Pinea

On a une tradition avec ma compagne depuis une douzaine d’années : monter à la Pinea entre décembre et janvier, histoire de voir si on en est encore capable, si on n’est pas encore trop vieux ! C’est une balade d’environ 700 m de dénivelé. On l’a fait parfois sans neige, le plus souvent en raquettes. Une fois ou deux on n’a pas pu atteindre le sommet, trop dangereux avec les conditions de neige. Bref, c’était au programme ce samedi de mi janvier. La Pinea est une balade classique et fréquentée depuis la station du col de Porte, mais nous préférons partir d’un hameau de Sarcenas. Cela augmente quelque peu le dénivelé et la difficulté, mais ce parcours est bien plus tranquille et sauvage, du moins jusqu’à la jonction avec la partie venant du col. Pas d’autre voiture sur le petit parking au bout de la route. Dans la neige, quelques traces mais qui semblent dater de la veille ou des jours précédents. Le premier raidillon échauffe vite. Sur un replat je quitte le bas et ne garde que mon blouson. Ma compagne ne dit rien. On continue à monter d’abord sur des pistes forestières, puis sur un petit sentier qui grimpe en lacets dans la forêt. « On va arriver au carrefour, il faut te rhabiller ». Effectivement entre les arbres j’aperçois du passage un peu plus haut. Je remets mon pantalon qui s’ouvre tout le long sur les jambes et permet d’être enfiler sans quitter les raquettes et je referme mon blouson. Là le cheminement est bien tracé et bien damé, on croise du monde. La partie finale est un peu plus technique. Il vaut mieux enlever les raquettes entre neige molle et blocs de rochers. Au sommet, deux groupes. Le premier redescend vite. Les autres s’installent pour pique niquer. Nous aussi. Une mer de nuages recouvre toutes les vallées. Au dessus le ciel est resplendissant de soleil. La vue s’étend loin, jusqu’au mont Blanc dans le fond qui apparaît derrière les sommets de la Chartreuse. J’espère seulement qu’ils ne vont pas rester trop longtemps pour avoir le sommet pour nous seuls et pouvoir faire une vue panoramique à 360°. Voilà c’est dans la boite ! On peut attaquer la descente. Dans la partie bien pentue, on croise une trentaine de scouts, bien jeunes, mal équipés, portant des luges, certains assez épuisés…mais polis ! On rejoint la forêt et rapidement on quitte le cheminement pour prendre un autre passage discret que l’on connaît et qui nous ramènera par un autre versant. Aussitôt je suis de nouveau nu. Même si le parcours est à l’ombre le mouvement me protège du froid. Je me rhabille en arrivant à proximité du hameau. 5H20 de balade dont deux bonnes heures de nudité, appréciables en cette saison !


My partner and I have had a tradition for a dozen years: we climb the Pinea between December and January, just to see if we can still do it, if we’re not too old! It’s a 700 m ascent. We’ve done it sometimes without snow, most of the time on snowshoes. Once or twice we couldn’t reach the summit, as the snow conditions were too dangerous. In short, it was on the agenda for this Saturday in mid-January. The Pinea is a classic and popular walk from the Col de Porte resort, but we prefer to start from a hamlet in Sarcenas. This increases the gradient and difficulty somewhat, but it’s a much quieter and wilder route, at least up to the junction with the section coming from the col. No other cars at the small parking lot at the end of the road. There are a few tracks in the snow, but they seem to date from the previous day or two. The first steep section quickly warms up. On a flat spot I take off my socks and keep only my jacket on. My wife says nothing. We continue to climb, first on forest tracks, then on a small path that twists and turns through the forest. « We’re coming up to the crossroads, you need to get dressed ». Indeed, between the trees, I can see a passage a little higher up. I put on my pants, which open all the way down my legs so that I can put them on without leaving my snowshoes, and zip up my jacket. The path is well marked and well groomed, and there are plenty of people around. The final section is a little more technical. It’s best to take off your snowshoes between soft snow and boulders. At the summit, two groups. The first descends quickly. The others settle down for a picnic. And so do we. A sea of clouds covers all the valleys. Above, the sky is resplendent with sunshine. The view stretches as far as Mont Blanc in the background, appearing behind the peaks of the Chartreuse. I just hope they don’t stay too long so we can have the summit to ourselves and enjoy a 360° panoramic view. That’s it! We can now attack the descent. On the steep part of the descent, we come across about 30 scouts, quite young, ill-equipped, carrying sledges, some of them quite exhausted…but polite! We rejoin the forest and quickly leave the path to take another discreet passage that we know and which will take us back down another slope. Immediately I’m naked again. Even though the route is in the shade, the movement protects me from the cold. I put my clothes back on when we get close to the hamlet. 5 hours 20 minutes of walking, including a good two hours of nudity, which is much appreciated at this time of year!

Séjour dans le Dévoluy

Nouveau séjour organisé par Bruno et l’association RSVN ; la destination en est ce printemps le massif du Dévoluy avec comme base de vie un gîte dans le hameau du Collet au dessus de Saint Étienne en Dévoluy. Les prévisions météo sont plutôt pessimistes pour la semaine et annoncent de la pluie ; il faudra faire avec !

Première balade le dimanche en partant directement à pied du gîte. Une légère bruine ne nous décourage pas, qui cesse rapidement et laisse un ciel chargé et gris. Un kilomètre de route sur laquelle nous restons bien couverts jusqu’à dépasser une grosse bergerie gardée par des patous qui s’approchent en aboyant mais laissent le passage. Une descente sur une piste de terre mène au départ du sentier. Déshabillage. Le chemin monte le long d’un vallon jusqu’à atteindre la cabane de l’Aup puis le col de l’Aup où un vent froid nous attend, avec une vue un peu terne sur le lac du Sautet au loin. Retour à la cabane pour le pique nique avant d’entamer la descente.

Lundi. Départ d’un petit pont sur la Souloise. Piste en forêt avec les premières plaques de neige. Puis la neige se faisant plus présente, on chausse les raquettes. On sort de la forêt. Le paysage s’ouvre, les nuages se déchirent et laissent entrevoir les sommets environnants. On monte en file indienne jusqu’à notre but du jour : le col de Rabou. Là aussi le vent nous surprend, un brouillard aussi. Il nous faut vite trouver un coin abrité pour le repas. La descente par l’autre côté du vallon sur une large piste dégagée et sous un soleil revenu et même chaud nous ramène par quelques détours à notre point de départ, avec une vue panoramique sur la montagne d’Aurouze et son plateau de Bure juste en face de nous, et la barrière qui s’étend de l’Obiou au Ferrand et à la Tête de Lauzon sur le côté.

Mardi l’objectif était le col du Charnier en partant du hameau de la Chaud. Au niveau du chourum Clot, on chausse les raquettes (un chourum est le terme signifiant gouffre dans le Dévoluy). Mais arrivé sur un petit plateau tranquille et devant la difficulté envisagée d’une descente en dévers suivi d’une section encore longue à boucler avant d’atteindre le col, le groupe décide de stopper là, de manger et même de faire la sieste !

Mercredi, départ du col du Festre. On atteint une cabane à la limite de la neige. Trois randonneurs nous précèdent. On doublera le dernier dans un raidillon qui mène au Collet. C’est l’itinéraire d’hiver qui évite un cheminement trop en dévers par le GR. Au Collet, Bruno, Franck, Stéphane, Guillaume et Patrick puis Yannick entament la descente et l’aller-retour vers le vallon des Aiguilles. Je préfère avec Yves, Chantal et Jean Paul, puis Patricia et Dominique rester aux alentours, en montant sur la Tête du Jas des Arres puis la Tête de Merlant, deux petits sommets qui permettent une vision à 360° du panorama idéale pour la photographie.

Jeudi. Ce sera une balade sans neige. Départ du hameau du Mas, au dessus de Saint Disdier. Sur un sol de dalles rocheuses, puis en forêt on atteint la cabane de Pierre Baudinard, accrochée au bord d’un chaos de gros blocs de roche. On continue jusqu’à une deuxième cabane en moins bon état. Détour pour admirer le chourum de la Parza, impressionnant avec son glacier souterrain qui effleure au fond du trou. Un peu au jugé, sans qu’il y ait vraiment de sentier, on rejoint la cabane Martin et un autre chourum à proximité. Retour à travers de belles prairies d’altitude et des forêts de hêtres au sol couverts de feuilles mortes jusqu’à retrouver la civilisation au hameau de Villard Joli.

Vendredi enfin pour la dernière balade de la semaine, on quitte quelque peu le massif pour rejoindre la station de ski fermée de Céüze. Le temps est bien gris et frais. On part sous les pylônes des remontées mécaniques. Un sentier nous mène en bordure de cette montagne à la forme circulaire, un synclinal perché dont on fait un quasi tour avant de traverser en retour vers la station sous une petite pluie qui commence à poindre. Juste à temps !

Finalement la météo n’aura pas été si mauvaise que cela nous permettant de se balader nus tous les jours.


New trip organized by Bruno and the RSVN association; the destination this spring is the Dévoluy massif with a gîte in the hamlet of Collet above Saint Étienne en Dévoluy as a base. The weather forecast is rather pessimistic for the week and announces rain; we will have to deal with it!
First walk on sunday, starting directly from the gîte. A light drizzle doesn’t discourage us, but it stops quickly and leaves a heavy and grey sky. One kilometer of road on which we remain well covered until we pass a large sheepfold guarded by patous who approach barking but let us pass. A descent on a dirt track leads to the trailhead. Undressing. The path climbs along a valley until we reach the Aup hut and then the Aup pass where a cold wind awaits us, with a somewhat dull view of the Sautet lake in the distance. Back to the hut for a picnic before starting the descent.


Monday. Departure from a small bridge on the Souloise. Trail in the forest with the first patches of snow. Then the snow becoming more present, we put on the snowshoes. We leave the forest. The landscape opens, the clouds tear and let glimpse the surrounding summits. We go up in single file until our goal of the day: the pass of Rabou. There also the wind surprises us, a fog also. We must quickly find a sheltered place for the meal. The descent by the other side of the valley on a wide open track and under a returned and even warm sun brings us back by some detours to our starting point, with a panoramic view on the Aurouze mountain and its plateau of Bure just in front of us, and the barrier which extends from the Obiou to the Ferrand and the Tête de Lauzon on the side.


Tuesday the objective was the Col du Charnier starting from the hamlet of La Chaud. At the level of the chourum Clot, we put on the snowshoes (a chourum is the term meaning chasm in the Dévoluy). But arrived on a small quiet plateau and in front of the envisaged difficulty of a descent in overhang followed by a section still long to be completed before reaching the pass, the group decides to stop there, to eat and even to make the nap!


Wednesday, departure of the pass of Festre. We reach a hut at the limit of the snow. Three hikers precede us. We will double the last one in a steep path which leads to the Collet. It is the winter itinerary which avoids a path too much in slope by the GR. At the Collet, Bruno, Franck, Stéphane, Guillaume and Patrick then Yannick begin the descent and the round trip towards the Aiguilles valley. I prefer with Yves, Chantal and Jean Paul, then Patricia and Dominique to stay around, climbing to the Tête du Jas des Arres then the Tête de Merlant, two small summits which allow a 360° view of the panorama ideal for photography.

Thursday. It will be a walk without snow. Departure from the hamlet of Mas, above Saint Disdier. On a ground of rocky slabs, then in forest we reach the hut of Pierre Baudinard, hung on the edge of a chaos of big blocks of rock. We continue until a second hut in less good state. Detour to admire the chourum of the Parza, impressive with its underground glacier that skims the bottom of the hole. A little bit on the judge, without really having a path, we reach the Martin hut and another chourum nearby. Back through beautiful meadows of altitude and forests of beech trees with the ground covered with dead leaves until finding civilization at the hamlet of Villard Joli.


Friday finally for the last walk of the week, we leave the massif to join the closed ski resort of Céüze. The weather is quite gray and fresh. We leave under the pylons of the ski lifts. A path leads us in edge of this mountain in the circular shape, a perched syncline of which we make a quasi turn before crossing in return towards the station under a small rain which begins to appear. Just in time!
Finally the weather will not have been so bad as that allowing us to walk naked every day.



Praorzel

J’avais lancé l’idée d’une sortie raquettes ce dernier dimanche de janvier à l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Seul Christian a été partant. Rendez vous donc au col de Menée à 10 heures. Sur le parking, dans le brouillard et le vent, le thermomètre affiche -7°. On verra bien ! Quelques mètres et on chausse les raquettes. Ça monte tout de suite raide avant de trouver un plateau. Encore une petite montée et l’on émerge de la couche nuageuse. Au dessus c’est grand soleil dans un ciel parfaitement bleu. Quelques minutes plus tard, on a déjà trop chaud. Je me déshabille, ne gardant qu’un gilet polaire sans manche. Christian attends encore un peu. Mais vite nous serons tous les deux nus. On rejoint le col de la Lausette par des pentes en dévers parfois un peu glissantes. La neige par endroit soufflée est alternativement dure et gelée ou poudreuse sous une croûte. On tire droit à travers la forêt, en se faufilant entre les sapins tout givrés et couvert de neige, en évitant tant que possible de se faire arroser de flocons glacés. Une bonne descente suivie d’une remontée jusqu’à un premier ressaut qui en dévoile un deuxième puis un troisième. Mais on arrive enfin au sommet de Praorzel. Vue panoramique à 360° sur le mont Aiguille et le Veymont, d’un côté, le Barral, le Jocou et les sommets du Devoluy de l’autre, et entre, le plateau du Trièves et le massif des Écrins au loin. Séance photo. Pour le retour on restera plus bas, sous la forêt pour rejoindre le col de la Lausette…qui commence à disparaître dans la brume. Dans le nuage, sans plus aucun repère visuel, il faut se diriger au jugé, en essayant de se souvenir des formes du relief. Finalement on trouve une trace de raquettes qui semble se diriger dans la bonne direction. On la suit, bien qu’elle passe bien plus bas que notre itinéraire de l’aller. La température dans le brouillard a bien chuté. Il faut se résoudre à se rhabiller avant de vraiment prendre froid pour la dernière partie du trajet et rejoindre le parking.


I had proposed the idea of a snowshoe outing on the last Sunday of January to the association of Barefoot Walkers of the Val de Roanne. Only Christian was willing to go. So we met at the Menée pass at 10 am. On the parking, in the fog and the wind, the thermometer shows -7°. We will see well! Some meters and we put on snowshoes. That goes up immediately steeply before finding a plateau. Still a small climb and we emerge from the cloudy layer. Above it is big sun in a perfectly blue sky. A few minutes later, we are already too hot. I undress, keeping only a polar gilet without sleeve. Christian waits a little more. But quickly we will be both naked. We join the col de la Lausette by slopes sometimes a little slippery. The snow by place blown is alternately hard and frozen or powdery under a crust. We walk straight through the forest, weaving our way between the frosted and snow-covered fir trees, avoiding as much as possible to be sprayed with icy flakes. A good descent followed by an ascent to a first ledge that reveals a second and a third one. But we finally arrive at the top of Praorzel. Panoramic view at 360° on the mount Aiguille and the Veymont, on one side, the Barral, the Jocou and the summits of Devoluy on the other, and between, the plateau of Trièves and the massif of Ecrins in the distance. Photo session. For the return we will remain lower, under the forest to join the pass of Lausette…which begins to disappear in the mist. In the cloud, without any visual landmark, we have to go by guess, trying to remember the shapes of the relief. Finally we find a track of snowshoes which seems to go in the right direction. We follow it, although it passes much lower than our route of the going. The temperature in the fog fell well. It is necessary to resolve to get dressed before really taking cold for the last part of the journey and to join the parking lot.

Séjour en Cerdagne

Grace à Bruno et à l’association RSVNat une nouvelle semaine de randonnue et de raquettes nu, si la neige est au rendez vous, a été programmée pour cette fin du mois de mars en Cerdagne dans le département des Pyrénées Orientales, en fait pas très loin d’où on était en septembre dernier. Pas de camping cette fois mais un gîte au cœur du village de Dorres. Impossible de se mettre nu dans le jardin mais l’intérieur chauffé par un bon feu de bois est confortable. Nous sommes neuf dont deux femmes, tous des habitué(e)s de ces séjours en groupes.

Installation le samedi après midi. Dimanche matin, première balade en partant à pied du gîte. Objectif : le Roc del Castellar. Un kilomètre de route pour atteindre les bâtiments désertés d’un ancien sanatorium, le sentier débute là derrière les immeubles vides et dégradés. La majorité du groupe se dénude dans la montée. Un couple de trailers nous croisent en courant. On atteint les premières plaques de neige. La montée devient plus raide jusqu’à un col bien enneigé et froid. Un isard qui semble blessé aux pattes est coincé sous un grillage. Bruno le délivre mais on ne peut guère faire autre chose pour lui malheureusement. Au cours de la descente on va croiser trois vététistes et deux randonneurs, surpris que l’on puisse être nus par cette température mais souriants. Je retrouverai plus bas ce couple espagnol qui me paraît remettre une geocache en place. Je m’arrête pour tenter d’échanger malgré les différences de langage sur les caches des alentours, eux bien habillés, moi nu, partageant un intérêt en commun.

Lundi, parcours dans les environs du lac des Bouillouses. La route qui mène au lac est fermée à mi distance. Quelques voitures sont déjà garées là. On part habillés sur la route qui en fait est bien dégagée, puis on la quitte pour un tout petit sentier qui grimpe raide dans la forêt. Les premiers se déshabillent déjà. Il faut trouver le bon cheminement sur un terrain en partie recouvert de plaques de neige qui cachent le balisage. Un peu plus haut, une femme s’approche de nous. « J’ai perdu la trace. Vous allez au lac d’Aude ? Je peux venir avec vous ? » – « Mais bien sûr ! » Plus loin, ayant trouvé un panneau indicateur, elle nous distancera. Maintenant en raquettes, on passe au dessus de ce lac d’Aude, la source du fleuve, encore enseveli sous la neige. Pique nique à l’abri du vent si possible. Puis descente au creux d’un étroit vallon jusqu’à se retrouver sur la route. Habillage. Un groupe rentre tranquillement aux voitures, le deuxième suit la route jusqu’au barrage des Bouillouses puis revient par un itinéraire en forêt moins bitumé.

Mardi, on monte en voitures au col de Puymorens. De là on s’engage, raquettes aux pieds, dans le Cama d’en Garcia, long vallon de plusieurs kilomètres d’abord en pente douce et régulière puis coupé de raidillons, qui mène les plus courageux jusqu’à un col. Demi tour pour revenir par le même chemin. Le ciel est bas, la lumière triste. Les lointains, depuis le début de la semaine, sont noyés dans une sorte de brume due au vent de sable.

Mercredi matin, on découvre les environs saupoudrés d’une légère couche de neige tombée durant la nuit. La météo n’est pas optimiste. Balade le matin, habillés, jusqu’à la chapelle de Santa Maria de Belloc qui domine le village. L’après midi, on décide de trouver une source d’eau chaude près de Thues, décrite dans un topo. L’accès en est assez secret mais finalement on la trouve après avoir erré quelque peu. Détente bien appréciée mais trop courte car la pluie est annoncée. Le retour se fait en suivant la ligne de chemin de fer du Train Jaune.

Jeudi, le ciel est plus dégagé. Direction l’Espagne toute proche. On monte par la route privée jusqu’à la station de ski nordique de Guils-Fontanera. Là, malgré le manque de neige et le parking vide, pas moyen d’échapper au péage pour passer les clôtures qui entourent le domaine. Une fois cette formalité effectuée, on a tout l’espace pour nous. On monte d’abord en suivant les panneaux des pistes puis en rejoignant le GR. Plus haut, il faut mettre les raquettes. On atteint le refuge de la Feixa. Arrêt à l’abri du vent pour le repas. Ceux qui préfèrent faire la sieste restent là au soleil. Les autres continuent sur un large chemin puis un peu au hasard en zigzagant dans les bois jusqu’à l’étang de Malniu.

Vendredi, je dois reprendre la route pour rentrer dans les Alpes alors que le groupe se prépare pour une nouvelle balade côté espagnol.


Thanks to Bruno and the RSVNat association a new week of naked hiking and snowshoeing, if the snow is there, has been scheduled for the end of March in Cerdagne in the Pyrénées Orientales department, in fact not far from where we were last September. No camping this time but a gîte in the heart of the village of Dorres. Impossible to get naked in the garden but the interior heated by a good wood fire is comfortable. We are nine including two women, all used to these stays in groups.
Installation on Saturday afternoon. Sunday morning, first walk from the gite. Objective: the Roc del Castellar. One kilometer of road to reach the deserted buildings of a former sanatorium, the path starts there behind the empty and degraded buildings. The majority of the group is getting naked on the way up. A couple of trailers cross us while running. We reach the first patches of snow. The rise becomes steeper until a very snowy and cold pass. An isard which seems wounded in the legs is stuck under a fence. Bruno frees him but unfortunately we can’t do anything else for it. During the descent we are going to cross three bikers and two hikers, surprised that we can be naked by this temperature but smiling. I will find again further down this Spanish couple who seems to me to put back a geocache in place. I stop to try to exchange in spite of the differences of language on the caches of the surroundings, them well dressed, me naked, sharing a common interest.
Monday, journey in the surroundings of the lake of Bouillouses. The road which leads to the lake is closed at half distance. Some cars are already parked there. We leave dressed on the road which in fact is well cleared, then we leave it for a very small path which climbs steeply in the forest. The first ones undress already. It is necessary to find the good way on a ground partly covered with patches of snow which hide the beaconing. A little higher up, a woman approaches us. « I lost the trail. Are you going to Lake Aude? Can I come with you? » – « But of course! » Further on, having found a signpost, she will outrun us. Now in snowshoes, we pass above this lake of Aude, the source of the river, still buried under the snow. Picnic in the shelter of the wind if possible. Then descent in the hollow of a narrow valley until we find ourselves on the road. Dressing. A group returns quietly to the cars, the second follows the road until the dam of Bouillouses then returns by a less bituminous route in forest.
Tuesday, we go up in cars to the pass of Puymorens. From there one engages, snowshoes on feet, in the Cama d’en Garcia, long valley of several kilometers at first in soft and regular slope then cut by steepnesses, which leads the most courageous until a pass. We turn around and come back by the same way. The sky is low, the light sad. The distant, since the beginning of the week, are drowned in a kind of mist due to the sand wind.
Wednesday morning, we discover the surroundings sprinkled with a light layer of snow fallen during the night. The weather forecast is not optimistic. Walk in the morning, dressed, until the chapel of Santa Maria de Belloc which dominates the village. In the afternoon, we decide to find a hot spring near Thues, described in a topo. The access is rather secret but finally we find it after having wandered a little. Relaxation well appreciated but too short because the rain is announced. The return is done by following the railway line of the Yellow Train.
Thursday, the sky is clearer. Direction Spain very close. We go up by the private road to the Nordic ski resort of Guils-Fontanera. There, in spite of the lack of snow and the empty parking, no way to escape the toll to pass the fences which surround the domain. Once this formality made, we have all the space for us. We go up first by following the signs of tracks then by joining the GR. Higher, it is necessary to put snowshoes. We reach the refuge of Feixa. Stop in the shelter of the wind for the meal. Those who prefer to have a nap stay there in the sun. The others continue on a wide path then a little at random by zigzagging in wood until the pond of Malniu.
On Friday, I have to go back to the Alps while the group is preparing for a new ride on the Spanish side.




Girieux

Pour des raisons familiales je n’ai pas pu profiter de la période ensoleillée de cette deuxième moitié de janvier. Mais comme la météo annonce la poursuite de ce temps là encore quelques jours, je pars ce lundi matin en solitaire. Je me gare à Pomarey et prends la route du col de la Charmette coupée à la circulation pour la période hivernale à la sortie du hameau. Devant moi, à quelque distance, un autre promeneur. Le vallon est entièrement à l’ombre et bien froid. Le sol est gelé, parfois glissant. Je suis en en pantalon, polaire et blouson, bien ganté. Au bout d’une heure sur cette route, j’atteins le chemin envisagé. Tout en quittant mon pantalon je chausse les raquettes. Sur l’itinéraire la neige sera plus profonde et je ne pense pas y rencontrer de monde. Il y a des traces de pas et de raquettes, mais ce sont celles du week-end. Au bout de quelques minutes je peux même tout quitter, entre la chaleur de l’effort et les rayons du soleil qui percent entre les arbres, je suis bien. Les passages à l’ombre sont rafraîchissants mais bien supportables, même si la neige crisse de gel. Je monte jusqu’à passer près d’une vieille cabane puis descend vers la prairie de Girieux, illuminée de soleil. La deuxième cabane me semble en bien mauvais état, ouverte aux vents. Je cherche une geocache que je ne trouve pas, peut être est elle ensevelie sous la neige. Puis je me pose au pied d’un sapin sur une plaque d’herbe pour un casse croûte. Je suis tellement si bien ici que je n’ai nulle envie d’en repartir. Je traîne un bon moment au soleil, à gambader dans la neige. Mais les jours sont encore courts en cette saison. Je reprends mon sac pour suivre la piste forestière puis couper droit dans les bois par un petit chemin pentu. Je débouche près du hameau de Planfay. J’enfile un tee shirt et mon short rapide pour approcher des maisons. A l’entrée du hameau un chemin descend en direction de Pomarey. Cela fait mon affaire. Je quitte les vêtements pour chercher et trouver une autre geocache. Puis me rhabille pour finir la descente et retrouver les maisons de Pomarey et mon parking. Trois heures de nudité en toute liberté !


For family reasons I could not take advantage of the sunny period of this second half of January. But as the weather forecast announces the continuation of this weather for a few more days, I go this Monday morning alone. I park in Pomarey and take the road to the Charmette pass, which is cut off from traffic for the winter period at the exit of the hamlet. In front of me, at some distance, another walker. The valley is entirely in the shade and very cold. The ground is frozen, sometimes slippery. I am wearing pants, fleece and jacket, well gloved. After one hour on this road, I reach the envisaged path. While leaving my pants I put on the snowshoes. On the itinerary the snow will be deeper and I don’t think I’ll meet anyone. There are footprints and snowshoes tracks, but they are those of the weekend. After a few minutes I can even leave everything, between the heat of the effort and the rays of the sun which pierce between the trees, I am well. The passages in the shade are refreshing but quite bearable, even if the snow crunches with frost. I climb until I reach an old hut and then descend to the sunlit Girieux meadow. The second hut seems to me in very bad condition, open to the winds. I look for a geocache that I don’t find, maybe it is buried under the snow. Then I sit down at the foot of a fir tree on a patch of grass for a snack. I feel so good here that I don’t want to leave. I hang out in the sun for a while, playing in the snow. But the days are still short in this season. I take back my backpack to follow the forest track and then cut straight into the woods by a small sloping path. I end up near the hamlet of Planfay. I put on a tee shirt and my quick shorts to approach the houses. At the entrance of the hamlet a path goes down towards Pomarey. That’s good enough for me. I leave the clothes to look for and find another geocache. Then I get dressed to finish the descent and reach the houses of Pomarey and my parking. Three hours of nudity in total freedom!

Tussac

J’ai rendez vous avec Bernard à Châtillon en Diois pour une balade en raquettes sur le Vercors. Venant de Grenoble je traverse le Trièves dans le brouillard, la température est de – 11°C. Au col de la Croix Haute elle n’est plus que de -6°C et au col de Grimone de -2°C. Quelle inversion de température. Mais en redescendant, elle retombe à -5°C. Le village de Châtillon, encore dans l’ombre est glacé. Mais le ciel est dégagé au dessus et le soleil brille sur les montagnes. Tout n’est donc peut être pas perdu !

On rejoint le départ de la piste forestière de Tussac, peu après le hameau de Benevise. Il y a quelques voitures sur le parking, mais personne en vue. On chausse les raquettes immédiatement, pour l’instant encore vêtus. Deux virages et on a déjà trop chaud. Arrêt pour commencer à enlever des couches. Deux randonneurs arrivent. « Vous risquez de voir des naturistes » avertit Bernard. « Pas de problème » »Je ne me baigne jamais en maillot » rajoute le second. Ils s’éloignent et on finit le déshabillage. On les suit de loin. On les retrouvera en haut à l’arrivée sur le plateau, puis au sommet, où l’on discutera un moment en observant un vautour, puis encore dans la descente. Sans gêne de part et d’autre mais sans arriver à les convertir ! On croise aussi deux autres randonneurs qui descendent, puis un troisième. On en croisera encore un lorsque nous descendrons. Lui en nous voyant ainsi si bien quittera son tee shirt mouillé de sueur. La montée sur la piste est régulière. Le décor des sommets environnants se dévoile dans les trouées d’arbres. L’air est parfaitement limpide même dans le lointain. Les rochers de Combeau juste en face, le Mont Barral puis le Jocou, et au loin la ligne des sommets du Dévoluy. La neige est encore dure et craque sous les raquettes. Arrivé sur le plateau de Tussac, on se pose devant un des chalets d’alpage pour le casse croûte. Même pas besoin de se rhabiller. Il fait si bon au soleil. On continue jusqu’au sommet d’une petite butte qui domine le cirque d’Archiane et ses falaises. Quel spectacle. Les deux randonneurs nous ont rejoint là sur ce belvédère et l’on entame la descente ensemble avant de les distancer.

Quelle journée magnifique et quel plaisir de profiter ainsi de la nudité, de la neige et du soleil !De profiter aussi de cette tolérance et de ce respect mutuel.


I have an appointment with Bernard in Châtillon en Diois for a snowshoeing trip in the Vercors. Coming from Grenoble I cross the Trièves in the fog, the temperature is -11°C. At the Croix Haute pass it is only -6°C and at the Grimone pass -2°C. What a temperature inversion. But on the way down, it drops to -5°C. The village of Châtillon, still in the shadow, is freezing. But the sky is clear above and the sun shines on the mountains. All is thus perhaps not lost!

We join the departure of the forest track of Tussac, shortly after the hamlet of Benevise. There are some cars on the parking, but nobody in sight. We put on snowshoes immediately, for the moment still dressed. Two curves and we are already too hot. Stop to begin to remove layers. Two hikers arrive. « You may see some naturists » warns Bernard. « No problem » « I never bathe in swimsuit » adds the second. They move away and we finish the undressing. We follow them from far. We will find them at the top at the arrival on the plateau, then at the top, where we will discuss one moment by observing a vulture, then still in the descent. Without embarrassment on both sides but without managing to convert them! We also cross two other hikers who go down, then a third. We shall cross again one when we go down. He by seeing us so well will leave his tee shirt wet of sweat. The rise on the track is regular. The scenery of the surrounding summits reveals itself in the holes of trees. The air is perfectly clear even in the distance. The rocks of Combeau just in front, the Mont Barral then the Jocou, and in the distance the line of the Dévoluy summits. The snow is still hard and crackles under the snowshoes. Arrived on the plateau of Tussac, we settle in front of one of the chalets of mountain pasture for the snack. Even not need to get dressed. It is so good in the sun. We continue until the top of a small hillock which dominates the cirque of Archiane and its cliffs. What a spectacle. The two hikers joined us there on this belvedere and we begin the descent together before distancing them. What a magnificent day and what a pleasure to enjoy the nudity, the snow and the sun!

To enjoy also this tolerance and mutual respect.

Séjour à Auzet

Une semaine de raquettes nu avait été programmée par Bruno en mars 2020 à Auzet dans les Alpes de Haute Provence. Évidemment annulée pour cause d’épidémie de covid. Elle a eu lieu lieu cette année 2021, juste avant le reconfinement. Ouf!

C’est la première rencontre organisée sous l’égide de la toute nouvelle association RSVNat (Rencontres, Séjours, Voyages Naturistes) crée elle aussi à l’initiative de Bruno et destinée à sécuriser au niveau juridique les organisateurs de séjours, notamment au niveau de la conformité avec l’immatriculation tourisme normalement obligatoire ou les assurances des organisateurs.

Auzet est un petit village situé entre Digne et Seyne les Alpes au pied du massif de la Blanche. Le lieu du séjour est un gîte rural – et rustique – prévu pour quinze personnes…mais à 8 ou 9 il nous parait déjà bien remplis!

Arrivés et installations le samedi. Le groupe est composé de: Bruno et Bruno (pour trois jours), Pierre et Pierre (à partir deu mardi soir), Dominique, Guillaume, Franck, Delphine et Jacques Marie.

Première rando le dimanche. Objectif le sommet du Clot de Bouc que l’on aperçoit pratiquement depuis les fenêtres du gîte. Au dernier hameau, un chien nous suit. Il restera toute la balade à gambader autour de nous. Première partie par un sentier en forêt avec les raquettes sur le dos jusqu’à rejoindre une piste forestière. Au bout un véhicule garé à la limite de la neige et des traces de ski. Il y a donc du monde devant nous. On chausse les raquettes pour attaquer la pente. La neige, très agréable, dure en dessous recouverte d’une fine couche de poudreuse, porte bien. Quel bonheur d’être là, nu, à faire sa trace sur cette étendue vierge! Au sommet, un couple de skieurs se repose. « La nature est à tout le monde. Profitez en! » Ils redescendent avant nous et sûrement plus vite. Nous, on profite du paysage et du soleil. Retour sur la piste et le sentier après un arrêt sieste sous le couvert des pins.

Lundi. On rejoint en voiture un parking au dessus du village de Barles. Objectif: la Cloche de Barles qui depuis le sommet d’hier nous paraissait bien enneigé. Raquettes sur le sac donc. Un long cheminement sur un chemin rocailleux, au pied de la Montagne de Chine, nous amène juste en face du col des Cloches et des deux sommets de la Petite et Grande Cloche (ou de Barles). Une partie du groupe s’arrête là. Nous continuons à quatre. Il y a de la neige mais ça peut très bien passer sans raquettes. Le col qui de loin pouvait paraître effrayant se rejoint sans difficulté. Reste le sommet de la Cloche. La pente est raide, le sol pierreux recouvert d’une fine couche de neige, mais pas question de rester en bas. Nous laissons les sacs au col et entreprenons la grimpette. Il faut faire attention, certes, mais l’ascension est finalement assez rapide. Au sommet un panorama à 360°. La descente nécessite quelques précautions pour ne pas glisser dans la pente. Retour par le même chemin. L’autre équipe est déjà rentrée au gîte.

Mardi. On part à pied en suivant la route sur un bon kilomètre avant de s’engager sur un petit sentier qui grimpe raide dans la forêt. Hors de vue de la route on est vite nus. On rejoint une piste forestière. Il y a ceux qui préfèrent les sentiers raccourcis et ceux qui privilégient les méandres de la piste pour tous se retrouver au col de la Pinée et continuer ensemble jusqu’au sommet du Marzenc, bosse arrondie et herbeuse mais qui permet une belle vue des alentours.

Mercredi. On rejoint en voiture le col du Fanget, petite station de ski de fond déneigée et désertée. Cette rando devait être la moins importante au niveau dénivelé, elle s’avérera être par contre la plus longue au niveau distance. Par une large piste boueuse on rejoint le pied d’un massif de roches noires. On n’a pas pris les raquettes cette fois. Certains versants sont encore enneigés mais peu profondemment. L’objectif est le col des Tomples que l’on imagine tout près. Mais non, derrière une crête il y en a une autre puis encore une et chaque fois il nous faut descendre en fond de vallons avant de remonter, parfois droit dans la pente herbue. Le rythme de l’avancée ralentit. Enfin, un dernier raidillon de neige et le col est atteint. On laisse les sacs au col pour rejoindre le sommet des Tomples en une dizaine de minutes. Retour sous le col pour le pique nique. Un groupe décide de couper droit dans une pente de neige pou éviter un détour par le chemin. Grandes enjambées dans la neige plus profonde sur ce versant. C’est réjouissant! Avant de retrouver la piste qui ramène au Fanget, je décide avec Pierre de rejoindre l’itinéraire de dimanche et de revenir jusqu’à Auzet. Le retour par la forêt est agréable après la cure de soleil de la journée.

Jeudi. On retrouve le parking au dessus de Barles, mais on part dans l’autre direction. La piste s’étire au pied de la falaise de la Montagne de Chine. Pas d’ombre. Une végétation de maquis qui ne donne pas envie de couper par des raccourcis. Puis changement de versant et la neige. Une neige dure à l’ombre qui disparaît pratiquement lorsque le paysage s’ouvre. On rejoint la bergerie de Chine, où une partie du groupe décide de rester. A cinq, on continue en direction du sommet de la Montagne de Chine juste en face du massif des Monges. Petit sommet arrondi mais protégé par quelques plaques de glace qui obligent Guillaume à faire demi tour. Au sommet le vent ne nous permet guère de nous éterniser. Retour à la bergerie où ceux qui sont restés immobiles sont chaudement habillés.

Vendredi. Changement de vallée et de décor. Nous partons du bout de la route dans la direction du col de Mariaud, au dessus du village du Vernet. La piste du col serpente sur quelques kilomètres. Dans la fraicheurs du matin, certains sont nus, d’autres vêtus comme en hiver. Nous ne sommes pas égaux vis à vis des températures! Du col de Mariaud, un sentier grimpe en direction d’un plateau. Il longe des pentes ravinées et noires que l’on va suivre par le haut. A un moment, un éclat attire l’attention. Une boule dorée posée en contrebas dans la pente au fond des éboulis. C’est le monument commémoratif sur le lieu exacte du crash en 2015 d’un avion de ligne jeté contre ces falaises par un copilote suicidaire entraînant la mort de 149 personnes. Moment d’émotion! On rejoint ensuite une prairie couverte de plaques de neige. On est au pied au pied de la Tête de l’Estrop qui culmine à 2961 m. Ambiance de haute montagne. Nous, on se contente d’une grosse butte, le Pinet. Avec Franck on improvise une séance photo « publicitaire » avec le livre que Bruno Saurez (encore un autre Bruno) vient d’écrire sur l’histoire du naturisme à Marseille et dans les calanques. Puis retour par le même chemin. Le ciel commence à se charger de nuages. On a bien profiter d’une semaine de beau temps et d’air pur.

Bilan du séjour: quelques 80 km de randonnée pour environ 4230 m de dénivelé.


A week of naked snowshoeing had been planned by Bruno in March 2020 in Auzet in the Alpes de Haute Provence. Obviously cancelled because of the covid epidemic. It took place this year 2021, just before the reconfinement. Phew!
It is the first meeting organized under the aegis of the brand new association RSVNat (Rencontres, Séjours, Voyages Naturistes) also created on Bruno’s initiative and intended to secure the legal status of the organizers of stays, especially in terms of compliance with the tourism registration normally required or the insurance of the organizers.
Auzet is a small village located between Digne and Seyne les Alpes at the foot of the Blanche massif. The place of the stay is a rural – and rustic – lodging planned for fifteen people…but with 8 or 9 it seems to us already well filled!
Arrivals and installations on Saturday. The group is composed of: Bruno and Bruno (for three days), Pierre and Pierre (from Tuesday evening), Dominique, Guillaume, Franck, Delphine and Jacques Marie.
First hike on Sunday. Objective the summit of the Clot de Bouc that we can see practically from the windows of the gite. At the last hamlet, a dog follows us. He will stay all the walk to gambol around us. First part by a path in forest with the snowshoes on the back until joining a forest track. At the end a vehicle parked at the limit of the snow and ski tracks. There are thus people in front of us. We put on the snowshoes to attack the slope. The snow, very pleasant, hard below covered with a fine layer of powder, carries well. What happiness to be there, naked, to make its trace on this virgin surface! At the top, a couple of skiers are resting. « Nature is for everyone. Enjoy it! » They come back down before us and surely faster. We enjoy the scenery and the sun. Back on the track and the trail after a nap stop under the cover of the pines.
Monday. We join by car a parking lot above the village of Barles. Objective: the Cloche de Barles which since the summit of yesterday seemed to us well snowed. Snowshoes on the bag thus. A long walk on a rocky path, at the foot of the Montagne de Chine, brings us just in front of the Col des Cloches and the two summits of the Petite and Grande Cloche (or de Barles). Part of the group stops here. Four of us continue. There is snow but it can be done without snowshoes. The pass which from afar could seem frightening is reached without difficulty. The summit of the Cloche remains. The slope is steep, the stony ground covered with a thin layer of snow, but there is no question of staying at the bottom. We leave the bags at the pass and start climbing. We have to be careful, but the ascent is finally quite fast. At the top a 360° panorama. The descent requires some precautions not to slip in the slope. Return by the same way. The other team has already returned to the lodge.
Tuesday. We leave on foot by following the road on a good kilometer before engaging on a small path which climbs steeply in the forest. Out of sight of the road we are quickly naked. We join a forest track. There are those who prefer the shortened paths and those who prefer the meanders of the track to all meet at the pass of the Pinée and continue together until the top of Marzenc, rounded and grassy bump but which allows a beautiful sight of the surroundings.
Wednesday. We join by car the pass of Fanget, small resort of cross-country skiing de-snowed and deserted. This hike was to be the least important at the level of difference in altitude, it will prove to be on the other hand the longest at the level of distance. By a wide muddy track we join the foot of a massif of black rocks. We did not take the snowshoes this time. Some slopes are still snowed but not very deep. The objective is the pass of Tomples that we imagine very close. But no, behind a ridge there is another one then another one and each time we have to go down in the bottom of valleys before going up, sometimes straight in the grassy slope. The pace of the advance slows down. Finally, a last steep snow and the pass is reached. We leave the bags at the pass to join the summit of Tomples in about ten minutes. Return under the pass for the picnic. A group decides to cut right in a slope of snow to avoid a detour by the path. Big steps in the deeper snow on this slope. It’s great! Before finding the track that leads back to Fanget, I decide with Pierre to join the Sunday’s itinerary and to come back to Auzet. The return through the forest is pleasant after the sunny day.
Thursday. We return to the parking above Barles, but we leave in the other direction. The track stretches at feet of the cliff of the Mountain of China. No shade. A vegetation of scrubland which does not give desire to cut by short cuts. Then change of hillside and the snow. A hard snow in the shade which disappears practically when the landscape opens. We join the sheepfold of China, where a part of the group decides to remain. To five, we continue in direction of the summit of the Mountain of China just in front of the massif of Monges. Small rounded summit but protected by some plates of ice which oblige Guillaume to return. At the top the wind does not allow us to stay long. Back to the sheepfold where those who stayed still are warmly dressed.
Friday. Change of valley and scenery. We leave from the end of the road in the direction of the col de Mariaud, above the village of Le Vernet. The track to the pass winds for a few kilometers. In the cool of the morning, some are naked, others dressed as in winter. We are not equal with regard to the temperatures! From the pass of Mariaud, a path climbs towards a plateau. It goes along gullied and black slopes that we will follow by the top. At a moment, a glitter attracts the attention. A golden ball placed below in the slope at the bottom of the scree. It is the memorial on the exact site of the crash in 2015 of a passenger plane thrown against these cliffs by a suicidal co-pilot, resulting in the death of 149 people. Moment of emotion! One joins then a meadow covered with snow plates. We are at the foot of the Tête de l’Estrop which culminates at 2961 m. Ambiance of high mountain. We, we are satisfied with a big hillock, the Pinet. With Franck we improvise a « publicity » photo session with the book that Bruno Saurez (still another Bruno) has just written on the history of naturism in Marseille and in the Calanques. Then return by the same way. The sky begins to be loaded with clouds. We took advantage of a week of good weather and pure air.
Balance of the stay: some 80 km of hike for approximately 4230 m of difference in height.


Quigouret

Je retrouve Franck à Saint Julien en Beauchene pour cette sortie à la limite des Hautes Alpes et de la Drôme qu’il a proposé dans le cadre de l’association des Marcheurs Nus du Val de Roanne. Finalement nous ne sommes que tous les deux. Depuis le hameau de Montamat le Haut, nous empruntons une large piste qui s’élève en lacets. Nous sommes vite nus. La piste se termine sur un espace plat. Une cabane, une caravane et un 4×4 garé dans l’herbe, ça a tout l’air d’un lieu de vie d’un berger. On continue dans les pentes herbeuses en direction de notre premier objectif: le Quigouret. Mais sur notre chemin se dresse un obstacle, les chiens patous qui gardent un troupeau de moutons qui s’étale un peu plus loin. Ils nous ont senti une fois que l’on est passé et s’approchent en aboyant. Ils se calment et on s’éloigne vers le sommet. La haut, on découvre un groupe de chevaux. Deux d’entre eux accourent à notre rencontre, heureux de notre compagnie semble t’il et pas choqués par notre tenue! Franck, en papa d’une cavalière, distribue caresses et touffes d’herbe. Demi tour. Mais maintenant le troupeau de moutons s’est déplacé sur le chemin, juste à l’endroit où il est vraiment étroit. On hésite un peu, mais attendre qu’il s’éloigne nous prendrait top de temps et le programme est encore chargé avec quatre autres petit sommets à enchaîner. On se rapproche donc prudemment du troupeau, les patous arrivent, mais de loin le berger, à la voix une bergère, les rappelle. On peut donc passer. L’itinéraire vers les quatre bosses est hors sentier, mais de vagues traces et surtout les piquets et restes de fils de fer rouillés des anciennes barrières nous guident jusqu’à la dernière difficulté d’une petite barre rocheuse qu’il faut savoir contourner. Ensuite ça déroule tranquillement en rejoignant le GR de pays qui nous ramène au hameau. Des moutons, des patous, des chevaux et aussi des nuages de mouches, quelle balade animalière!


I join Franck in Saint Julien en Beauchene for this outing at the limit of the Hautes Alpes and the Drôme that he proposed within the association of the Marcheurs Nus du Val de Roanne. In the end we are only the two of us. From the hamlet of Montamat le Haut, we take a wide track that rises in twists and turns. We are quickly naked. The track ends on a flat area. A hut, a caravan and a 4×4 parked in the grass, it looks like a place where a shepherd lives. We continue in the grassy slopes towards our first objective: the Quigouret. But on our way an obstacle stands up, the patous dogs which keep a herd of sheep which spreads out a little further. They smelled us once we passed and approached us barking. They calm down and we move away towards the top. Up there, we discover a group of horses. Two of them run to meet us, happy of our company seems it and not shocked by our outfit! Franck, as the father of a rider, distributes caresses and tufts of grass. Half turn. But now the herd of sheep has moved on the path, just where it is really narrow. We hesitate a little bit, but waiting for it to move away would take us a lot of time and the program is still busy with four other small peaks to climb. One thus approaches the herd carefully, the patous arrive, but from far the shepherd, with the voice a shepherdess, calls them back. One can thus pass. The itinerary towards the four bumps is off the path, but vague traces and especially the stakes and remains of rusty wires of the old barriers guide us until the last difficulty of a small rocky bar which it is necessary to know how to circumvent. Then it goes on quietly by joining the GR de pays which brings us back to the hamlet. Sheep, patous dogs, horses and also clouds of flies, what an animalistic walk!


Ce mardi de mi janvier, la météo annonce une journée particulièrement ensoleillée. Franck a posé une journée de congé et me propose de le rejoindre quelque part entre Grenoble et Gap, entre le Vercors et le Dévoluy. Pourquoi ne pas retourner, en version raquettes et neige, au Quigouret que nous avons parcouru à l’automne par un temps médiocre. Et puis, en cette saison, pas de chiens patous! On se retrouve à Saint Julien en Beauchêne pour monter jusqu’au hameau de Montamat le Haut. Il n’est pas encore 10 heures. On démarre habillés pour traverser les quelques maisons du village. Pas de traces sur la neige sur la piste forestière. On se déshabille rapidement. On s’élève au dessus du hameau, la montée est régulière. Les sommets du Dévoluy: Durbonas, Tête et Roc de Garnesier , Tête du Lauzon, Grand Ferrand forment une spectaculaire ligne d’arrière plan. On avance en se relayant pour faire la trace dans la neige épaisse, parfois croûtée et gelée. On dépasse la bergerie, puis les derniers arbres. Le sommet du Quigouret est devant nous. La neige a été soufflée, ne restent que des plaques sur un sol de rares touffes d’herbes rases. Un dernier effort. C’est un sommet arrondi, débonnaire…mais qui se mérite. Panorama à 360°. On mitraille de photos. Pour la descente, on vise de longer une crête qui doit nous ramener vers la bergerie. Mais de loin, on voit qu’elle est occupée par trois personnes qui pique-niquent devant. On reste donc à l’écart pour notre rapide repas. Puis on contourne le bâtiment en restant à bonne distance…mais pas forcément hors de vue! La descente est rapide, on tire droit dans la pente de petites combes qui coupent les longues boucles de notre itinéraire de montée. On ne se rhabille qu’à proximité du hameau. On a vraiment profité d’une journée exceptionnelle!


This Tuesday in mid-January, the weather forecast predicts a particularly sunny day. Franck took a day off and suggested that I join him somewhere between Grenoble and Gap, between the Vercors and the Dévoluy. Why not go back, in snowshoes and snow, to the Quigouret that we visited in the fall with poor weather. And then, in this season, no patous dogs! We meet up in Saint Julien en Beauchêne to go up to the hamlet of Montamat le Haut. It is not yet 10 o’clock. We start dressed to cross the few houses of the village. No traces on the snow on the forest track. One undresses quickly. One rises above the hamlet, the rise is regular. The summits of Dévoluy: Durbonas, Tête and Roc de Garnesier, Tête du Lauzon, Grand Ferrand form a spectacular line of background. One advances by taking turns to make the trace in the thick snow, sometimes crusty and frozen. We pass the sheepfold, then the last trees. The top of Quigouret is in front of us. The snow has been blown away, only patches remain on a ground of rare tufts of short grass. A last effort. It is a rounded summit, debonair…but one that has to be earned. Panorama at 360°. We shoot photos. For the descent, we aim to go along a crest which must bring us back towards the sheepfold. But by far, we see that it is occupied by three persons who picnic in front of. We thus remain apart for our fast meal. Then we circumvent the building by staying at good distance… but not necessarily out of sight! The descent is fast, we pull straight in the slope of small combes which cut the long loops of our route of ascent. We get dressed only near the hamlet. We really took advantage of an exceptional day!

Des Bannettes à la Sure

Un de mes lieux de prédilection pour la randonnue est ce coin du massif de la Chartreuse qui entoure le sommet de la Grande Sure. C’est cette zone d’alpage qui s’étend des Bannettes à la Petite Vache, une zone sauvage, où ne vivent que temporairement quelques bergers et qui reste tout au long des saisons un merveilleux espace pour randonner.
On dirait un château fort, entouré de murailles. A l’ouest, les contreforts de la Chartreuse dominent les plaines du nord-isère et de l’Ain, à l’est et au nord, les falaises surplombent la route de Saint Laurent du Pont à Saint Pierre, et depuis Grenoble, il faut monter au col de la Charmette. Pour atteindre l’alpage, on doit d’abord traverser le massif forestier, par des chemins qui s’élèvent en lacets ou des sentiers tracés tout droit dans la pente. Les accès les plus fréquentés sont ceux qui partent de Mont Saint Martin vers les Bannettes d’un coté, du col de la Charmette vers la Petite ou la Grande Vache de l’autre. Mais il existe nombre d’autres cheminements qui permettent de se faufiler entre les barres rocheuses, depuis Chalais, Pomarey, le pont Saint Bruno ou les environs du col de la Placette, . Il faut déplier la carte IGN du coin, imaginer tous les itinéraires envisageables et entreprendre de les parcourir tous systématiquement.
Au sortir de la forêt, on débouche sur une succession de vallons séparés par des cols, col d’Hurtières, col de la Sure, bordés par des alignements de sommets, dont la Sure à 1920 mètres d’altitude. La prairie alpine y est recouverte de neige jusqu’au mois de mai, tondue par les vaches durant l’été, parsemée de gros chardons.
Ce n’est pas une zone très étendue, quelques kilomètres à vol d’oiseau, mais suffisamment diverse par ses voies d’accès, ses paysages, ses recoins que l’on peut aisément passer des journées entières à la parcourir en toutes saisons, à pieds, en raquettes ou ski de rando.


One of my favourite places for hiking naked is this part of the Chartreuse Massif which surrounds the summit of the Grande Sure. It is this mountain pasture area that stretches from Bannettes to Petite Vache, a wild area where only a few shepherds live temporarily and which remains throughout the seasons a wonderful place to hike.
It looks like a fortified castle, surrounded by walls. To the west, the foothills of the Chartreuse dominate the plains of the North Isère and the Ain, to the east and north, the cliffs overlook the road from Saint Laurent du Pont to Saint Pierre, and from Grenoble, you have to climb to the Charmette pass. To reach the alpine pasture, you must first cross the forest massif, by winding paths or paths traced straight down the slope. The most popular accesses are those from Mont Saint Martin to Les Bannettes on one side, and from the Charmette pass to the Petite or Grande Vache on the other. But there are many other paths that allow you to weave your way between the rocky bars, from Chalais, Pomarey, the Saint Bruno bridge or the area around the Col de la Placette . You have to unfold the IGN map of the area, imagine all the possible routes and start to systematically cover them all.
At the exit of the forest, you come to a succession of valleys separated by passes, col d’Hurtières, col de la Sure, bordered by alignments of peaks, including the Sure at 1920 metres altitude. The alpine meadow is covered with snow until May, mowed by cows during the summer, dotted with large thistles.
It is not a very large area, a few kilometres as the crow flies, but sufficiently diverse in its access routes, its landscapes, its hidden corners that one can easily spend whole days exploring it in all seasons, on foot, snowshoes or ski touring.

Séjour à Névache

Après avoir organisé quatre années de suite une semaine de raquettes nu dans le Beauchêne, entre Vercors et Dévoluy, Bruno a décidé pour 2019 de changer d’horizon et choisi comme destination Nevache et la vallée de la Clarée, près de Briançon, dans le massif des Cerces. A la frontière de l’Italie, c’est une vallée qui a su résister à une époque aux projets démesurés de création d’une nouvelle station de ski et a préservé son environnement naturel qui en fait un paradis pour les randonneurs.

Le samedi nous investissons un chalet dans le hameau de Roubion. Le lieu est chaleureux presque tout de bois construit…mais guère à l’écart des autres habitations comme nous aurions aimé, mais tant pis. Nous serons nus à l’intérieur en évitant autant que possible de nous montrer dehors. Nous sommes six: Bruno de Chartreuse, Guillaume de Savoie, Franck de Gap, Christian et Sylvie, non naturiste, de Normandie et moi même. Patricia nous rejoindra trois jours plus tard.

Dimanche. En partant directement du chalet nous suivons le vallon encore à l’ombre du torrent du Roubion, puis attaquons la montée qui va nous mener au plateau. Le chemin, succession de plaques de neige et de sols caillouteux, grimpe en lacets, passant au pied d’une haute cheminée de fée. Les raquettes sont encore sur les sacs. Ce n’est qu’en arrivant sur le plateau des Thures que l’on pourra les chausser. Là, la neige est encore bien présente, bien qu’un peu lourde. On fait un petit détour par la cabane pastorale. Pendant ce temps, un randonneur, puis deux, passent au fond du vallon. On repart, en traînant un peu pour ne pas les rattraper. Finalement, au col, ils font demi tour. Avant de les croiser, Sylvie, habillée, part en avant pour avertir qu’ils vont croiser un groupe de naturistes. «Pas de problème, mais c’est sympathique de nous avoir prévenu!» Parvenu au col, on continue jusqu’à une bosse qui domine la Vallée Étroite franco-italienne et isolée. Retour à la cabane pour le pique nique suivi d’un exercice de recherche en avalanche. Pour cela, un appareil DVA (détecteur de victime d’avalanche) est enseveli dans la neige, et avec les autres il faut le retrouver. Rando de 6 h 30 pour 12,5 km.

Lundi. Depuis Nevache la route de la haute vallée est encore fermée officiellement à la circulation. Nous la prenons donc à pied. Deux kilomètres de goudron avant de traverser la Clarée et commencer la montée vers le refuge de Buffère. L’itinéraire est très fréquenté. Un groupe nous précède de peu. Le cheminement lissé par le passage des skieurs est glissant. Les crampons des raquettes sont appréciables même si le sol gelé porte bien. Le groupe s’est arrêté au refuge. On continue en direction du col. Mais hors de la forêt, sur cette grande étendue neigeuse, un vent froid souffle fort et ne donne guère envie de nudité. Au col, atteint au terme d’une bonne grimpette, ce sont des rafales violentes qui nous attendent. On ne reste guère et demi tour. Il s’agit maintenant de trouver un coin à l’abri pour pique niquer. Ce ne sera finalement qu’une petite dépression, déjà choisie par deux autres groupes de randonneurs. En repassant devant le refuge, un couple de skieurs s’étonne de nos jambes nues. On leur explique que l’on est malheureusement très habillé aujourd’hui, ce qui provoque leur étonnement et permet la discussion sur notre activité. De retour à Nevache, la route est en cours d’ouverture. Bonne nouvelle pour la suite de la semaine. 6H30 et 16 km.

Mardi. Franck et Guillaume ont pris un jour de repos. On n’est donc que quatre. Départ à pied de Névache. Le cheminement commence tout de suite dans la forêt. Ce parcours est nettement moins fréquenté que celui d’hier. Tant mieux ! Au pied d’une combe, une trace de raquette s’engage dans la pente. On suit. C’est raide ! Heureusement la neige est dure et stable. Un lièvre variable, tout blanc, jaillit devant nous. Enfin, arrivés au sommet de ce passage escarpé, on retrouve un terrain plus praticable. Je me suis déshabillé, les autres restent vêtus, car le fond de l’air est frais ! On sort de la forêt de mélèzes et rejoignons une cabane juste au dessus du lac de Cristol qui se devine à peine sous la neige. Un groupe de skieurs dévale la pente sur notre gauche. On les retrouvera plus tard. On continue à monter jusqu’à la Porte de Cristol à 2483 m d’altitude. Là le vent souffle plus fort et de face pour le retour, je dois me rhabiller. Pour la descente, on évite de reprendre la combe pentue, et on suit l’itinéraire normal qui zigzague dans la forêt. Mais les skieurs sont passés par là, eux aussi, et ont quelque peu effacé la trace à grands coups de dérapages. Mais on finit par rejoindre la vallée. 6 h de rando pour 12 km.

Mercredi. Par la route récemment ouverte nous rejoignons la chapelle Saint Barbe. Nous longeons la rive droite de la Clarée jusqu’à la majestueuse cascade de Fontcouverte. Changement de versant. On monte par une large piste jusqu’au refuge de Ricou. Ensuite, le sentier disparaît par moment sous les névés et il faut parfois couper tout droit dans les pentes herbeuses ou enneigées. Une randonneuse apparaît qui descend. « Bravo. Vous n’avez pas froid. Moi j’ai un collant sous mon pantalon » On échange un peu sur l’itinéraire. En face de nous le massif des Cerces est resplendissant. Buno et Patricia montent plus lentement. On décide de faire un petit détour pour rejoindre le lac de Laramon, à peine visible sous la couche de neige et on les retrouve un peu plus loin. A partir de là, le sentier s’étire en balcon au dessus de la vallée de la Clarée. L’après midi, quelques névés sont un peu plus exposés, mais la neige moins dure permet une traversée sans risque. Au passage, je trouve une première geocache et en rate une seconde. Il me faudrait plus de temps pour chercher dans ces blocs de rochers et le groupe est déjà bien étiré. Descente vers la route par une suite de lacets. Avant d’y arriver, il faudra quand même penser à se rhabiller. 6H40 pour 15 km.

Jeudi. Joker. Je prend une journée de congé pour reposer mon genou gauche qui donnait quelques signes de fatigue. Le reste du groupe part explorer en direction du col du Vallon.

Vendredi. Dernière rando. Était prévu la montée au col des Acles depuis Plampinet. Mais de lourds nuages ont envahis les sommets de ce coté italien. En outre le départ est bien à l’ombre. Changement de programme. Ce sera les chalets de Granon par la route forestière depuis le hameau de la Draye. Montée tranquille. On arrive au premier hameau de Caro puis à celui de Granon. Ils sont inhabités en hiver. Mais cela fait quand même une drôle d’ impression de se promener nus au cœur d’un village, entre les maisons, devant la chapelle. On continue un peu au dessus, puis faisons demi tour pour revenir casse-croûter confortablement sur le banc d’une maison. Retour sans problème sauf pour Guillaume qui passe une jambe dans un trou de neige et se retrouve prisonnier. Bruno sort la pelle pour le dégager. 6H pour 12,4 km.


After four years of organizing a week of naked snowshoeing in Beauchêne, between Vercors and Dévoluy, Bruno decided for 2019 to change his horizon and chose Nevache and the Clarée valley, near Briançon, in the Cerces massif as his destination. On the Italian border, it is a valley that has withstood an era of oversized plans to create a new ski resort and has preserved its natural environment that makes it a hiker’s paradise.

On Saturday we invest a chalet in the hamlet of Roubion. The place is cosy almost all built of wood… but not far from the other houses as we would have liked, but so be it. We will be naked inside, avoiding showing ourselves outside as much as possible. We are six: Bruno de Chartreuse, Guillaume de Savoie, Franck de Gap, Christian and Sylvie, non naturist, from Normandy and myself. Patricia will join us three days later.

Sunday. Leaving directly from the chalet we follow the valley still in the shade of the Roubion torrent, then we attack the climb that will lead us to the plateau. The path, a succession of snow slabs and stony ground, climbs in turns, passing at the foot of a tall fairy chimney. The snowshoes are still on the bags. It is only by arriving on the Thures plateau that we will be able to put them on. There, the snow is still very present, although a little heavy. We make a little detour to the pastoral hut. Meanwhile, one hiker, then two, pass at the bottom of the small valley. We’re leaving, slowing down a little bit so we don’t catch up with them. Finally, at the pass, they turn around. Before crossing them, Sylvie, dressed, goes ahead to warn that they will meet a group of naturists. « No problem, but it’s nice to have warned us! » Once at the pass, we continue to a hill that dominates the narrow and isolated Franco-Italian Valley. Back to the cabin for the picnic followed by an avalanche research exercise. To do this, a DVA device (avalanche victim detector) is buried in the snow, and with the others it must be found. 6:30 a. m. hike for 12.5 km.

Monday. Since Nevache the upper valley road is still officially closed to traffic. So we take it on foot. Two kilometres of tar before crossing the Clarée and starting the ascent to the Buffère refuge. The trail is very busy. A group is just ahead of us. The path smoothed by the skiers’ passage is slippery. Snowshoe crampons are good even if the frozen ground is well adapted. The group stopped at the shelter. We continue in the direction of the pass. But outside the forest, on this large snowy area, a cold wind blows hard and does not make you want to be naked. At the pass, reached after a good climb, violent gusts are waiting for us. We hardly stay back and turn around. Now it’s a matter of finding a safe place to picnic. It will finally be only a small depression, already chosen by two other groups of hikers. As we walk past the refuge, a couple of skiers are surprised by our bare legs. We explain to them that we are unfortunately very dressed today, which causes them to be surprised and allows them to discuss our activity. Back in Nevache, the road is opening up. Good news for the rest of the week. 6:30 and 16 km.

Tuesday. Franck and Guillaume took a day off. So there are only four of us. Departure from Névache on foot. The path begins immediately in the forest. This route is much less frequented than yesterday’s. Good for you! At the foot of a combe, a snowshoe track enters the slope. We’re following. It’s steep! Fortunately, the snow is hard and stable. A variable hare, all white, gushes out in front of us. Finally, at the top of this steep passage, we find a more practicable terrain. I undressed, the others stay dressed, because the air is fresh! We leave the larch forest and join a cabin just above Lake Cristol, which is barely visible under the snow. A group of skiers descends the slope on our left. We’ll find them later. We continue to climb up to the Cristol Gate at an altitude of 2483 m. There the wind blows harder and from the front for the return, I have to get dressed again. For the descent, we avoid taking the steep slope, and we follow the normal route that zigzags through the forest. But the skiers also went through it and erased the trace somewhat with a lot of skidding. But we finally reach the valley. 6 hours of hiking for 12 km.

Wednesday. By the recently opened road we reach the chapel of Saint Barbe. We follow the right bank of the Clarée up to the majestic Fontcouverte waterfall. Change of side. We go up a wide track to the Ricou refuge. Then, the trail disappears at times under the snow and it is sometimes necessary to cut straight on grassy or snowy slopes. A hiker appears coming down. » Well done. You’re not cold. I have a pantyhose under my pants  » We exchange a bit on the route. In front of us the Cerces massif is resplendent. Buno and Patricia climb more slowly. We decide to make a small detour to Lake Laramon, barely visible under the snow cover and we find them a little further away. From there, the path stretches out into a balcony above the Clarée valley. In the afternoon, some neves are a little more exposed, but the less hard snow allows a safe crossing. On the way, I find a first geocache and miss a second one. I would need more time to look through these boulders and the group is already well stretched. Descent towards the road by a series of bends. Before you get there, you’ll still have to think about getting dressed. 6:40 for 15 km.

Thursday. Joker. I take a day off to rest my left knee, which was showing some signs of fatigue. The rest of the group will explore towards the Col du Vallon.

Friday. Last hike. The ascent to the Col des Acles from Plampinet was planned. But heavy clouds have invaded the peaks on this Italian side. In addition, the start is well in the shade. Change of plans. It will be the chalets of Granon by the forest road from the hamlet of La Draye. Quiet ascent. We arrive at the first hamlet of Caro and then at Granon. They are uninhabited in winter. But it still makes a strange impression to walk naked in the heart of a village, between the houses, in front of the chapel. We continue a little above, then turn around and come back for a comfortable snack on the bench of a house. Return without any problem except for Guillaume who puts his leg in a snow hole and finds himself trapped. Bruno takes the shovel out to get him out. 6 hours for 12.4 km.