapis de feuilles mortes. Les tout premiers, en avant, profitent de la rencontre de troupeaux de mouflons qui se sauvent à leur approche, grimpant droit dans la pente en leur envoyant une avalanche de pierre. Finalement on retrouve l’itinéraire de montée et la piste forestière toujours à l’ombre. Une balade de 7 heures, sans la moindre goutte de pluie malgré des nuages menaçants. Une randonnue automnale réussie.


At the end of the forest road of Saint Ruth, at the bottom of this small valley in the shade, it is still quite cool at the end of October for this departure of hiking. But we are thirteen of us from all over the Rhone Alps ready to brave an uncertain weather, ten men and three women. A little flat track to warm up before starting the ascent in the forest and the first undressing. Between physical exertion and a few rays of sunshine, clothes fall one after the other. Until the moment when, at the end of the forest, we reach the alpine pastures above the Servaz chalet. There, at the foot of the slope of Pointe de Velan, the wind blows with vigour and freshness. Part of the band is getting dressed again. The path climbs steeply up this grassy hill. The passage to the cross at the summit, at 1760m, then on the narrow crest is fast. The landscape of the surrounding peaks and Lake Annecy below is somewhat masked by clouds and grey light. Quickly find a place away from the wind to stop snacks. Even so, being immobile, you cool down quickly and tee shirts, fleece, blankets, hats and gloves become the norm. The steep descent to the GR below allows you to warm up and get rid of these layers of superfluous clothing. Ascent to the Pas de l’ Ours to tilt towards the valley which will take us back to the car park. The first part of the trail is steep and sometimes slippery, then the path gently descends into the forest. The group stretches out on this carpet of dead leaves. The very first ones, in front, take advantage of the meeting of flocks of sheep that flee as they approach, climbing straight up the slope by sending them an avalanche of stone. Finally we find the ascent route and the forest track always in the shade. A 7-hour stroll, without the slightest drop of rain despite threatening clouds. A successful autumn hike.

Barral et Jocou

Le mont Barral et le Jocou se situent tout au sud du Vercors, au-delà du col de Menée, dans la Drôme. Un après midi de mai, rentrant du Diois, je passe au col et m’aperçois qu’il n’y aucune voiture de garée. Ce qui est assez peu courant. Je décide donc d’aller faire un tour à pied, en prenant la large piste qui mène à l’alpage du Jaboui. La prairie est encore en partie couverte de neige. Je me déshabille pour attaquer la montée dans la pente. Je connais le chemin. Heureusement car des bancs de brouillard masquent le paysage. Voilà, je suis au sommet, la peau rougie par l’effort et la fraîcheur, tache de couleur dans cet environnement blanc, ciel et sol confondus.


Mount Barral and the Jocou are situated to the south of the Vercors, beyond the Col de Menée in the Drôme department. One afternoon of May, returning from the Diois, I went to the pass and see that there is no parked car. This is quite uncommon. So I decide to go for a walk by foot, taking the wide track that leads to the Jaboui alpine pastures. The prairie is still partly covered with snow. I undress to attack the climb up the slope. I know the way. Fortunately, as benches of fog mask the landscape. Here, I am at the summit, the skin reddened by effort and freshness, spot of color in this environment white, sky and ground confused.


Un jour de semaine, je pars pour le Jocou. J’espère bien être tranquille pour y faire une belle randonnue.
Je laisse la voiture au col de Menée et emprunte la piste du Jaboui. Avant d’arriver à l’alpage, je suis déjà nu. Je débouche dans la prairie pour apercevoir une file de silhouettes sur la crête se dirigeant vers l’itinéraire que je voulais prendre. Je fais un détour et monte au mont Barral pour leur laisser le temps de s’éloigner.
En descendant du Barral, je rejoins la crête et j’avance rapidement. Trop rapidement. Je rattrape tout le groupe au pied du raidillon après le col de Seysse. J’ai juste enfilé un short. Je suis torse nu, avec un tout petit sac et des chaussures de trail. Ils sont en polaire et parkas, lourdement chargés. Ils me regardent comme un extraterrestre au moment où je double toute la file. Au grand mécontentement du chef de groupe!
Au sommet du Jocou, un autre groupe est déjà là. Décidément, que de monde aujourd’hui. Je fais demi-tour et croise le premier groupe qui finit la montée. Dès qu’ils ont disparu derrière un repli, je me remets nu pour la descente. Plus loin, je trouve un coin à l’abri du vent pour déjeuner, puis rejoint la prairie de Jaboui couverte de fleurs.


On a weekday, I’m going to the Mona Lisa. I hope to be able to take a nice naked hike there.
I leave the car at the Col de Menée and take the Jaboui trail. Before reaching the mountain pasture, I am already naked. I end up in the meadow to see a line of silhouettes on the ridge heading towards the route I wanted to take. I make a detour and climb Mount Barral to give them time to get away.
Coming down from the Barral, I reach the ridge and move quickly. Too fast. I catch up with the whole group at the foot of the raidillon after the Seysse pass. I just put on my shorts. I’m shirtless, with a very small bag and trail shoes. They’re fleece and parkas, heavily loaded. They’re looking at me like I’m an alien as I double-pass the whole line. Much to the annoyance of the group leader!
At the top of the Jocou, another group is already there. It’s definitely busy today. I turn around and cross paths with the first group that finishes the climb. As soon as they’ve disappeared behind a fold, I get naked again for the descent. Further on, I find a place sheltered from the wind for lunch, then I reach the Jaboui meadow covered with flowers
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En octobre 2017, je profite d’une reconnaissance du balisage du GR93 pour faire une recherche de quelques geocaches sur les flancs du mont Barral.


In October 2017, I take advantage of a reconnaissance of the GR93 markings to search for a few geocaches on the slopes of Mount Barral.

Chute à Proveysieux

La neige, tombée il y a quelques jours, a déjà disparu des sommets de Chartreuse, le soleil et un grand ciel bleu incitent à sortir en balade en ce lundi de début décembre. Ne pouvant partir qu’en fin de matinée et comme les journées sont bien courtes en cette saison, je décide de rester dans mon coin de bordure du massif et de retourner une fois de plus vers le pas du Sappey au dessus de Proveysieux. Je suis certain d’y être tranquille.
Je pars seul. Après cinq cent mètres de plat et en abordant la montée, j’ai déjà chaud et me déshabille. En une heure je suis au pas du Sappey. Je laisse de coté la cabane qui tombe peu à peu en ruine et continue en forêt sur ce petit plateau légèrement incliné entre la ligne de falaise au dessus de la vallée de Proveysieux et les crêtes qui surplombent le village et les alentours de Mont Saint Martin. Finalement je me retrouve sur cette avancée de la falaise, couverte d’herbes et d’arbustes qui domine la vallée. Une sorte de balcon entouré de bords à pics, que j’ai déjà visité quelquefois. Vue panoramique assurée sur l’agglomération grenobloise, d’un coté, perdue dans les brumes bleutées du pic de pollution, sur le sommet de la Pinea, de l’autre coté, avec à ses pieds les hameau de Pomarey et Planfey. Il fait tellement bon. Je profite largement du soleil avant qu’il ne descende et commence à glisser derrière la montagne du Sac. Il va être temps de se remettre en route.
Au lieu de reprendre mon chemin de montée, je décide de retrouver un sentier que j’avais emprunté quelques années auparavant, découvert en suivant des traces dans la neige, et qui devrait descendre droit sur Proveysieux. Je décèle effectivement un semblant de sente qui part en lacet. Je m’engage dans la pente. Au bout d’un moment, je perds la piste, mais je remarque par moment des traces d’un passage en zig zag dans les feuilles mortes qui jonchent le sol. Un animal passerait tout droit, c’est donc la marque d’un humain, un chasseur du week end sans doute. Je ne suis donc pas perdu! D’ailleurs j’ai mon gps avec une carte très précise. Qui me montre que cette combe se termine en bas par une barre rocheuse. Je devrais passer à sa gauche ou à sa droite. Je m’arrête à intervalles réguliers pour vérifier ma position et mon avancée.
Et là, soudain, à l’arrêt, je bascule et me retrouve par terre. Dans la chute j’ai senti un claquement au niveau de ma cheville. Aïe! Je me relève. Mon pied, bien tenu par la chaussure haute est sensible mais à l’air de tenir le coup. Mais je me rhabille. Si je dois appeler des secours, autant qu’ils ne me retrouvent pas nu! Puis précautionneusement, je me remet en marche. Arc-bouté sur mes bâtons, je continue la descente jusqu’à aboutir sur un sentier plus ou moins horizontal qui me permet de contourner la barre rocheuse et me ramène en quarante cinq minutes vers la route et mon véhicule. Les pieds toujours bien serrés dans les chaussures, je peux rentrer chez moi et me faire conduire aux urgences.
Bilan: fracture de la malléole, qui va nécessité une hospitalisation pour la pose d’une plaque et un mois et demi de plâtre.


The snow, fallen a few days ago, has already disappeared from the peaks of Chartreuse, the sun and a large blue sky incite to go out on a stroll on this Monday in early December. Not able to leave until the end of the morning and as the days are very short in this season, I decide to stay in my corner of the edge of the massif and to return once more to the pass of the Sappey above Proveysieux. I’m sure I’ll be quiet.
I’m leaving alone. After five hundred meters of flat and approaching the climb, I’m already hot and undress me. In an hour I am at the pass of the Sappey. I leave aside the hut that gradually falls into ruin and continue in the forest on this small plateau slightly inclined between the cliff line above the valley of Proveysieux and the ridges that overlook the village and the surroundings of Mont Saint Martin. Finally I find myself on this advance of the cliff, covered with grass and shrubs that dominates the valley. A sort of balcony surrounded by cliffs, which I have already visited. Panoramic view of the agglomeration of Grenoble, on one side, lost in the bluish mists of the peak of pollution, on the summit of the Pinea, on the other side, with at its feet the hamlets of Pomarey and Planfey. It’s so good. I take full advantage of the sun before it descends and begins to slip behind the mountain of the Sac. It will be time to get back on track.
Instead of resuming my climb, I decided to find a path that I had taken a few years earlier, discovered following traces in the snow, and which should descend straight on Proveysieux. I actually detect a semblance of feeling that goes in yaw. I go down the slope. After a while, I lose the track, but at times I notice traces of a passage in zig zag in the dead leaves that litter the ground. An animal would go straight, so it is the mark of a human, a hunter of the weekend no doubt. So I’m not lost! Besides, I have my GPS with a very precise map. Which shows me that this combe ends at the bottom by a rocky bar. I should pass to his left or right. I stop at regular intervals to check my position and my progress.
And then, suddenly, at a stop, I fall over and find myself on the ground. In the fall I felt a snapping at the level of my ankle. Ouch! I’m getting up again. My foot, held well by the high shoe is sensitive but looks to stick out. But I get dressed. If I have to call for help, as long as they do not find me naked! Then cautiously, I restart. Bracing myself on my sticks, I continue the descent until ending on a more or less horizontal path which allows me to bypass the rocky bar and brings me in forty five minutes towards the road and my vehicle. With my feet still tight in the shoes, I can go home and get me to the emergency rooms.
Assessment: fracture of the malleolus, which will require hospitalization for the placement of a plaque and a month and a half of plaster.

Plateau d’Ambel

J’arrive au point de rendez vous, le col de la Bataille, avec une heure d’avance. J’en profite pour chercher une geocache dans le coin. En revenant, je m’aperçois que pendant ce temps cinq voitures se sont garées au départ du chemin. Je vois partir deux randonneurs, trois se préparent, d’autres sont déjà partis. On ne sera pas seuls aujourd’hui. Pourtant un jour de semaine de fin septembre!
Gilbert arrive, on peut se mettre en route à notre tour. La première partie, une piste pratiquement plate, est encore à l’ombre et bien fraîche, température autour de 12° seulement. Il faut attendre d’atteindre la croix d’Ambel pour trouver le soleil…et le vent! On a déjà croisé un berger; devant nous, au loin, une dizaine de personnes nous précèdent. Et soudain apparaissent juste derrière nous un groupe d’une vingtaine de randonneurs. Il nous faut enfiler nos shorts. On les double en montant à la Tête de la Dame, puis on prend un peu d’avance pour être tranquille. Le chemin longe le plateau d’Ambel, territoire des troupeaux de vaches. De l’autre côté, on domine les vallées d’Omblèze et de Quint.
Notre objectif est de trouver le scialet des Quatre Gorges, découvert en images sur internet. (Scialet est un terme dialectal désignant les gouffres dans les massifs préalpins de Savoie de l’Isère et de la Drôme) C’est assez facile, il est au bord du chemin, entouré de barbelés pour empêcher les vaches de tomber dedans. Quatre trous donnent sur la cavité. On rentre dedans par le plus accessible d’entre eux. A l’intérieur, le sol est un amas de cailloux instables, le plafond, une voûte en forme de cloche percée par ces ouvertures qui laissent rentrer les rayons du soleil, formant des tâches de lumières dans la semi obscurité du gouffre. C’est assez magique ! La séance photo débute, interrompue par tout le groupe de randonneurs qui débarque. On patiente jusqu’à ce qu’ils s’en aillent pour retrouver le calme.
On rejoint ensuite la ferme d’Ambel, où des classes de scolaires écoutent les explications des gardes du parc. On passe rapidement, en shorts, pour chercher une geocache à proximité, puis comme il est encore tôt, on décide de monter au Roc de Toulau, la chaîne de sommets qui domine le plateau d’Ambel. La montée est rude mais en récompense la vue panoramique y est grandiose, jusqu’au Mont Blanc au loin, à la vallée du Rhône et aux monts d’Ardèche du coté opposé. Dans le vent, on se promène au bord des falaises, pour le plaisir de rester ainsi seuls dans la montagne.


I arrived at the rendezvous point, the Col de la Bataille, an hour in advance. I take the opportunity to look for a geocache around. On returning, I realize that during this time five cars parked at the start of the road. I see two hikers leave, three are preparing, others are already gone. We will not be alone today. Yet a weekday in late September!
Gilbert arrives, we can set out on our turn. The first part, a practically flat track, is still in the shade and very cool, temperature around 12 ° only. We must wait reaching the cross of Ambel to find the sun … and the wind! We have already met a shepherd; before us, in the distance, a dozen people preceded us. And suddenly a group of about twenty hikers appear behind us. We need to put on our shorts. We double them up to the Head of the Lady, then we take a little ahead to be quiet. The path follows the plateau of Ambel, territory of the herds of cows. On the other side, one dominates the valleys of Omblèze and Quint.
Our goal is to find the Four Gorges scialet, discovered in images on the internet. (Scialet is a dialectal term designating the abysses in the prealpine massifs of Savoie, of the Isère and the Drôme) It is quite easy, it is at the edge of the road, surrounded by barbed wire to prevent the cows from falling into it. Four holes overlook the cavity. We get in through the most accessible of them. Inside, the floor is a heap of unstable pebbles, the ceiling, a bell-shaped vault pierced by these openings that allow the sun’s rays to return, forming tasks of light in the semi-darkness of the abyss. It’s pretty magical! The photo session begins, interrupted by all the group of hikers who land. We wait until they leave to recover the calm.
We then join the farm of Ambel, where classes of schoolchildren listen to the explanations of the guards of the park. We pass quickly, in shorts, to look for a geocache nearby, then as it is still early, we decide to climb to the Roc de Toulau, the chain of peaks that dominates the plateau of Ambel. The climb is rough but as a reward the panoramic view is magnificent, up to the Mont Blanc in the distance, to the valley of the Rhone and the mounts of Ardeche on the opposite side. In the wind, we walk along the cliffs, for the pleasure of staying alone in the mountains.

Col de la Grande Vache

Vendredi de congé… il fait beau. Direction le col de la Charmette en Chartreuse. Encore faut il pouvoir y arriver. Des bûcherons ont tirés des troncs de sapins sur la route et les ébranchent. Plusieurs minutes d’attente avant qu’ils ne dégagent le passage. Un peu plus loin, des ouvriers refont le parapet, leur camion en travers. Nouvelle attente. Mais finalement, j’arrive au col. Une personne travaille à l’ancienne maison forestière. Sinon, il n’y a qu’une voiture sur le parking enneigé et gelé.
Je me met en route habillé : pantalon, gilet polaire et veste. Mais après quelques minutes , j’arrive au bas du raidillon du Pas de l’Âne. Il est exposé au soleil. Vite j’ai trop chaud et ne garde que la veste, largement ouverte par devant. Je la quitterai un peu plus loin. Il y a pas mal de traces de pas dans la neige, sans doute les passages de la veille. La neige est bien présente. Je me dis que je n’ai oublié qu’une seule chose : les guêtres. Le chemin sort de la forêt au pied du col de la Grande Vache en plein soleil. Au col, je suis surpris par le vent qui souffle. Au lieu de descendre vers le col de la Sure, je grimpe sur ma droite. Là, le vent a soufflé la neige. Il n’en reste guère que dans les creux. Je suis la ligne de crête herbeuse, jusqu’à dominer le col de la Petite Vache. Mais j’hésite à descendre. C’est assez raide, je ne sais pas s’il y a des barres rocheuses ou des trous cachés par la neige. Et personne ne sait que je suis par ici. Je préfère faire demi tour.
Sous le col de la Grande Vache, je me trouve un coin plus ou moins à l’abri, un peu au dessus du chemin. Pour l’instant je n’ai vu personne. Je m’installe pour un bain de soleil tout en casse-croûtant. Tiens, voilà une randonneuse solitaire qui descend, puis un couple qui monte et un moine en robe blanche descendant lui aussi. Je doute qu’aucun ne m’ait repéré, allongé nu entre les rochers et les sapins rabougris. Finalement, à rester immobile, le froid me rattrape. J’enfile un tee shirt et un gilet polaire et me remet en route. La forêt est maintenant bien à l’ombre. J’arrive au parking. Une dernière photo avant de me changer.

Friday off… it’s a nice day. Direction the Charmette pass in Chartreuse. You still have to be able to get there. Some lumberjacks have pulled fir trunks on the road and are delimbing them. Several minutes of waiting before they clear the way. A little further on, workers rebuild the parapet, their truck across. Another wait. But finally, I reach the pass. Someone is working at the old forest house. Otherwise, there is only one car on the snowy and frozen parking lot.
I set off dressed: trousers, fleece vest and jacket. But after a few minutes, I arrive at the bottom of the slope of Pas de l’Âne. It is exposed to the sun. Quickly I get too hot and keep only the jacket, wide open at the front. I’ll take it off a little further on. There are quite a few footprints in the snow, probably the passages from the day before. The snow is very present. I tell myself that I have forgotten only one thing: the gaiters. The path comes out of the forest at the foot of the Great Cow Pass in full sunshine. At the pass, I am surprised by the wind blowing. Instead of going down to the Sure pass, I climb on my right. There, the wind has blown the snow. There’s little snow left but in the hollows. I follow the grassy ridge line, until I dominate the pass of the Little Cow. But I hesitate to go down. It’s quite steep, I don’t know if there are rocky bars or holes hidden by the snow. And nobody knows I’m around here. I’d rather turn back.
Under the Great Cow Pass, I find myself in a more or less sheltered corner, a few meters above the path. So far I haven’t seen anyone. I settle down for a sunbath while having a snack. Here is a solitary hiker coming down, then a couple going up and a monk in a white robe coming down too. I doubt that neither of them spotted me, lying naked between the rocks and the stunted fir trees. Finally, standing still, the cold catches up with me. I put on a T-shirt and a polar vest and set off again. The forest is now well shaded. I arrive at the parking lot. One last picture before dressing.

La Pissarotte

Balade dominicale de fin septembre avec les Marcheurs Nus du Val de Roanne. Une course cycliste nous a forcé à changer d’itinéraire et nous nous retrouvons avec Bernard de la Drôme et Bernard de Genève près du petit village d’Establet à suivre le ruisseau de la Pissarotte.
Fond de vallon encore à l’ombre jusqu’à la cascade. En cette saison, celle ci n’est guère qu’un filet d’eau, mais la barrière rocheuse paraît un obstacle infranchissable. Bernard a une indication : Il faut passer derrière la cascade puis grimper au dessus. Effectivement, le passage est là. Quelque peu glissant sur la roche mouillée, plutôt acrobatique et vertigineux ensuite pour rejoindre un vieux câble rouillé qui mène au sommet. Juste sous les cornes d’un petit troupeau de chèvres qui nous observent avec curiosité depuis leurs promontoires rocheux. Et l’on débouche enfin au soleil. Les chèvres sont là, un peu craintives d’abord, s’éloignant à notre approche, puis, rassurées sans doute par nos tenues, elles viennent nous accompagner. Le reste du chemin est tranquille. Pique nique dans un champ et retour par un chemin en sous bois qui contourne la falaise et la cascade.
Il est encore trop tôt pour rentrer. Quelques centaines de mètres en voiture et on part explorer un chemin sur l’autre versant de la vallée. Il monte raide pour rejoindre une piste forestière qui se déroule à flanc de colline, presque à l’horizontal. Aller retour de deux heures de balade paisible.


Sunday walk at the end of September with the Naked Walkers of the Val de Roanne. A cycle race forced us to change our itinerary and we find ourselves with Bernard from the Drôme and Bernard from Geneva near the small village of Establet to follow the Pissarotte stream.
Bottom of the valley still in the shade up to the waterfall. In this season, the waterfall is hardly more than a trickle, but the rocky barrier seems an impassable obstacle. Bernard has an indication: You have to go behind the waterfall and then climb above it. Indeed, the passage is there. Somewhat slippery on the wet rock, rather acrobatic and vertiginous then to join an old rusty cable that leads to the summit. Just under the horns of a small herd of goats watching us with curiosity from their rocky promontories. And we finally arrive in the sun. The goats are there, a little afraid at first, moving away as we approach, then, reassured no doubt by our outfits, they come to accompany us. The rest of the way is quiet. Picnic in a field and return by an undergrowth path that goes around the cliff and the waterfall.
It is still too early to go back. A few hundred meters by car and we go to explore a path on the other side of the valley. It climbs steeply to reach a forest track that runs on the hillside, almost horizontally. A two-hour walk and return is a peaceful stroll.

Les rochers de Chalves

J’espère être assez tranquille pour une balade nue en ce samedi de début septembre, comptant que tout le monde sera à la recherche des fournitures scolaires dans les supermarchés.
De Mont Saint Martin, il me faut une douzaine de minutes sur le goudron d’une petite route pour atteindre le début du chemin, qui commence tout de suite à grimper dans la forêt. Je quitte short et tee shirt. Je les remettrai au même endroit six heures plus tard, à l’exception de cinq rapides rhabillage approximatifs du short pour croiser des randonneurs, aperçus ou entendus à l’avance, aussi bien à la montée qu’à la descente. Même si certains ont bien pu se rendre compte que je marchais nu, c’est un échange de salut en se croisant.
Arrivé au sommet des rochers de Chalves, je sais qu’il y a mon objectif, une geocache, sur la gauche. Mais le coin est déjà occupé. Je longe donc les crêtes sur ma droite pour trouver un coin pour pique-niquer. Mais en fait, il y a une autre geocache sur ce sommet…de mon coté ! Je la trouve facilement, cachée sous une souche d’arbre mort qui, avec un peu d’imagination, m’apparaît comme un animal fantastique. Des nuées cachent le soleil et montent par moments en filaments par dessus les falaises. Je suis sûr qu’avec cette météo, les randonneurs installés au sommet auront attaqué la descente. Voilà, le soleil est revenu et j’ai tout loisir pour trouver ma deuxième geocache. Ensuite, je fais traîner pour profiter de l’espace, longer la ligne de crête qui domine la petite cabane des Bannettes. Mais il faut bien finalement se résoudre à redescendre !


I hope to be quiet enough for a naked walk on this Saturday in early September, expecting everyone to be looking for school supplies in the supermarkets.
From Mont Saint Martin, it takes me about twelve minutes on the tar of a small road to reach the beginning of the path, which immediately starts to climb up in the forest. I leave shorts and tee shirt. I’ll put them back in the same place six hours later, except for five approximate rapids putting the shorts back on to meet hikers, seen or heard in advance, both uphill and downhill. Even though some may have realized that I was walking naked, it was an exchange of greetings as I passed each other.
Arrived at the top of the rocks of Chalves, I know that there is my objective, a geocache, on the left. But the area is already occupied. So I walk along the ridges on my right to find a place to picnic. But in fact, there is another geocache on this peak…on my side! I find it easily, hidden under a dead tree stump which, with a bit of imagination, looks like a fantastic animal to me. Clouds are hiding the sun and at times rise in filaments over the cliffs. I am sure that with this weather, the hikers at the top will have attacked the descent. Well, the sun is back and I have plenty of time to find my second geocache. Then, I hang around to take advantage of the space, along the ridge line that dominates the small hut of Bannettes. But I finally have to decide to go back down!