Cala Calitjas

Après les vagues de l’atlantique de la côte basque espagnole et une traversée des Pyrénées, je me retrouve au bord de la Méditerranée, dans la ville catalane de Roses. J’ai choisi cette étape sur mon parcours de retour dans les Alpes pour pouvoir ressortir mon masque, mon tuba et mes palmes. Les calanques situées dans le parc naturel du cap de Creus sont connues pour la richesse de la vie sous marine protégée.

L’un de ces calanque, la cala Calitjas, est réputée naturiste, c’est donc celle là que je choisie. Je l’atteint en une heure de vélo. Il n’y a que douze kilomètres, mais ce n’est vraiment pas plat ! Il est encore tôt. Une famille, en maillots, est à un bout de la plage. Je m’installe à l’autre extrémité et me déshabille. Quelques personnes arrivent, dont trois femmes de trois générations. La plus jeune et la plus âgée restent en maillots, la troisième se met nue. En fait de toute la journée, nous serons les deux seuls naturistes sur cette plage qui se remplit petit à petit. Mais aucune remarque ni marque de gêne. Je n’ose imaginer la même situation sur une plage française !

Étant seul, je ne veux quand même pas laisser sur la plage mes papiers et les clés du cadenas de mon vélo avec les clés de mon fourgon. J’ai pris un petit sacs étanche que j’emmène avec moi et qui flotte au bout d’une lanière lorsque je me mets à l’eau. Mon appareil photo lui aussi est étanche. Les herbiers de Posidonie, massifs de plantes sous marines, servent d’abri aux poissons. Sur le sable blanc se détache une magnifique étoile mer rouge, un peu plus loin une sole est à peine discernable tant sa peau ressemble aux fonds sous marin. Des bancs de poissons se promènent. La lumière se reflète sur l’eau. Je profite pleinement du moment.


After the Atlantic waves of the Spanish Basque coast and a crossing of the Pyrenees, I found myself on the Mediterranean coast, in the Catalan city of Roses. I chose this stage on my way back to the Alps to be able to take out my mask, snorkel and fins. The creeks located in the Cap de Creus natural park are known for their rich underwater life.
One of these creeks, the Calitjas cala, is reputed to be naturist, so this is the one I choose. I reach it in an hour by bike. It’s only twelve kilometers away, but it’s really not flat! It’s still early. A family, wearing swimsuits, is at one end of the beach. I settle at the other end and undress. A few people arrived, including three women of three generations. The youngest and oldest remain in swimsuits, the third gets naked. In fact, all day long, we will be the only two naturists on this beach that is gradually filling up. But no comments or embarrassment. I can’t imagine the same situation on a French beach!
Being alone, I still don’t want to leave my papers and the keys of my bike’s padlock on the beach with the keys of my van. I took a small waterproof bag that I take with me and that floats at the end of a strap when I get into the water. My camera is also waterproof. The Posidonia meadows, massifs of underwater plants, serve as fish shelters. On the white sand stands out a magnificent red sea star, a little further away a sole is hardly discernible so much its skin looks like the underwater seabed. Banks of fish are walking around. Light is reflected on the water. I’m enjoying the moment to the maximum

Vacances oléronnaises

Vacances bien méritées. Cette année, ce sera calme et tranquillité en famille sur l’île d’Oléron.

Mais tout n’est pas perdu, puisque la plage la plus proche de la maison, à un kilomètre de piste cyclable, est la plage naturiste de la Giraudière. C’est mon coin de prédilection tous les après-midi. Au débouché de la piste, la fréquentation y est concentrée et totalement textile, mais en s’éloignant quelque peu, l’endroit devient vraiment agréable. Naturistes et non naturistes se côtoient et se croisent tout naturellement. Puis peu à peu, en fin de journée, la plage se vide. Arrive le moment où l’on a pratiquement cette bande de sable et d’eau pour soi tout seul. C’est des instants magiques où je profite de l’espace pour sauter, courir à la lisière des vagues, les pieds éclaboussants l’eau brillante dans la lumière du soleil, qui se retire ou monte au rythme des marées.

En dehors des trois plages autorisées de l’île, le naturisme est interdit dans les dunes et la forêt. Pourtant, c’est si tentant. La forêt qui s’étend entre les villages et la côte est sillonnée de chemins de traverse, de pistes cavalières, de sentiers étroits qui mènent aux plages. Très tôt le matin, au lever du jour, la zone est totalement déserte. Le sol y est sablonneux, très doux. C’est l’endroit rêvé pour courir. Courir nu ! Jusqu’à plus d’une heure d’affilé, en ne rencontrant à chaque fois qu’un…chevreuil ou un lapin.


Well-deserved holiday. This year, it will be calm and peaceful with the family on the island of Oléron.
But everything is not lost, since the beach closest to the house, a kilometer of bike path, is the naturist beach of the Giraudière. It’s my favorite spot every afternoon. At the end of the track, the attendance is concentrated and totally clothes, but moving away somewhat, the place becomes really nice. Naturists and non-naturists come together and naturally intersect. Then, little by little, at the end of the day, the beach empties. We arrive at the moment when we practically have this strip of sand and water for ourselves. It’s magic moments where I take advantage of the space to jump, run at the edge of the waves, splashing feet shining water in the sunlight, which withdraws or climbs to the rhythm of the tides.
Outside the three authorized beaches of the island, naturism is prohibited in the dunes and the forest. Yet it is so tempting. The forest that stretches between the villages and the coast is furrowed by cross-roads, riding tracks, narrow paths leading to the beaches. Very early in the morning, at dawn, the area is completely deserted. The soil is sandy, very soft. It’s the perfect place to run. Run naked! Until more than an hour in a row, meeting every time a … deer or a rabbit.

Kayak à Oléron

Juste avant de partir en vacances, j’ai eu l’opportunité d’acheter un kayak de mer d’occasion. Idéal pour partir à Oléron! Je l’ai testé sur une sortie de quatre heures.
Départ du chenal de Boyardville. Je suis en maillot de bain et gilet de sauvetage. Dans les coffres étanches, de l’eau, un sandwich, une polaire, un téléphone et l’appareil photo. Cap sur Fort Boyard. Je me retrouve entouré de vedettes à touristes, de hors bords, de voiliers allant ou revenant de cet îlot fameux. Au bout de trois quart d’heure d’efforts, je suis au pieds des murailles. Mais là, au milieu des vagues, pas question de gesticuler pour ouvrir les coffres et sortir l’appareil. Je regrette de ne pas en avoir un étanche. Tant pis, je n’aurai pas de photos du fort.
Je m’éloigne alors cet axe trop fréquenté et me retrouve vite seul, ramant en direction de la côte. Je quitte mon maillot mais garde le gilet, sécurité oblige. Je passe au large de deux bateaux de pêche et atterris en douceur sur la plage des Saumonards. La plage naturiste est pratiquement déserte. Je reste un moments là pour récupérer, puis reprends la mer.
Je longe la côte de loin, passe le port du Douhais. La marée est descendante. Je me rapproche de la terre, cherche à deviner où je pourrais bien aller. Je remets mon maillot et me dirige vers la Brée. Je me glisse entre les hauts fonds, les rochers découverts et les massifs d’algues comme dans un labyrinthe pour finalement venir me poser sur la plage après avoir contourner deux bateaux échoués dans la vase.
Il ne me reste plus qu’à téléphoner pour qu’on vienne me récupérer ici.


Just before going on vacation, I had the opportunity to buy a used sea kayak. Ideal to go to Oleron! I tested it on a four-hour trip.
Departure from the Boyardville channel. I’m in swimsuit and life jacket. In the watertight lockers, water, a sandwich, a fleece, a phone and the camera. Direction Fort Boyard. I find myself surrounded by tourist launches, speedboats, sailboats going to or coming back from this famous island. After three-quarters of an hour of effort, I’m at the foot of the walls. But there, in the middle of the waves, there’s no question of gesticulating to open the lockers and take the camera out. I regret not having a waterproof one. Too bad, I won’t have any pictures of the fort.
So I move away from this busy axis and quickly find myself alone, rowing towards the coast. I take off my jersey but keep the lifejacket, because of security reasons. I pass off two fishing boats and land softly on the beach of Les Saumonards. The naturist beach is practically deserted. I stay there for a while to recuperate, then go back to sea.
I go along the coast in the distance, passing the port of Douhais. The tide is ebbing. I get closer to land, trying to guess where I could go. I put my swimsuit back on and head towards the Brée. I slip between the shallows, the open rocks and the seaweed beds like a labyrinth, finally coming to land on the beach after having passed two boats stranded in the mud.
All I have to do now is call and someone will pick me up here.

Stagnolu

Tout au sud de la Corse, à quelques kilomètres de Bonifacio, la plage de Stagnolu est une belle petite anse de sable blanc entourée de langues de rochers. C’est une plage familiale d’un coté, naturiste sauvage de l’autre.
Un matin, vers 6 heures, je pars de cette plage en direction du cap Feno. Un petit chemin suit la côte. C’est plutôt un sentier de chèvres – j’en croiserai un troupeau – même si des cairns marquent par endroit la direction. Le chemin ne s’aventure pas dans le maquis, mais reste au plus près de la mer, longeant la découpe des criques et des anses, se faufilant entre les blocs de rochers aux formes sculptées par le vent. Je n’avance pas vite, cherchant le cheminement, admirant le lever du soleil, les changements des couleurs de la lumière sur les rochers et sur l’eau, escaladant quelques blocs par ci par là, me baignant dans l’eau transparente de quelques criques. Bref, je prends mon temps et profite près de quatre heures durant d’être vraiment seul dans ce décor de bout du monde entre mer, ciel et rochers.
Quelques jours plus tard, je refais, en deux heures seulement, ce même chemin. Cette fois c’est pour aller récupérer une bouée d’un navire panaméen échouée au fond d’une anse au milieu du bois flotté. Je l’avais remarquée et photographiée au cours de ma précédente balade, mais n’avais pas jugé utile de m’en charger. Ma fille et les enfants de mes amis m’ont finalement convaincu d’aller la rechercher. Elle ajoutera une touche maritime à mon environnement quotidien alpin!


In the south of Corsica, a few kilometers from Bonifacio, the beach of Stagnolu is a beautiful little cove of white sand surrounded by tongues of rocks. It is a family beach on one side, wild naturist on the other.
One morning, about six o’clock, I leave this beach in the direction of Cape Feno. A small path follows the coast. It is rather a path of goats – I will cross a flock – even if some cairns mark the direction in some places. The path does not venture into the maquis, but remains as close as possible to the sea, skirting the creeks and coves, creeping between the blocks of rocks carved by the wind. I do not go fast, looking for the path, admiring the sunrise changing the colors of the light on the rocks and on the water, climbing a few blocks here and there, bathing in the transparent water of a few creeks. In short, I take my time and enjoy almost four hours while being really alone in this scenery of end of the world between sea, sky and rocks.
A few days later, in two hours, I made this same way again. This time it is to go to retrieve a buoy of a Panamanian ship stranded at the bottom of a cove in the middle of the driftwood. I had noticed and photographed it during my previous walk, but had not thought it useful to take care of it. My daughter and the children of my friends finally convinced me to look for it. It will add a maritime touch to my everyday alpine environment!