Val d’Aran

Quand Yannick a proposé une semaine de raquettes nu ou de randonnue dans le val d’Aran, je n’ai pas hésité, ne connaissant que de nom ou de lectures ce coin des Pyrénées espagnoles. Une occasion idéale de découverte. On est basé dans le village d’Arties. Un gîte juste assez grand pour un groupe de dix personnes, avec une disposition compliquée sur quatre niveaux, mais dont le salon équipée d’une grande cheminée nous accueillera tous les soirs pour les apéros devant un grand feu de bois. Arties est situé à quelques kilomètres seulement de la grande station de ski de Baqueira -Beret, station royale. Entre hôtels de luxe, résidences de tourisme et ensembles de résidences secondaires, la physionomie de ce bout de vallée est d’une homogénéité impressionnante : bâtiments de pierres grises, toits noirs, balcons de bois sombre. Les normes architecturales sont strictes et respectées. Seules trois maisons peintes de couleurs vives surprennent au milieu du village.

Dimanche. La route pour les Bains de Trélod est coupée à 3,5km en avant. Il faut se résigner à monter à pied. Mais un petit sentier zigzagant dans la forêt nous évite la portion de route. On a laissé les raquettes dans les voitures. Ici il n’y a pas la moindre trace de neige. Le ciel est bleu. On a vite chaud et on se retrouve nus. On se fait doubler par quelques randonneurs plus rapides, puis tout un groupe. Mais on est en Espagne, l’acceptation de la nudité est tout autre qu’en France. On reçoit des saluts « ola », des sourires. Quelle tranquillité d’esprit de pouvoir ainsi randonner nus sans crainte. On arrive aux Bains de Trelod en même temps qu’un groupe textile. Ils s’arrêtent au bâtiment, on continue par un sentier qui longe le ruisseau. A partir de là on marche dans une neige peu épaisse. On passe devant une belle cascade puis on rejoint une piste. Là, une douzaine de motoneiges sont garées. Il n’y a plus assez de neige pour cette activité touristique mécanique. Quelques kilomètres de piste un peu monotone. On arrive au pied de la dernière montée par un cheminement bien enneigé. Il arrive parfois que l’on enfonce dans les trous de neige jusqu’aux genoux. Mais l’effort en vaut la peine lorsque l’on débouche derrière le barrage au lac de Colomèrs, encore recouvert de glace, resplendissant dans son écrin de montagnes! On resterait bien volontiers là au soleil durant des heures, mais le temps passe, il faut entamer la descente. En longeant le ruisseau Patrick et Bruno ne résistent pas à la tentation d’un rapide bain d’eau glacée ! Le retour ensuite par la route est long et on arrive presque à la tombée de la nuit avec 20 kilomètres dans les pattes pour cette « mise en jambe ».

Lundi, on part avec les raquettes du parking de la station de Beret, au milieu de la foule des skieurs. Il fait gris et froid et la journée se passera habillée. On s’éloigne du domaine skiable par des vallons sauvages jusqu’à atteindre le premier lac de Baciver. Paysage en noir et blanc avec une touche d’un bleu pâle d’une eau qui commence à fondre. Une partie du groupe entreprend le retour. A six on continue de monter vers les lacs supérieurs. Selon les rythmes de chacun on se retrouve vite séparés deux par deux. En arrivant au dessus du lac, invisible sous la neige, on constate que les nuages descendent. On se regroupe pour ne pas risquer de se faire surprendre par la brume. Au cours du casse croûte à l’abri sous les sapins, quelques flocons de neige.

Mardi, pluie.

Mercredi, on repart d’un deuxième parking de Beret. De là une piste bien balisée et manifestement très fréquentée mène au sanctuaire et au refuge de Montgarri, haut lieu chargé d’histoire. Retour par une deuxième piste sur l’autre versant du vallon. Il fait chaud à l’abri de la forêt, je me déshabille tout en gardant mon blouson entre-ouvert. Mais en arrivant sur le plateau de Beret le vent glacial m’incite vite à me rhabiller.

Jeudi. On arrive sur le parking d’un télésiège au-delà du Port (col) de la Bonaiga. Mais l’ambiance du lieu ne nous plaît guère. Ciel couvert, pentes raides encore enneigées, froid. Demi tour. On se dirige vers Es Bordes, au-delà de Vielha. Par une petite route on rejoint le parking sous la chapelle dera Mair de Diu dera Artiga de Lin. Quelques centaines de mètres sur la route, puis chemin en sous bois. Nus. On arrive au bord du torrent qui jaillit. On monte jusqu’à un parking plein de voitures. Juste en dessous le sentier est aménagé avec belvédère en face de la cascade, le but des promeneurs en familles. Si notre nudité surprend, pas une trace de protestation. On plaisante avec un groupe qui veut faire traverser la passerelle à un chien. Sur le chemin qui continue ce sont aussi des « ola » et des sourires. Jean Paul qui s’est cogné le genou fait demi tour avec Dominique. On arrive dans un cirque de sommets, hauts, enneigés et resplendissants. C’est le massif de la Maladeta qui entoure le pic de l’Aneto, point culminant des Pyrénées à 3404m. Pique nique, mais on se rhabille car à presque 1500 m d’altitude et ainsi entourés de pointes à 3000 m, l’ambiance est plutôt fraîche. Un petit tour au refuge et à la cascade de Pomèro et on reprend le chemin en sens inverse.

Vendredi. Temps gris et humide. Petite balade autour d’Arties.

J’avais déjà remarqué en 2019 lors de la course de Sopela au pays basque ou lors d’un passage près de Roses sur la côte méditerranéenne cette tolérance envers la nudité, preuve d’un respect pour la liberté d’autrui, d’une civilité que l’on rêverait de retrouver ici en France.


When Yannick suggested a week of snowshoeing or hiking in the Val d’Aran, I didn’t hesitate, knowing this corner of the Spanish Pyrenees only by name or from what I’d read. An ideal opportunity for discovery. We’re based in the village of Arties. A gîte just big enough for a group of ten, with a complicated layout on four levels, but whose living room with its large fireplace welcomes us every evening for aperitifs in front of a roaring log fire. Arties is just a few kilometers from the royal ski resort of Baqueira-Beret. With its mix of luxury hotels, tourist residences and second homes, the appearance of this part of the valley is impressively homogeneous: gray stone buildings, black roofs, dark wood balconies. Architectural standards are strict and respected. Only three brightly painted houses stand out in the middle of the village.
On Sunday, the road to the Trélod baths is cut off 3.5km ahead. We had to resign ourselves to walking up. But a small path zigzagging through the forest saves us that stretch of road. We left our snowshoes in the cars. There’s not a trace of snow here. The sky is blue. We quickly become hot and naked. We’re overtaken by a few faster hikers, then a whole group. But this is Spain, and the acceptance of nudity is quite different from France. We’re greeted with « ola » salutes, « ola » smiles and « ola!

What peace of mind to be able to hike naked without fear. We arrive at the Trelod baths at the same time as a textile group. They stop at the building, and we continue along a path that runs alongside the stream. From here, we walk in shallow snow. We pass a beautiful waterfall and join a track. Here, a dozen skidoos are parked. There’s not enough snow left for this mechanical tourist activity. A few kilometers of somewhat monotonous trail. We reach the foot of the last climb via a snow-covered path. Occasionally, we sink knee-deep into the snow holes. But the effort is well worth it when we arrive behind the dam at Lac de Colomèrs, still covered in ice, resplendent in its mountain setting! We’d love to stay there in the sun for hours, but time runs out and we have to start our descent. Following the stream, Patrick and Bruno can’t resist the temptation of a quick dip in the icy water! The return journey by road is a long one, and we arrive almost at nightfall with 20 kilometers in the bag for this « warm-up ».
On Monday, we set off with our snowshoes from the Beret resort parking lot, in the middle of the crowd of skiers.
It’s a cold, gray day, and we’ll be spending it with our clothes on. We head away from the ski area through wild valleys until we reach the first Baciver lake. A black-and-white landscape with a touch of pale blue as the water begins to melt. Part of the group heads back. Six of us continue to climb towards the upper lakes. Depending on our individual rhythms, we soon find ourselves separated into pairs. Arriving above the lake, invisible under the snow, we notice that the clouds are descending. We regroup to avoid being caught in the mist. During a snack in the shelter of the fir trees, a few snowflakes fall.
Tuesday, rain.
Wednesday, we set off again from a second Beret parking lot. From here, a well-marked and obviously well-frequented trail leads to the sanctuary and refuge of Montgarri, a place charged with history. Return via a second track on the other side of the valley. It’s a warm day in the shelter of the forest, and I undress with my jacket partly open. But as I reach the Beret plateau, the icy wind quickly prompts me to put my clothes back on.


Thursday. We arrive at a chairlift parking lot beyond the Port (col) de la Bonaiga. But we don’t like the atmosphere here. Overcast, steep slopes still covered in snow, cold. Half turn. We head for Es Bordes, beyond Vielha. A narrow road brings us to the parking lot below the chapel of dera Mair de Diu dera Artiga de Lin. A few hundred meters on the road, then a path in the undergrowth. Naked. We come to the edge of the gushing torrent. We climb up to a parking lot full of cars. Just below, the path is laid out with a belvedere facing the waterfall, the goal of family walkers. If our nudity comes as a surprise, there’s not a trace of protest. We joke with a group who want to take a dog across the footbridge. On the path that continues, there are also « ola’s » and smiles. Jean Paul bumps his knee and turns back with Dominique. We arrive in a circus of peaks, high, snow-capped and resplendent. This is the Maladeta massif, which surrounds the Aneto peak, the highest point in the Pyrenees at 3404m. We have a picnic, but we have to get dressed, because at an altitude of almost 1,500 m and surrounded by peaks at 3,000 m, the atmosphere is rather chilly. A quick trip to the refuge and the Pomèro waterfall, and we’re back on the road in the opposite direction.
Friday. Grey, damp weather. Short walk around Arties.

I had already noticed in 2019 during the Sopela race in the Biscay country or during a passage near Roses on the Mediterranean coast this tolerance towards nudity, proof of a respect for the freedom of others, of a civility that one would dream of finding here in France.

Séjour en Cerdagne

Grace à Bruno et à l’association RSVNat une nouvelle semaine de randonnue et de raquettes nu, si la neige est au rendez vous, a été programmée pour cette fin du mois de mars en Cerdagne dans le département des Pyrénées Orientales, en fait pas très loin d’où on était en septembre dernier. Pas de camping cette fois mais un gîte au cœur du village de Dorres. Impossible de se mettre nu dans le jardin mais l’intérieur chauffé par un bon feu de bois est confortable. Nous sommes neuf dont deux femmes, tous des habitué(e)s de ces séjours en groupes.

Installation le samedi après midi. Dimanche matin, première balade en partant à pied du gîte. Objectif : le Roc del Castellar. Un kilomètre de route pour atteindre les bâtiments désertés d’un ancien sanatorium, le sentier débute là derrière les immeubles vides et dégradés. La majorité du groupe se dénude dans la montée. Un couple de trailers nous croisent en courant. On atteint les premières plaques de neige. La montée devient plus raide jusqu’à un col bien enneigé et froid. Un isard qui semble blessé aux pattes est coincé sous un grillage. Bruno le délivre mais on ne peut guère faire autre chose pour lui malheureusement. Au cours de la descente on va croiser trois vététistes et deux randonneurs, surpris que l’on puisse être nus par cette température mais souriants. Je retrouverai plus bas ce couple espagnol qui me paraît remettre une geocache en place. Je m’arrête pour tenter d’échanger malgré les différences de langage sur les caches des alentours, eux bien habillés, moi nu, partageant un intérêt en commun.

Lundi, parcours dans les environs du lac des Bouillouses. La route qui mène au lac est fermée à mi distance. Quelques voitures sont déjà garées là. On part habillés sur la route qui en fait est bien dégagée, puis on la quitte pour un tout petit sentier qui grimpe raide dans la forêt. Les premiers se déshabillent déjà. Il faut trouver le bon cheminement sur un terrain en partie recouvert de plaques de neige qui cachent le balisage. Un peu plus haut, une femme s’approche de nous. « J’ai perdu la trace. Vous allez au lac d’Aude ? Je peux venir avec vous ? » – « Mais bien sûr ! » Plus loin, ayant trouvé un panneau indicateur, elle nous distancera. Maintenant en raquettes, on passe au dessus de ce lac d’Aude, la source du fleuve, encore enseveli sous la neige. Pique nique à l’abri du vent si possible. Puis descente au creux d’un étroit vallon jusqu’à se retrouver sur la route. Habillage. Un groupe rentre tranquillement aux voitures, le deuxième suit la route jusqu’au barrage des Bouillouses puis revient par un itinéraire en forêt moins bitumé.

Mardi, on monte en voitures au col de Puymorens. De là on s’engage, raquettes aux pieds, dans le Cama d’en Garcia, long vallon de plusieurs kilomètres d’abord en pente douce et régulière puis coupé de raidillons, qui mène les plus courageux jusqu’à un col. Demi tour pour revenir par le même chemin. Le ciel est bas, la lumière triste. Les lointains, depuis le début de la semaine, sont noyés dans une sorte de brume due au vent de sable.

Mercredi matin, on découvre les environs saupoudrés d’une légère couche de neige tombée durant la nuit. La météo n’est pas optimiste. Balade le matin, habillés, jusqu’à la chapelle de Santa Maria de Belloc qui domine le village. L’après midi, on décide de trouver une source d’eau chaude près de Thues, décrite dans un topo. L’accès en est assez secret mais finalement on la trouve après avoir erré quelque peu. Détente bien appréciée mais trop courte car la pluie est annoncée. Le retour se fait en suivant la ligne de chemin de fer du Train Jaune.

Jeudi, le ciel est plus dégagé. Direction l’Espagne toute proche. On monte par la route privée jusqu’à la station de ski nordique de Guils-Fontanera. Là, malgré le manque de neige et le parking vide, pas moyen d’échapper au péage pour passer les clôtures qui entourent le domaine. Une fois cette formalité effectuée, on a tout l’espace pour nous. On monte d’abord en suivant les panneaux des pistes puis en rejoignant le GR. Plus haut, il faut mettre les raquettes. On atteint le refuge de la Feixa. Arrêt à l’abri du vent pour le repas. Ceux qui préfèrent faire la sieste restent là au soleil. Les autres continuent sur un large chemin puis un peu au hasard en zigzagant dans les bois jusqu’à l’étang de Malniu.

Vendredi, je dois reprendre la route pour rentrer dans les Alpes alors que le groupe se prépare pour une nouvelle balade côté espagnol.


Thanks to Bruno and the RSVNat association a new week of naked hiking and snowshoeing, if the snow is there, has been scheduled for the end of March in Cerdagne in the Pyrénées Orientales department, in fact not far from where we were last September. No camping this time but a gîte in the heart of the village of Dorres. Impossible to get naked in the garden but the interior heated by a good wood fire is comfortable. We are nine including two women, all used to these stays in groups.
Installation on Saturday afternoon. Sunday morning, first walk from the gite. Objective: the Roc del Castellar. One kilometer of road to reach the deserted buildings of a former sanatorium, the path starts there behind the empty and degraded buildings. The majority of the group is getting naked on the way up. A couple of trailers cross us while running. We reach the first patches of snow. The rise becomes steeper until a very snowy and cold pass. An isard which seems wounded in the legs is stuck under a fence. Bruno frees him but unfortunately we can’t do anything else for it. During the descent we are going to cross three bikers and two hikers, surprised that we can be naked by this temperature but smiling. I will find again further down this Spanish couple who seems to me to put back a geocache in place. I stop to try to exchange in spite of the differences of language on the caches of the surroundings, them well dressed, me naked, sharing a common interest.
Monday, journey in the surroundings of the lake of Bouillouses. The road which leads to the lake is closed at half distance. Some cars are already parked there. We leave dressed on the road which in fact is well cleared, then we leave it for a very small path which climbs steeply in the forest. The first ones undress already. It is necessary to find the good way on a ground partly covered with patches of snow which hide the beaconing. A little higher up, a woman approaches us. « I lost the trail. Are you going to Lake Aude? Can I come with you? » – « But of course! » Further on, having found a signpost, she will outrun us. Now in snowshoes, we pass above this lake of Aude, the source of the river, still buried under the snow. Picnic in the shelter of the wind if possible. Then descent in the hollow of a narrow valley until we find ourselves on the road. Dressing. A group returns quietly to the cars, the second follows the road until the dam of Bouillouses then returns by a less bituminous route in forest.
Tuesday, we go up in cars to the pass of Puymorens. From there one engages, snowshoes on feet, in the Cama d’en Garcia, long valley of several kilometers at first in soft and regular slope then cut by steepnesses, which leads the most courageous until a pass. We turn around and come back by the same way. The sky is low, the light sad. The distant, since the beginning of the week, are drowned in a kind of mist due to the sand wind.
Wednesday morning, we discover the surroundings sprinkled with a light layer of snow fallen during the night. The weather forecast is not optimistic. Walk in the morning, dressed, until the chapel of Santa Maria de Belloc which dominates the village. In the afternoon, we decide to find a hot spring near Thues, described in a topo. The access is rather secret but finally we find it after having wandered a little. Relaxation well appreciated but too short because the rain is announced. The return is done by following the railway line of the Yellow Train.
Thursday, the sky is clearer. Direction Spain very close. We go up by the private road to the Nordic ski resort of Guils-Fontanera. There, in spite of the lack of snow and the empty parking, no way to escape the toll to pass the fences which surround the domain. Once this formality made, we have all the space for us. We go up first by following the signs of tracks then by joining the GR. Higher, it is necessary to put snowshoes. We reach the refuge of Feixa. Stop in the shelter of the wind for the meal. Those who prefer to have a nap stay there in the sun. The others continue on a wide path then a little at random by zigzagging in wood until the pond of Malniu.
On Friday, I have to go back to the Alps while the group is preparing for a new ride on the Spanish side.




Cala Calitjas

Après les vagues de l’atlantique de la côte basque espagnole et une traversée des Pyrénées, je me retrouve au bord de la Méditerranée, dans la ville catalane de Roses. J’ai choisi cette étape sur mon parcours de retour dans les Alpes pour pouvoir ressortir mon masque, mon tuba et mes palmes. Les calanques situées dans le parc naturel du cap de Creus sont connues pour la richesse de la vie sous marine protégée.

L’un de ces calanque, la cala Calitjas, est réputée naturiste, c’est donc celle là que je choisie. Je l’atteint en une heure de vélo. Il n’y a que douze kilomètres, mais ce n’est vraiment pas plat ! Il est encore tôt. Une famille, en maillots, est à un bout de la plage. Je m’installe à l’autre extrémité et me déshabille. Quelques personnes arrivent, dont trois femmes de trois générations. La plus jeune et la plus âgée restent en maillots, la troisième se met nue. En fait de toute la journée, nous serons les deux seuls naturistes sur cette plage qui se remplit petit à petit. Mais aucune remarque ni marque de gêne. Je n’ose imaginer la même situation sur une plage française !

Étant seul, je ne veux quand même pas laisser sur la plage mes papiers et les clés du cadenas de mon vélo avec les clés de mon fourgon. J’ai pris un petit sacs étanche que j’emmène avec moi et qui flotte au bout d’une lanière lorsque je me mets à l’eau. Mon appareil photo lui aussi est étanche. Les herbiers de Posidonie, massifs de plantes sous marines, servent d’abri aux poissons. Sur le sable blanc se détache une magnifique étoile mer rouge, un peu plus loin une sole est à peine discernable tant sa peau ressemble aux fonds sous marin. Des bancs de poissons se promènent. La lumière se reflète sur l’eau. Je profite pleinement du moment.


After the Atlantic waves of the Spanish Basque coast and a crossing of the Pyrenees, I found myself on the Mediterranean coast, in the Catalan city of Roses. I chose this stage on my way back to the Alps to be able to take out my mask, snorkel and fins. The creeks located in the Cap de Creus natural park are known for their rich underwater life.
One of these creeks, the Calitjas cala, is reputed to be naturist, so this is the one I choose. I reach it in an hour by bike. It’s only twelve kilometers away, but it’s really not flat! It’s still early. A family, wearing swimsuits, is at one end of the beach. I settle at the other end and undress. A few people arrived, including three women of three generations. The youngest and oldest remain in swimsuits, the third gets naked. In fact, all day long, we will be the only two naturists on this beach that is gradually filling up. But no comments or embarrassment. I can’t imagine the same situation on a French beach!
Being alone, I still don’t want to leave my papers and the keys of my bike’s padlock on the beach with the keys of my van. I took a small waterproof bag that I take with me and that floats at the end of a strap when I get into the water. My camera is also waterproof. The Posidonia meadows, massifs of underwater plants, serve as fish shelters. On the white sand stands out a magnificent red sea star, a little further away a sole is hardly discernible so much its skin looks like the underwater seabed. Banks of fish are walking around. Light is reflected on the water. I’m enjoying the moment to the maximum

Carrera nudista Sopela

Cela fait bien longtemps que je rêve de faire cette course mais le travail, les obligations familiales, la distance m’en ont toujours empêché. Cette année j’ai enfin réussi à participer à cette course nudiste de Sopela. Après une semaine de vacances à l’île d’Oléron, j’avais l’opportunité de tirer vers le sud en direction du pays basque espagnol. Une journée de voiture tout de même en tenant comptes des encombrements pour traverser Bordeaux.
Il n’existe que peu de compétitions pédestres et naturistes en même temps. Quelques unes aux États Unis, en Angleterre ou en Espagne, ayant lieu à l’intérieur de centres naturistes, et une en Finlande, mais rien en France. Celle là est originale dans le fait qu’elle se déroule dans le domaine public sur le sable de la plage de Barinatxe de la localité de Sopela près de Bilbao, une plage entourée de falaises rocheuses et de pentes couvertes de végétation. On y accède soit par un escalier soit par une rampe dallée. Un bâtiment abrite les secouristes et une école de surf.
Il s’agit cette année de la vingtième édition. Ce dimanche 14 juillet, le départ est prévu pour 11 heures. J’arrive vers 10h15. La plage est encore bien vide. Les organisateurs sont en train de tracer les deux couloirs qui s’étendent sur toute la longueur de la plage. Le parcours va faire cinq tours de ce kilomètre en aller retour sur la plage à marée basse. Quelques longueurs d’échauffement le long du rivage. Nous sommes une cinquantaine de participants dont trois femmes seulement. Certains vont courir pieds nus, d’autres ont choisi de garder leurs chaussures, certains sont naturellement nus, d’autres ne quittent leurs shorts qu’au dernier moment. Cette course attire aussi bien des naturistes convaincus que des coureurs textiles du coin sur cette plage où les naturistes côtoient les baigneurs en maillots et les enfants de l’école de surf en combinaisons néoprène.
Le départ est donné. La première boucle se passe facilement, mais dès le second tour, le sol est déjà plus meuble, labouré par les passages. C’est surtout sensible aux deux extrémités. Le virage vers les rochers devient de plus en plus creusé, l’autre est entrecoupé de flaques d’eau de mer. Dans les longueurs droites, il est possible de s’écarter quelque peu, de viser encore du sable dur. Des spectateurs, habillés ou nus, viennent faire des photos. Les positions sont vite établis. Pour moi qui redoute une douleur au mollet droit que je traîne depuis le début de la semaine, je reste à un rythme régulier sans tenter d’accélérer. Sauf pour un petit sprint final. Je termine en 27’et 30’’ à un petite moyenne de 11,2 km/h.
Voilà, un rêve réalisé. Il ne me reste plus qu’à aller m’allonger sur le sable et me jeter dans les vagues.


I have been dreaming of doing this race for a long time, but work, family obligations and distance have always prevented me from doing so. This year I finally managed to participate in this nudist race in Sopela. After a week’s holiday on the island of Oleron, I had the opportunity to go south towards the Basque country in Spain. A day’s drive all the same, taking into account the traffic jams to cross Bordeaux.
There are only a few hiking and naturist competitions at the same time. Some in the United States, England or Spain, taking place inside naturist centres, and one in Finland, but nothing in France. This one is original in the fact that it takes place in the public domain on the sand of Barinatxe beach in the town of Sopela near Bilbao, a beach surrounded by rocky cliffs and slopes covered with vegetation. It can be reached either by a staircase or by a paved ramp. A building houses rescue teams and a surf school.
This is the twentieth edition this year. This Sunday, July 14, the departure is scheduled for 11:00 am. I’ll be there around 10:15. The beach is still empty. The organizers are in the process of drawing the two corridors that extend along the entire length of the beach. The course will make five laps of this kilometer in round trip on the beach at low tide. A few warm-up lengths along the shoreline. We are about fifty participants including only three women. Some will run barefoot, others have chosen to keep their shoes on, some are naturally bare, others only leave their shorts at the last minute. This race attracts both convinced naturists and local textile runners to this beach where naturists meet swimmers in swimsuits and children from the surf school in neoprene suits.
The start is given. The first loop is easy, but from the second lap, the ground is already more loose, ploughed by the passages. It’s especially sensitive at both ends. The turn towards the rocks becomes more and more dug, the other is interspersed with puddles of sea water. In straight lengths, it is possible to deviate a little, to aim for hard sand again. Spectators, dressed or naked, come to take pictures. Positions are quickly established. For me, who fears pain in my right calf that I have been dragging since the beginning of the week, I stay at a steady pace without trying to accelerate. Except for a little final sprint. I finish in 27′ and 30 » at a small average of 11.2 km/h.
That’s it, a dream realized. All I have to do now is lie down on the sand and throw myself into the waves.