Séjour en Cerdagne

Grace à Bruno et à l’association RSVNat une nouvelle semaine de randonnue et de raquettes nu, si la neige est au rendez vous, a été programmée pour cette fin du mois de mars en Cerdagne dans le département des Pyrénées Orientales, en fait pas très loin d’où on était en septembre dernier. Pas de camping cette fois mais un gîte au cœur du village de Dorres. Impossible de se mettre nu dans le jardin mais l’intérieur chauffé par un bon feu de bois est confortable. Nous sommes neuf dont deux femmes, tous des habitué(e)s de ces séjours en groupes.

Installation le samedi après midi. Dimanche matin, première balade en partant à pied du gîte. Objectif : le Roc del Castellar. Un kilomètre de route pour atteindre les bâtiments désertés d’un ancien sanatorium, le sentier débute là derrière les immeubles vides et dégradés. La majorité du groupe se dénude dans la montée. Un couple de trailers nous croisent en courant. On atteint les premières plaques de neige. La montée devient plus raide jusqu’à un col bien enneigé et froid. Un isard qui semble blessé aux pattes est coincé sous un grillage. Bruno le délivre mais on ne peut guère faire autre chose pour lui malheureusement. Au cours de la descente on va croiser trois vététistes et deux randonneurs, surpris que l’on puisse être nus par cette température mais souriants. Je retrouverai plus bas ce couple espagnol qui me paraît remettre une geocache en place. Je m’arrête pour tenter d’échanger malgré les différences de langage sur les caches des alentours, eux bien habillés, moi nu, partageant un intérêt en commun.

Lundi, parcours dans les environs du lac des Bouillouses. La route qui mène au lac est fermée à mi distance. Quelques voitures sont déjà garées là. On part habillés sur la route qui en fait est bien dégagée, puis on la quitte pour un tout petit sentier qui grimpe raide dans la forêt. Les premiers se déshabillent déjà. Il faut trouver le bon cheminement sur un terrain en partie recouvert de plaques de neige qui cachent le balisage. Un peu plus haut, une femme s’approche de nous. « J’ai perdu la trace. Vous allez au lac d’Aude ? Je peux venir avec vous ? » – « Mais bien sûr ! » Plus loin, ayant trouvé un panneau indicateur, elle nous distancera. Maintenant en raquettes, on passe au dessus de ce lac d’Aude, la source du fleuve, encore enseveli sous la neige. Pique nique à l’abri du vent si possible. Puis descente au creux d’un étroit vallon jusqu’à se retrouver sur la route. Habillage. Un groupe rentre tranquillement aux voitures, le deuxième suit la route jusqu’au barrage des Bouillouses puis revient par un itinéraire en forêt moins bitumé.

Mardi, on monte en voitures au col de Puymorens. De là on s’engage, raquettes aux pieds, dans le Cama d’en Garcia, long vallon de plusieurs kilomètres d’abord en pente douce et régulière puis coupé de raidillons, qui mène les plus courageux jusqu’à un col. Demi tour pour revenir par le même chemin. Le ciel est bas, la lumière triste. Les lointains, depuis le début de la semaine, sont noyés dans une sorte de brume due au vent de sable.

Mercredi matin, on découvre les environs saupoudrés d’une légère couche de neige tombée durant la nuit. La météo n’est pas optimiste. Balade le matin, habillés, jusqu’à la chapelle de Santa Maria de Belloc qui domine le village. L’après midi, on décide de trouver une source d’eau chaude près de Thues, décrite dans un topo. L’accès en est assez secret mais finalement on la trouve après avoir erré quelque peu. Détente bien appréciée mais trop courte car la pluie est annoncée. Le retour se fait en suivant la ligne de chemin de fer du Train Jaune.

Jeudi, le ciel est plus dégagé. Direction l’Espagne toute proche. On monte par la route privée jusqu’à la station de ski nordique de Guils-Fontanera. Là, malgré le manque de neige et le parking vide, pas moyen d’échapper au péage pour passer les clôtures qui entourent le domaine. Une fois cette formalité effectuée, on a tout l’espace pour nous. On monte d’abord en suivant les panneaux des pistes puis en rejoignant le GR. Plus haut, il faut mettre les raquettes. On atteint le refuge de la Feixa. Arrêt à l’abri du vent pour le repas. Ceux qui préfèrent faire la sieste restent là au soleil. Les autres continuent sur un large chemin puis un peu au hasard en zigzagant dans les bois jusqu’à l’étang de Malniu.

Vendredi, je dois reprendre la route pour rentrer dans les Alpes alors que le groupe se prépare pour une nouvelle balade côté espagnol.


Thanks to Bruno and the RSVNat association a new week of naked hiking and snowshoeing, if the snow is there, has been scheduled for the end of March in Cerdagne in the Pyrénées Orientales department, in fact not far from where we were last September. No camping this time but a gîte in the heart of the village of Dorres. Impossible to get naked in the garden but the interior heated by a good wood fire is comfortable. We are nine including two women, all used to these stays in groups.
Installation on Saturday afternoon. Sunday morning, first walk from the gite. Objective: the Roc del Castellar. One kilometer of road to reach the deserted buildings of a former sanatorium, the path starts there behind the empty and degraded buildings. The majority of the group is getting naked on the way up. A couple of trailers cross us while running. We reach the first patches of snow. The rise becomes steeper until a very snowy and cold pass. An isard which seems wounded in the legs is stuck under a fence. Bruno frees him but unfortunately we can’t do anything else for it. During the descent we are going to cross three bikers and two hikers, surprised that we can be naked by this temperature but smiling. I will find again further down this Spanish couple who seems to me to put back a geocache in place. I stop to try to exchange in spite of the differences of language on the caches of the surroundings, them well dressed, me naked, sharing a common interest.
Monday, journey in the surroundings of the lake of Bouillouses. The road which leads to the lake is closed at half distance. Some cars are already parked there. We leave dressed on the road which in fact is well cleared, then we leave it for a very small path which climbs steeply in the forest. The first ones undress already. It is necessary to find the good way on a ground partly covered with patches of snow which hide the beaconing. A little higher up, a woman approaches us. « I lost the trail. Are you going to Lake Aude? Can I come with you? » – « But of course! » Further on, having found a signpost, she will outrun us. Now in snowshoes, we pass above this lake of Aude, the source of the river, still buried under the snow. Picnic in the shelter of the wind if possible. Then descent in the hollow of a narrow valley until we find ourselves on the road. Dressing. A group returns quietly to the cars, the second follows the road until the dam of Bouillouses then returns by a less bituminous route in forest.
Tuesday, we go up in cars to the pass of Puymorens. From there one engages, snowshoes on feet, in the Cama d’en Garcia, long valley of several kilometers at first in soft and regular slope then cut by steepnesses, which leads the most courageous until a pass. We turn around and come back by the same way. The sky is low, the light sad. The distant, since the beginning of the week, are drowned in a kind of mist due to the sand wind.
Wednesday morning, we discover the surroundings sprinkled with a light layer of snow fallen during the night. The weather forecast is not optimistic. Walk in the morning, dressed, until the chapel of Santa Maria de Belloc which dominates the village. In the afternoon, we decide to find a hot spring near Thues, described in a topo. The access is rather secret but finally we find it after having wandered a little. Relaxation well appreciated but too short because the rain is announced. The return is done by following the railway line of the Yellow Train.
Thursday, the sky is clearer. Direction Spain very close. We go up by the private road to the Nordic ski resort of Guils-Fontanera. There, in spite of the lack of snow and the empty parking, no way to escape the toll to pass the fences which surround the domain. Once this formality made, we have all the space for us. We go up first by following the signs of tracks then by joining the GR. Higher, it is necessary to put snowshoes. We reach the refuge of Feixa. Stop in the shelter of the wind for the meal. Those who prefer to have a nap stay there in the sun. The others continue on a wide path then a little at random by zigzagging in wood until the pond of Malniu.
On Friday, I have to go back to the Alps while the group is preparing for a new ride on the Spanish side.




Pyrénées Orientales

Séjour dans les Pyrénées Orientales organisé par Bruno et l’association RSVNat (Rassemblements, Séjours et Voyages Naturistes). Nous sommes huit, sept hommes et une femme venant des Alpes, Grenoble et Chartreuse, de Provence, de la région parisienne, de Belgique et de Suisse. Notre camp de base et le camping du Ptit Bonheur à Escaro. Camping textile avec une partie naturiste, mais en cette saison il est pratiquement vide et nous occupons naturistement deux chalets dans la partie textile. Situé au fond d’un vallon sous la couverture de nombreux arbres hauts, c’est sans doute un endroit appréciable en été lors des épisodes caniculaires, mais fin septembre, la couverture arborée empêche le soleil de réchauffer l’atmosphère et les soirées sont particulièrement fraîches et humides.

Rando au pic de Tres Estelles. Départ du coll de Mentet. Le parking est rempli, mais heureusement la plupart des randonneurs doivent être partis de l’autre coté en direction du refuge de Marailles et du Canigou. En fait nous serons seuls et nus durant toute la montée jusqu’à ce pic débonnaire à 2099 m. Le temps de pique niquer, quelques randonneurs arrivent mais sans faire de remarques. Retour par le même chemin dans la même tenue.

Rando sur le chemin des canons à partir de Canaveilles. Chemin historique que fit construire le général Luc Siméon Auguste Dagobert de Fontenille en 1793 pour permettre a ses canons tirés par des bœufs de surprendre l’armée espagnole qui occupait la vallée de la Têt et libérer ainsi les villes d’Olette et Villefranche de Conflent. Cheminement désormais bucolique entre forêts et petites prairies d’altitude. Nous longeons une zone de bûcheronnage, bruits des moteurs des engins et des tronçonneuses, mais sans voir personne. Puis c’est la descente sur le petit village de Llar accroché à la pente. Nous trouvons dans un virage de la route le petit sentier en balcon au dessus de la vallée qui nous ramène à Canaveilles. Pour récupérer de la fatigue de la marche, visite à une source chaude. Mais pour l’atteindre il faut d’abord traverser le courant froid de la Têt sur le bord de laquelle de simples murets de galets forment trois petits bassins où l’on peut s’allonger et profiter de l’eau chaude et même très chaude par endroits. Il ne fallait pas rater cette spécialité pyrénéenne.

Rando du lac des Bouillouses au Carlit. C’est un itinéraire beaucoup plus fréquenté, le nombre des voitures sur le parking en témoigne. On sait que la nudité ne sera pas forcement toujours possible mais le Carlit est le point culminant des Pyrénées Orientales à 2921 m d’altitude. On ne pouvait pas laisser passer ça. Démarrage habillés. Dans le chaos rocheux on retrouve deux ou trois petits groupes qui finalement ne voient pas d’objection à ce que l’on soit nus. Aussitôt fait. On chemine entre des lacs sur un plateau avec en ligne de mire le Carlit, là bas tout au fond, si loin. Passé le dernier étang de Sobirans, le décor change, devient complètement minéral. Plus d’arbre, plus même d’herbe. La pente s’accentue et grimpe dans les pierriers. Le groupe s’étire. Un petit lac au fond d’une combe à 2600 m sera l’objectif de la majorité de l’équipe. A trois nous continuons, habillés maintenant, car nous croisons ceux qui descendent du sommet et nous rejoignons un groupe important qui monte devant nous. Il faut mettre les mains mais pas de réelle difficulté, seulement de l’attention à trouver le passage dans ce couloir de roche noire. Panorama superbe mais gâché quelque peu par de lourds nuages qui approchent. On ne traîne guère au sommet. Revenus sur le plateau on fait une boucle qui permet de découvrir ainsi l’ensemble des douze lacs.

Rando dans les gorges de la Carança. Encore un lieu touristique et fréquenté mais tellement spectaculaire par son cheminement étroit creusé en hauteur dans la falaise. Pour l’aller, nous choisissons de passer par l’autre rive. Le parcours y est plus accidenté mais bien plus tranquille et nous ne rencontrons personnes tout en ayant vu sur la corniche en face. Redescendu au niveau du torrent, on retrouve la foule au niveau des passerelles métalliques qui permettent de traverser ou suivre le courant. On s’est rhabillé légèrement, surtout qu’un groupe attend là les secours aériens pour une blessée. Après le pique nique, demi tour et cette fois on passe par les corniches. Nus ou à moitié nus selon les ressentis. Les quelques rencontres se passent simplement.


Stay in the Pyrenees Orientales organized by Bruno and the association RSVNat (Rassemblement, Séjours et Voyages Naturistes). We are eight, seven men and one woman coming from the Alps, Grenoble and Chartreuse, from Provence, from the Paris region, from Belgium and Switzerland. Our base camp is the Ptit Bonheur campsite in Escaro. Textile camp-site with a naturist part, but in this season it is practically empty and we occupy naturistly two chalets in the textile part. Located at the bottom of a valley under the cover of many high trees, it is undoubtedly an appreciable place in summer during the canicular episodes, but at the end of September, the cover of trees prevents the sun from heating the atmosphere and the evenings are particularly fresh and wet.

Hike to the peak of Tres Estelles. Departure from the Coll de Mentet. The parking lot is full, but fortunately most of the hikers must have left on the other side towards the Marailles refuge and the Canigou. In fact, we will be alone and naked during the whole climb to this debonair peak at 2099 m. Time for a picnic, some hikers arrive but without making any remarks. Return by the same way in the same attire.

Hike on the chemin des canons from Canaveilles. This is a historical path that General Luc Simeon Auguste Dagobert de Fontenille had built in 1793 to allow his cannons pulled by oxen to surprise the Spanish army occupying the Têt valley and thus free the towns of Olette and Villefranche de Conflent. The path is now bucolic between forests and small highland meadows. We walk along a lumbering area, with the sound of engines and chainsaws, but without seeing anyone. Then it is the descent on the small village of Llar clinging to the slope. In a bend in the road, we find the small path in balcony above the valley which brings us back to Canaveilles. To recover from the fatigue of the walk, we visit a hot spring. But to reach it, we first have to cross the cold current of the Têt river, on the edge of which simple pebble walls form three small basins where we can lie down and enjoy the hot water, even very hot in some places. It was not to be missed this Pyrenean speciality.

Hike from the lake of Bouillouses to Carlit. It is an itinerary much more frequented, the number of cars on the carpark testifies to it. We know that the nudity will not always be possible but the Carlit is the highest point of the Eastern Pyrenees at 2921 m of altitude. We could not let it pass. Start dressed. In the rocky chaos we find two or three small groups which finally do not see any objection to that we are naked. Immediately done. We walk between lakes on a plateau with in line of sight the Carlit, there all in the bottom, so far. Passed the last pond of Sobirans, the decor changes, becomes completely mineral. No more trees, not even grass. The slope becomes steeper and climbs into the scree. The group stretches. A small lake at the bottom of a coomb at 2600 m will be the objective of the majority of the team. The three of us continue, dressed now, as we pass those coming down from the summit and we rejoin a large group climbing ahead of us. We have to put our hands on the rock but there is no real difficulty, only the attention to find the passage in this black rock corridor. Superb panorama but spoiled a bit by heavy clouds which approach. We hardly drag at the top. Returned on the plateau we make a loop which allows to discover so the whole of the twelve lakes.

Hike in the gorges of the Carança. Still a tourist and frequented place but so spectacular by its narrow path dug in height in the cliff. For the way in, we choose to go by the other bank. The path is more uneven but much quieter and we don’t meet anyone while having seen the cornice in the face. Gone down again at the level of the torrent, we find the crowd at the level of the metallic footbridges which allow to cross or to follow the current. We dressed slightly, especially that a group waits there for the air rescue for an injured person. After the picnic, half turn and this time we pass by the corniches. Naked or half-naked according to the feelings. The few encounters pass simply.

Séjour en Ariège

Changement de saison et de décors. A l’initiative de Bruno quelques uns des habitués des séjours dans le Beauchêne se sont retrouvés en…Ariège. Pour cette semaine pyrénéenne il y a là : Bernard, Bruno, François, Guillaume, Jacques Marie, Patricia, Philippe, Pierre et un petit nouveau : Jean Pierre. Le refuge qui nous accueille dans la vallée de Vicdessos au port de Lers (dans les Pyrénées : port = col comme étang = lac) un peu à l’écart de la route nous permet de vivre en toute nudité.

Premier jour. Mireille et Yohan de Toulouse sont venus passer la première nuit avec nous pour participer à cette première sortie. C’est pour eux une première expérience de la randonnue. Alain de Toulouse également nous rejoint le matin. Randonnueur expérimenté, c’est un bon connaisseur des sentiers ariégeois comme des légendes et histoires locales.

Par un dimanche ensoleillé sur un itinéraire connu, on ne s’attend guère à être seuls, mais la possibilité de partir directement à pieds du gîte est si tentante. Traversée à flanc dans un versant couvert de fougères dorées dans la lumière matinale. Puis ça commence à monter jusqu’à un premier replat. C’est l’étang ? Non, encore plus haut. Enfin on arrive à cet étang d’Arbu, en même temps qu’un premier groupe qui nous suit. L’eau est fraîche mais permet quelques baignades. Le sentier fréquenté passe à gauche du lac, on prend à droite en suivant une légère trace et quelques cairns, droit dans les langues herbeuses entre les rochers. On décide d’éviter le sommet du pic des Trois Seigneurs sur lequel se profilent tant de silhouettes pour une crête en face. On n’est pas à 3 mètres d’altitude près ! Là on pique nique tranquille. Juste un randonneur, à la recherche d’une fourchette pour son casse croûte, nous rend visite et reste un moment à discuter. Mais pour la descente, on va forcément se retrouver sur le chemin fréquenté des Trois Seigneurs. Certains se rhabillent, enfilent un short, d’autres décident de rester nus. C’est comme chacun le ressent. On croise ceux qui montent encore, on double ou est doublée par ceux qui descendent. On remarque de l’étonnement, de l’indifférence et aussi des sourires. A un moment on se retrouve à progresser avec tout un autre groupe. Une remarque acerbe fuse. Il est vrai que là c’était trop de proximité. On se regroupe et les laissons partir en avant, à bonne distance. Le cheminement suit une longue crête qui ramène vers le port de Lers. Sept heures et demi de balade, 1000 m de dénivelé, une première journée chargée physiquement et émotionnellement.

Deuxième jour. Changement complet d’ambiance. On rejoint en voiture le barrage de Soulcem et on se gare aux Orris du Carla, à côté d’une voiture de gendarmerie ! (Les Orris sont des abris en pierre recouverts de terre et d’herbes construits autrefois par les bergers). Le ciel est couvert, la température plutôt basse. On se met en route bien habillés. Une petit pluie se met à tomber. Tant pis, on continue. On débouche au fond d’une vallée en même temps qu’un rayon de soleil qui illumine un troupeau de vaches et de chevaux. La vallée est fermée par une barrière montagneuse. Derrière c’est l’Andorre. On se déshabille pour profiter de ce soleil, mais les nuages ne sont pas loin. Dans la montée vers l’orri de la Soucarrane le paysage disparaît. On monte dans un brouillard épais . Arrêt casse croûte à l’orri, puis passage à l’étang du même nom, puis à celui de Roumazet. Alternances d’éclaircies entre les bancs nuageux pour la descente jusqu’à retrouver le fond de vallée…et la pluie.

Troisième jour. D’un parking sur la route d’Aulus on monte vers le port de Saleix. Montée régulière avec de long lacets que l’on coupera à la descente. Du port, un bon raidillon nous mène jusqu’à l’étang d’Alate. L’eau noire n’incite guère à la baignade. En continuant le paysage change : Un peu de brume, des herbes couleurs de feu, des mares et filets d’eau reflétant la lumière du soleil. Puis on bascule sur le versant qui domine le refuge de Bassies et les lacs, pardon les étangs. On s’arrête là pour pique niquer. Un petit groupe descendra ensuite jusqu’en bas.

Quatrième jour. On part directement à pieds du gîte. Jean Pierre de Toulouse nous a rejoint pour la journée. Au port de Lers, direction la forêt, puis une bonne pente herbeuse qui nous mène à un collet où nous attendent quelques moutons. Encore un effort, et le croisement d’un trailer qui ne daigne même pas nous voir tout occupé à gérer sa vitesse, et nous voilà au sommet du Mont Ceint. Un homme est là qui démonte des piquets métalliques. Il nous conte son histoire. Ancien berger, il venait là durant la seconde guerre mondiale et surveillait les patrouilles allemandes. Il avait alors 14 ans. Il en a maintenant 88, mais semble en pleine forme. « Je vous félicite. La montagne est belle. » Mais en le quittant, on l’entendra se précipiter sur son téléphone pour raconter sa rencontre avec des hommes « à poil ». On rejoint le port de Saleix, où nous étions hier. Mais au lieu de monter, on descend dans une vallée suspendue. Le géologue du groupe nous montre que d’un coté de la vallée les roches sont des calcaires et de l’autre des granit. Il semblerait que nous soyons juste sur une ancienne faille tectonique. Mais le groupe est finalement plus intéressée par la récolte des champignons. Après le repas, le cheminement nous conduit par des chemins forestiers vers la vallée en face du village de Sentenac.

Cinquième jour. Aujourd’hui on quitte le département de l’Ariège pour celui des Pyrénées Orientales en passant le col de Puymorens. Le parking au départ du sentier est aussi occupé par un camion bétonnière qui remplit des bennes hélitreuillés jusqu’à un chantier lointain. Le bruit des rotations de l’hélicoptère nous accompagnera toute la matinée. Il nous survolera aussi à l’occasion. On rejoint le GR qui s’étire à l’horizontale, c’est sans doute une ancienne voie de wagonnets de mines. D’ailleurs on trouvera au bord du chemin plusieurs entrées de galeries. Il nous mène au pied du barrage de Lanoux. On quitte alors le GR pour se diriger vers le Pic Carlit, point culminant du département avec 2921m. Mais l’ensemble du groupe, à l’exception de Bruno, préférera, après le casse croûte, rester tranquillement sur la rive herbeuse d’un petit étang plutôt que d’affronter une montée dans la caillasse noire. Le retour par le « chemin des ingénieurs » plus long et plus accidenté que le GR nous montre encore une curiosité géologique, comme une longue coulée avalancheuse, mais de blocs de granit enchevêtrés les uns sur les autres, au milieu desquels des sapins parviennent à pousser leurs racines. La force de la nature est toujours surprenante.

Sixième jour. Plutôt que de participer à la balade, je décide pour ma part d’aller visiter une source d’eau chaude à Merens les Vals, à une heure de route du refuge. Guillaume m’accompagne. A un quart d’heure de marche à peine sur un GR, nous trouvons cette source au bord du chemin. Quelques petites vasques ont été aménagées avec des pierres. L’eau est à 37° . Quel plaisir et quelle détente de s’allonger dans ce bain. Quelques autres randonneurs s’arrêtent aussi ou passent. C’est le genre d’endroit qu’on ne trouve malheureusement pas dans les Alpes.


Change of season and scenery. At Bruno’s initiative, some of the regulars of the Beauchêne stays met in Ariège. For this Pyrenean week there are: Bernard, Bruno, François, Guillaume, Jacques Marie, Patricia, Philippe, Pierre and a new one: Jean Pierre. The refuge which welcomes us in the valley of Vicdessos in the port of Lers (in the Pyrenees: port = pass as pond = lake) a little away from the road allows us to live in all nakedness.

First day. Mireille and Yohan from Toulouse came to spend the first night with us to take part in this first outing. This is their first experience of hiking. Alain de Toulouse also joins us in the morning. Experienced hiker, he is a good connoisseur of the Ariégeois trails as well as local legends and stories.

On a sunny Sunday on a known itinerary, you don’t expect to be alone, but the possibility of leaving directly on foot is so tempting. Crossing on the flank in a hillside covered with golden ferns in the morning light. Then it starts to rise up to a first folds. Is that the pond? No, even higher. Finally we arrive at this pond of Arbu, at the same time as a first group that follows us. The water is cool but allows some swimming. The footpath passes on the left of the lake, you take to the right following a slight track and a few cairns, right in the grassy tongues between the rocks. It was decided to avoid the summit of the peak of the Trois Seigneurs peak, on which so many silhouettes of a ridge in front of it appeared. We’re not at an altitude of three metres or so! Here you can have a picnic. Just a hiker, looking for a fork for his snack, visits us and remains a moment to discuss. But for the descent, we will inevitably find ourselves on the frequented path of the Trois Seigneurs. Some people dress up, put on shorts, others decide to stay naked. It’s like everyone feels it. We cross those who still climb, we double or are doubled by those who descend. There is surprise, indifference and also smiles. At one point we find ourselves progressing with another group. A acerbic remark. It is true that this was too close. We regroup and let them go forward, at a good distance. The route follows a long ridge leading back to the port of Lers. Seven and a half hours of walking, 1000 m of altitude difference, a first day physically and emotionally charged.

Second day. Complete change of atmosphere. We reach the Soulcem dam by car and park at Les Orris du Carla, next to a gendarmerie car! (The Orris are stone shelters covered with earth and grass that were once built by shepherds). The sky is overcast, the temperature is rather low. Let’s get out of here dressed up. A little rain begins to fall. Never mind, we’ll keep going. At the bottom of a valley, a sunbeam illuminates a herd of cows and horses. The valley is closed by a mountain barrier. Behind it is Andorra. We undress to enjoy the sun, but the clouds are not far away. In the ascent towards the Soucarrane Orri, the landscape disappears. We’re going up in thick fog. Stop at the orri to snack, then pass to the pond of the same name, then to the one of Roumazet. Alternating clearings between the cloudy banks for the descent until the valley bottom… and rain.

Day three. From a car park on the road to Aulus we go up towards the port of Saleix. Regular ascent with long laces that will be cut at the descent. From the pass, a good steeple leads us to the pond of Alate. Black water does not encourage swimming. Continuing the landscape changes: A little fog, colorful herbs of fire, pools and water nets reflecting the sunlight. Then we switch over to the slope which dominates the refuge of Bassies and the lakes, forgiveness the ponds. We’ll stop there for a picnic . A small group will then descend to the bottom.

Day four. We walk directly from the gîte. Jean Pierre from Toulouse joined us for the day. At the port of Lers, head towards the forest, then a good grassy slope which leads us to a collet where we can see some sheep. Another effort, and the crossing of a trailer that doesn’t even deign to see us all busy managing its speed, and here we are at the top of Mont Ceint. There’s a man here dismantling metal pickets. He tells us his story. A former shepherd, he came there during the Second World War and watched over German patrols. He was then 14 years old. He’s now 88, but looks great. « Congratulations. The mountain is beautiful. » But when he leaves, we will hear him rushing to his phone to tell the story of his meeting with naked men. We’re heading to the port of Saleix, where we were yesterday. But instead of going up, we go down into a suspended valley. The geologist of the group shows us that on one side of the valley the rocks are limestones and on the other side granite. It seems we’re just sitting on an ancient tectonic fault. But the group is finally more interested in harvesting mushrooms. After the meal, the walk leads us along forest paths to the valley in front of the village of Sentenac.

Day five. Today we leave the Ariège department for the Pyrénées Orientales department passing the Puymorens pass. The parking lot at the trailhead is also occupied by a concrete mixer truck that fills heli-treated dumpsters up to a remote construction site. The sound of the helicopter rotations will accompany us all morning. It will also fly over us occasionally. We reach the GR which stretches horizontally, it is undoubtedly an old track of mine wagons. In fact, there are several entrances of galleries along the road. It leads us to the foot of the Lanoux dam. We then leave the GR to head towards the Carlit Peak, the highest point of the department with 2921m. But the whole group, with the exception of Bruno, will prefer, after the snack, to remain quietly on the grassy shore of a small pond rather than facing a climb in the black rock. The return by the « engineers’ path » longer and more difficult than the GR still shows us a geological curiosity, like a long avalanche flow, but of granite blocks entangled on top of each other, in the middle of which fir trees manage to grow their roots. The strength of nature is always surprising.

Day six. Rather than taking part in the hike, I decided to visit a hot spring in Merens les Vals, an hour’s drive from the refuge. Guillaume’s coming with me. A quarter of an hour’s walk on a GR, we find this spring at the side of the trail. A few small basins have been fitted with stones. The water’s 37 degrees. What a pleasure and relaxation to lie down in this bath. Some other hikers also stop or pass. This is the kind of place that unfortunately cannot be found in the Alps.


Comme l’an passé, Bruno a organisé en cet fin septembre une semaine de randos en Ariège, dans les Pyrénées, à partir du gîte Terre d’Avenir près du port de Lers. (en pyrénéen le port = le col). Nous sommes un groupe de dix : Bruno, Guillaume et moi même sommes désormais des habitués des lieux ; Nicole et François de la Loire, mais Nicole souffre d’une tendinite au pied et ne pourra donc pas marcher et François a une contre-indication médicale formelle de s’exposer au soleil, il sera obligé de marcher habillé ; Christian et Sylvie de Normandie, Sylvie non naturiste accompagne son naturiste de mari ; Philippe vient de Belgique, mais il souffrira du genou après la première journée et devra rester au calme ; Richard, un anglais et Sandra, une allemande, vivent depuis peu en Espagne, ils sont accompagnés de leurs deux chiens Polly et Suzy qui sera surnommée Crevette Agile. Un groupe qui s’internationalise!

Bruno sur son blog a fait un compte rendu détaillé du séjour, je me contente donc ici de souligner à quel point notre façon de randonner nu a été généralement bien toléré par les randonneurs textiles croisés ou doublés sur les chemins. Le fait que François marchant habillé pouvait prévenir de notre arrivée a aussi sans doute facilité les rencontres. A commencer, dès le premier jour, par cette famille rattrapée dans une raide montée. Les deux fillettes ont donné l’autorisation de passer nus en disant « Ils font ce qu’ils veulent ». Le gardien d’un refuge le deuxième jour ne voyait pas d’objection à notre tenue à condition que les chiens soient tenus en laisse. Le troisième jour, une bergère nous a regardé passer en souriant. Lorsqu’on a croisé un couple qui montait dans la chaleur, l’homme s’est écrié « Oh comme je vous envie ! » Le quatrième jour, on a rencontré tout un groupe de militaires en tenues sportives civiles descendant au pas de course. Les réactions ont été un peu de surprise et des sourires, un seul faisant une remarque « Faut vous rhabiller, m’sieur, si j’étais avec ma fille… ».
Un couple de cavaliers a bivouaqué à proximité du gîte, la femme est venue se ravitailler en eau pour les chevaux sans sembler le moins du monde gênée par la tablée de naturistes.
Il est bon que la nudité naturelle se banalise peu à peu.


As last year, Bruno organized at the end of September a week of hikes in Ariège, in the Pyrenees, from the gîte Terre d’Avenir near the port of Lers. (in the Pyrenees the port = the pass). We are a group of ten: Bruno, Guillaume and I are now regular customers of the place; Nicole and François de la Loire, but Nicole suffers from tendonitis in the foot and will not be able to walk and François has a formal medical contraindication to expose himself to the sun, he will have to walk with his clothes on; Christian and Sylvie from Normandy, Sylvie non naturist accompanies her naturist husband; Philippe comes from Belgium, but he will suffer from knee pain after the first day and will have to remain calm; Richard, an Englishman and Sandra, a German, have recently relocated to Spain, they are accompanied by their two dogs Polly and Suzy who will be nicknamed Agile Shrimp. A group that is becoming more international!

Bruno on his blog gave a detailed report of the stay, so I just want to point out here how well our way of hiking naked was generally well tolerated by textile hikers crossed or doubled on the paths. The fact that François walking dressed could warn of our arrival also undoubtedly facilitated the meetings. To begin, from the first day, with this family caught up in a steep climb. The two girls gave permission to go naked by saying, « They do what they want. The guard of a refuge on the second day did not object to our outfit as long as the dogs were kept on a leash. On the third day, a shepherdess watched us pass by smiling. When we met a couple who were going up in the heat, the man shouted, « Oh, I envy you! « On the fourth day, we met a whole group of soldiers in civilian sports clothes running down the path. The reactions were a bit of surprise and smiles, only one making a remark, « You need to get dressed, sir, if I were with my daughter…. ».
A couple of riders bivouacked near the cottage, the woman came to get water for the horses without seeming at all embarrassed by the table of naturists.
It is good that natural nudity is gradually becoming commonplace.