Séjour à Névache

Après avoir organisé quatre années de suite une semaine de raquettes nu dans le Beauchêne, entre Vercors et Dévoluy, Bruno a décidé pour 2019 de changer d’horizon et choisi comme destination Nevache et la vallée de la Clarée, près de Briançon, dans le massif des Cerces. A la frontière de l’Italie, c’est une vallée qui a su résister à une époque aux projets démesurés de création d’une nouvelle station de ski et a préservé son environnement naturel qui en fait un paradis pour les randonneurs.

Le samedi nous investissons un chalet dans le hameau de Roubion. Le lieu est chaleureux presque tout de bois construit…mais guère à l’écart des autres habitations comme nous aurions aimé, mais tant pis. Nous serons nus à l’intérieur en évitant autant que possible de nous montrer dehors. Nous sommes six: Bruno de Chartreuse, Guillaume de Savoie, Franck de Gap, Christian et Sylvie, non naturiste, de Normandie et moi même. Patricia nous rejoindra trois jours plus tard.

Dimanche. En partant directement du chalet nous suivons le vallon encore à l’ombre du torrent du Roubion, puis attaquons la montée qui va nous mener au plateau. Le chemin, succession de plaques de neige et de sols caillouteux, grimpe en lacets, passant au pied d’une haute cheminée de fée. Les raquettes sont encore sur les sacs. Ce n’est qu’en arrivant sur le plateau des Thures que l’on pourra les chausser. Là, la neige est encore bien présente, bien qu’un peu lourde. On fait un petit détour par la cabane pastorale. Pendant ce temps, un randonneur, puis deux, passent au fond du vallon. On repart, en traînant un peu pour ne pas les rattraper. Finalement, au col, ils font demi tour. Avant de les croiser, Sylvie, habillée, part en avant pour avertir qu’ils vont croiser un groupe de naturistes. «Pas de problème, mais c’est sympathique de nous avoir prévenu!» Parvenu au col, on continue jusqu’à une bosse qui domine la Vallée Étroite franco-italienne et isolée. Retour à la cabane pour le pique nique suivi d’un exercice de recherche en avalanche. Pour cela, un appareil DVA (détecteur de victime d’avalanche) est enseveli dans la neige, et avec les autres il faut le retrouver. Rando de 6 h 30 pour 12,5 km.

Lundi. Depuis Nevache la route de la haute vallée est encore fermée officiellement à la circulation. Nous la prenons donc à pied. Deux kilomètres de goudron avant de traverser la Clarée et commencer la montée vers le refuge de Buffère. L’itinéraire est très fréquenté. Un groupe nous précède de peu. Le cheminement lissé par le passage des skieurs est glissant. Les crampons des raquettes sont appréciables même si le sol gelé porte bien. Le groupe s’est arrêté au refuge. On continue en direction du col. Mais hors de la forêt, sur cette grande étendue neigeuse, un vent froid souffle fort et ne donne guère envie de nudité. Au col, atteint au terme d’une bonne grimpette, ce sont des rafales violentes qui nous attendent. On ne reste guère et demi tour. Il s’agit maintenant de trouver un coin à l’abri pour pique niquer. Ce ne sera finalement qu’une petite dépression, déjà choisie par deux autres groupes de randonneurs. En repassant devant le refuge, un couple de skieurs s’étonne de nos jambes nues. On leur explique que l’on est malheureusement très habillé aujourd’hui, ce qui provoque leur étonnement et permet la discussion sur notre activité. De retour à Nevache, la route est en cours d’ouverture. Bonne nouvelle pour la suite de la semaine. 6H30 et 16 km.

Mardi. Franck et Guillaume ont pris un jour de repos. On n’est donc que quatre. Départ à pied de Névache. Le cheminement commence tout de suite dans la forêt. Ce parcours est nettement moins fréquenté que celui d’hier. Tant mieux ! Au pied d’une combe, une trace de raquette s’engage dans la pente. On suit. C’est raide ! Heureusement la neige est dure et stable. Un lièvre variable, tout blanc, jaillit devant nous. Enfin, arrivés au sommet de ce passage escarpé, on retrouve un terrain plus praticable. Je me suis déshabillé, les autres restent vêtus, car le fond de l’air est frais ! On sort de la forêt de mélèzes et rejoignons une cabane juste au dessus du lac de Cristol qui se devine à peine sous la neige. Un groupe de skieurs dévale la pente sur notre gauche. On les retrouvera plus tard. On continue à monter jusqu’à la Porte de Cristol à 2483 m d’altitude. Là le vent souffle plus fort et de face pour le retour, je dois me rhabiller. Pour la descente, on évite de reprendre la combe pentue, et on suit l’itinéraire normal qui zigzague dans la forêt. Mais les skieurs sont passés par là, eux aussi, et ont quelque peu effacé la trace à grands coups de dérapages. Mais on finit par rejoindre la vallée. 6 h de rando pour 12 km.

Mercredi. Par la route récemment ouverte nous rejoignons la chapelle Saint Barbe. Nous longeons la rive droite de la Clarée jusqu’à la majestueuse cascade de Fontcouverte. Changement de versant. On monte par une large piste jusqu’au refuge de Ricou. Ensuite, le sentier disparaît par moment sous les névés et il faut parfois couper tout droit dans les pentes herbeuses ou enneigées. Une randonneuse apparaît qui descend. « Bravo. Vous n’avez pas froid. Moi j’ai un collant sous mon pantalon » On échange un peu sur l’itinéraire. En face de nous le massif des Cerces est resplendissant. Buno et Patricia montent plus lentement. On décide de faire un petit détour pour rejoindre le lac de Laramon, à peine visible sous la couche de neige et on les retrouve un peu plus loin. A partir de là, le sentier s’étire en balcon au dessus de la vallée de la Clarée. L’après midi, quelques névés sont un peu plus exposés, mais la neige moins dure permet une traversée sans risque. Au passage, je trouve une première geocache et en rate une seconde. Il me faudrait plus de temps pour chercher dans ces blocs de rochers et le groupe est déjà bien étiré. Descente vers la route par une suite de lacets. Avant d’y arriver, il faudra quand même penser à se rhabiller. 6H40 pour 15 km.

Jeudi. Joker. Je prend une journée de congé pour reposer mon genou gauche qui donnait quelques signes de fatigue. Le reste du groupe part explorer en direction du col du Vallon.

Vendredi. Dernière rando. Était prévu la montée au col des Acles depuis Plampinet. Mais de lourds nuages ont envahis les sommets de ce coté italien. En outre le départ est bien à l’ombre. Changement de programme. Ce sera les chalets de Granon par la route forestière depuis le hameau de la Draye. Montée tranquille. On arrive au premier hameau de Caro puis à celui de Granon. Ils sont inhabités en hiver. Mais cela fait quand même une drôle d’ impression de se promener nus au cœur d’un village, entre les maisons, devant la chapelle. On continue un peu au dessus, puis faisons demi tour pour revenir casse-croûter confortablement sur le banc d’une maison. Retour sans problème sauf pour Guillaume qui passe une jambe dans un trou de neige et se retrouve prisonnier. Bruno sort la pelle pour le dégager. 6H pour 12,4 km.


After four years of organizing a week of naked snowshoeing in Beauchêne, between Vercors and Dévoluy, Bruno decided for 2019 to change his horizon and chose Nevache and the Clarée valley, near Briançon, in the Cerces massif as his destination. On the Italian border, it is a valley that has withstood an era of oversized plans to create a new ski resort and has preserved its natural environment that makes it a hiker’s paradise.

On Saturday we invest a chalet in the hamlet of Roubion. The place is cosy almost all built of wood… but not far from the other houses as we would have liked, but so be it. We will be naked inside, avoiding showing ourselves outside as much as possible. We are six: Bruno de Chartreuse, Guillaume de Savoie, Franck de Gap, Christian and Sylvie, non naturist, from Normandy and myself. Patricia will join us three days later.

Sunday. Leaving directly from the chalet we follow the valley still in the shade of the Roubion torrent, then we attack the climb that will lead us to the plateau. The path, a succession of snow slabs and stony ground, climbs in turns, passing at the foot of a tall fairy chimney. The snowshoes are still on the bags. It is only by arriving on the Thures plateau that we will be able to put them on. There, the snow is still very present, although a little heavy. We make a little detour to the pastoral hut. Meanwhile, one hiker, then two, pass at the bottom of the small valley. We’re leaving, slowing down a little bit so we don’t catch up with them. Finally, at the pass, they turn around. Before crossing them, Sylvie, dressed, goes ahead to warn that they will meet a group of naturists. « No problem, but it’s nice to have warned us! » Once at the pass, we continue to a hill that dominates the narrow and isolated Franco-Italian Valley. Back to the cabin for the picnic followed by an avalanche research exercise. To do this, a DVA device (avalanche victim detector) is buried in the snow, and with the others it must be found. 6:30 a. m. hike for 12.5 km.

Monday. Since Nevache the upper valley road is still officially closed to traffic. So we take it on foot. Two kilometres of tar before crossing the Clarée and starting the ascent to the Buffère refuge. The trail is very busy. A group is just ahead of us. The path smoothed by the skiers’ passage is slippery. Snowshoe crampons are good even if the frozen ground is well adapted. The group stopped at the shelter. We continue in the direction of the pass. But outside the forest, on this large snowy area, a cold wind blows hard and does not make you want to be naked. At the pass, reached after a good climb, violent gusts are waiting for us. We hardly stay back and turn around. Now it’s a matter of finding a safe place to picnic. It will finally be only a small depression, already chosen by two other groups of hikers. As we walk past the refuge, a couple of skiers are surprised by our bare legs. We explain to them that we are unfortunately very dressed today, which causes them to be surprised and allows them to discuss our activity. Back in Nevache, the road is opening up. Good news for the rest of the week. 6:30 and 16 km.

Tuesday. Franck and Guillaume took a day off. So there are only four of us. Departure from Névache on foot. The path begins immediately in the forest. This route is much less frequented than yesterday’s. Good for you! At the foot of a combe, a snowshoe track enters the slope. We’re following. It’s steep! Fortunately, the snow is hard and stable. A variable hare, all white, gushes out in front of us. Finally, at the top of this steep passage, we find a more practicable terrain. I undressed, the others stay dressed, because the air is fresh! We leave the larch forest and join a cabin just above Lake Cristol, which is barely visible under the snow. A group of skiers descends the slope on our left. We’ll find them later. We continue to climb up to the Cristol Gate at an altitude of 2483 m. There the wind blows harder and from the front for the return, I have to get dressed again. For the descent, we avoid taking the steep slope, and we follow the normal route that zigzags through the forest. But the skiers also went through it and erased the trace somewhat with a lot of skidding. But we finally reach the valley. 6 hours of hiking for 12 km.

Wednesday. By the recently opened road we reach the chapel of Saint Barbe. We follow the right bank of the Clarée up to the majestic Fontcouverte waterfall. Change of side. We go up a wide track to the Ricou refuge. Then, the trail disappears at times under the snow and it is sometimes necessary to cut straight on grassy or snowy slopes. A hiker appears coming down. » Well done. You’re not cold. I have a pantyhose under my pants  » We exchange a bit on the route. In front of us the Cerces massif is resplendent. Buno and Patricia climb more slowly. We decide to make a small detour to Lake Laramon, barely visible under the snow cover and we find them a little further away. From there, the path stretches out into a balcony above the Clarée valley. In the afternoon, some neves are a little more exposed, but the less hard snow allows a safe crossing. On the way, I find a first geocache and miss a second one. I would need more time to look through these boulders and the group is already well stretched. Descent towards the road by a series of bends. Before you get there, you’ll still have to think about getting dressed. 6:40 for 15 km.

Thursday. Joker. I take a day off to rest my left knee, which was showing some signs of fatigue. The rest of the group will explore towards the Col du Vallon.

Friday. Last hike. The ascent to the Col des Acles from Plampinet was planned. But heavy clouds have invaded the peaks on this Italian side. In addition, the start is well in the shade. Change of plans. It will be the chalets of Granon by the forest road from the hamlet of La Draye. Quiet ascent. We arrive at the first hamlet of Caro and then at Granon. They are uninhabited in winter. But it still makes a strange impression to walk naked in the heart of a village, between the houses, in front of the chapel. We continue a little above, then turn around and come back for a comfortable snack on the bench of a house. Return without any problem except for Guillaume who puts his leg in a snow hole and finds himself trapped. Bruno takes the shovel out to get him out. 6 hours for 12.4 km.

Sornin

Janvier, il est temps de sortir les raquettes puisque la neige a enfin fait son apparition. Petite balade vers Sornin en partant d’Engins. Bien habillé dans le parcours à l’ombre dans la forêt. Il y a quelques traces de raquettes. Au hameau de Sornin, j’aperçois une ou deux personnes. La montée vers le plateau est au soleil. Je me déshabille. Dans la neige fraîche, je croise une trace de raquettes, mais qui descend. A l’abri du vent, c’est agréable, exposé au vent, c’est plus frais. La neige est par endroit verglacée. Je parcours le plateau puis entreprend la descente par un autre versant. Mais le froid me gagne, je dois me rhabiller après une heure et vingt minutes de nudité.

Trois semaines plus tard, début février, j’y retourne. Les conditions d’enneigement ont bien changé. Jusqu’au hameau de Sornin, le cheminement est damé par les nombreux passages. Je suis habillé. Après le hameau je croise quelqu’un qui me reconnaît de ma vie professionnelle, puis je rejoint presque un groupe de quatre randonneurs. Heureusement ils continuent tout droit et moi je bifurque pour attaquer la montée vers le plateau. Dès que hors de vue du groupe, je me déshabille. Je fais ma trace dans une neige épaisse. Ça muscle les cuisses ! La ville, au fond de la vallée, est un peu dans la brume. En longeant la lisière de la forêt, je reste à l’abri du vent. Quand je m’aventure vers le centre du plateau, le souffle se fait sentir. Là, la neige soufflée est restée gelée. Sous mes pas, elle craque avec des bruits de verrerie brisée. Je mange debout. Immobile, j’ai enfilé mon blouson, que je laisse ouvert pour profiter du rayonnement solaire sur la peau. Je repars et mon blouson regagne le sac à dos. Au bout du plateau, descente raide dans la neige profonde. Je rejoint l’itinéraire qui contourne le sommet. Il n’y a qu’une seule trace de skieur. Je la suis. A un moment, elle tourne et descend dans un ravin. Je sais parfaitement que c’est le bon chemin, mais j’ai trop envie de rester nu encore un moment et je décide de tenter de continuer tout droit. Je me faufile entre les arbres, les creux et les bosses. Parfois je m’enfonce jusqu’au haut des cuisses dans des tous de neige poudreuse. Mais finalement, je dois bien constater qu’à un moment ça ne passe plus. Demi tour et remontée jusqu’au ravin. De l’autre coté je me rapproche du hameau de Sornin. Je fais durer le plaisir en restant à l’abri des bosquets d’arbres, mais arrivée tout proche du chemin emprunté ce matin, je dois bien me résigné à me rhabillé. J’ai tout juste fini lorsque deux randonneurs passent.


January, it’s time to take out the snowshoes since the snow has finally made its appearance. A short walk to Sornin from Engins. Well dressed in the shaded path in the forest. There are some snowshoe traces. In the hamlet of Sornin, I see one or two people. The ascent to the plateau is in the sun. I’m undressing. In the fresh snow, I see a snowshoe track, but it goes down. Sheltered from the wind, it’s pleasant, exposed to the wind, it’s cooler. The snow is icy in places. I walk along the plateau and then begin the descent on another side. But the cold is getting to me, I have to get dressed after an hour and twenty minutes of nudity.

Three weeks later, at the beginning of February, I go back. Snow conditions have changed significantly. Up to the hamlet of Sornin, the path is groomed by the many passages. I’m dressed. After the hamlet I meet someone who recognizes me from my professional life, then I join almost a group of four hikers. Fortunately they continue straight on and I turn left to attack the climb towards the plateau. As soon as I get out of sight of the group, I take my clothes off. I do my trace in deep snow. It strengthens the thighs! The city, at the bottom of the valley, is a little hazy. As I walk along the edge of the forest, I stay away from the wind. When I venture towards the centre of the plateau, the breath is noticeable. There, the blown snow remained frozen. Under my feet, she cracks with noises of broken glassware. I eat standing up. Still, I put on my jacket, which I leave open to enjoy the sun’s rays on the skin. I go away and my jacket goes back to the backpack. At the end of the plateau, steep descent into deep snow. I join the itinerary that goes around the summit. There is only one skier’s track. I’m following it. At one point, it turns and goes down a ravine. I know perfectly well that this is the right way, but I want to stay naked for a while longer and I decide to try to keep going straight. I sneak between trees, hollows and bumps. Sometimes I sink to the top of my thighs in all kinds of powdery snow. But finally, I have to admit that at some point it doesn’t pass anymore. Turn around and climb up to the ravine. On the other side I approach the hamlet of Sornin. I make the pleasure last by staying in the shelter of the groves of trees, but when I get very close to the path I took this morning, I have to resign myself to getting dressed again. I’m just finished when two hikers pass by.


La ville est sous un épais manteau nuageux. Mais au-dessus, c’est grand soleil. D’Engins je rejoint le hameau de Sornin. La trace est bien faites par les randonneurs des jours précédents, je n’ai même as besoin de mettre les raquettes. Je suis habillé sur cet itinéraire qui peut être fréquenté. Je double juste trois personnes, dont deux que j’ai fréquenté professionnellement. Après le hameau, je quitte la trace et attaque la montée droit dans la pente, en me déshabillant. Je profite des larges plaques d’herbes de ce versant sud, mais au-delà, la neige devient profonde et je mets les raquettes pour continuer. Ce plateau, un alpage en été, est très peu fréquenté par les randonneurs. Il faut y grimper, et il n’y a rien d’autre à y faire qu’à redescendre de l’autre coté. Ou, bien sûr, à profiter de la solitude et du paysage. Je le traverse de long en large, tellement bien au soleil. Je remarque, à un moment, une ancienne trace de raquettes qui arrive de la forêt du coté nord. Je décide de la suivre. Là, les arbres sont encore bien couverts de neige, car à l’ombre. La trace me ramène, comme supposé, sur l’itinéraire qui relie Sornin à la Molière. Je retrouve mes repères et reviens tranquillement en passant à proximité d’une petite bergerie. Mais le soleil baisse sur l’horizon. Il va être temps de se rhabiller.


The city is under a thick cloudy mantle. But above it’s the sunshine. From Engins I join the hamlet of Sornin. The trail is well done by hikers of the previous days, I don’t even need to put on the snowshoes. I’m dressed on this itinerary that can be frequented. I’m just passing three people, two of whom I’ve dated professionally. After the hamlet, I leave the track and attack the right ascent in the slope, undressing myself. I take advantage of the large patches of grass on this southern slope, but beyond that, the snow becomes deep and I put on the snowshoes to continue. This plateau, a mountain pasture in summer, is very little frequented by hikers. You have to climb it, and there’s nothing else to do but go down to the other side. Or, of course, to enjoy the solitude and landscape. I cross it long and wide, so well in the sun. I notice, at one point, an ancient snowshoe trail coming from the forest on the north side. I decide to follow her. There, the trees are still well covered with snow, because in the shade. The trail takes me back, as if I were supposed to, on the route that links Sornin to La Molière. I find my bearings and come back quietly passing by a small sheepfold. But the sun is falling on the horizon. Time to get dressed again.


Départ du village d’Engins, dans le Vercors sur la piste forestière enneigée qui mène vers Sornin. Bien habillé au commencement, le temps de m’échauffer, puis en quittant la piste pour un sentier qui monte vers la Molière, je ne garde que mon blouson. Comme il n’a pas reneigé, les traces des derniers jours sont bien marquées. A un moment, j’entends des voix au dessus de moi. Je met mon short, ferme mon blouson et rattrape un couple de raquetteurs au moment où l’on sort sur le plateau. Ils partent vers la gauche, je tire sur la droite et rentre dans la forêt pour être hors de vue. Je quitte tout et fais ma trace ainsi en me faufilant entre les arbres ou en lisière de bois jusqu’au moment où je me rapproche de la piste de ski de fond. Je remet short et blouson. Une skieuse s’arrête: «Quel spectacle surprenant!» – «Je préfère laisser mon corps respirer plutôt que transpirer!» Quelques centaines de mètres le long de la piste puis je rejoins la trace qui part vers Sornin. Elle sinue dans la forêt, entre les sapins couverts de neige. Là, seul et tranquille, je peux à nouveau quitter le short. Arrivé au pied de Sornin, je quitte le chemin pour grimper dans la neige profonde jusqu’au sommet du plateau. Je connais bien le trajet, court mais raide. Du sommet j’ai une vue plongeante sur l’agglomération grenobloise. Mais le soleil finalement se voile et la température descend. Je me rhabille: sur-pantalon, polaire et gants pour rejoindre le chemin du retour.


Departure from the village of Engins, in the Vercors, on the snowy forest track that leads to Sornin. Well dressed at the beginning, the time to warm up, then leaving the track for a trail that goes up to the Molière, I only keep my jacket. As it has not snowed recently, the traces of the last days are well marked. At one point, I hear voices above me. I put my shorts, close my jacket and catch up with a couple of snowshoers as we go out on the plateau. They go to the left, I pull on the right and go back into the forest to be out of sight. I leave everything and make my mark thus by sneaking between the trees or on the edge of wood until I get closer to the cross-country ski run. I put on shorts and jacket. A skier stops: « What a surprising sight! – « I prefer to let my body breathe rather than sweat! » A few hundred meters along the run and then I join the track that goes towards Sornin. It winds in the forest, between the pines covered with snow. There, alone and quiet, I can again take off the shorts. Arrived at the foot of Sornin, I leave the way to climb in the deep snow to the top of the plateau. I know the route well, short but steep. From the summit I have a view overlooking the agglomeration of Grenoble. But the sun finally become hazy and the temperature goes down. I get dressed: over-pants, fleece and gloves to join the way back.


Le week-end end a été pluvieux et ce lundi il fait un temps superbe. Voilà qui tombe bien puisque j’ai un jour de congé. J’hésite entre la Chartreuse et le Vercors. Ce sera ce dernier.
Parking à Engins. Dans la première partie, je rattrape un groupe de quatre personnes. Je m’arrête pour mettre les raquettes. Lorsqu’ils repassent devant moi, les entendant parler de Sornin, je décide de changer de direction. Je quitte cette piste principale pour un sentier qui monte raide vers la Molière.
Pas de trace de passage ici. Je me déshabille aussitôt. De temps à autre, une décharge de neige me tombe dessus depuis les branches, petits frissons. Je domine la vallée de l’Isère, sous une mer de nuages. J’arrive dans ce vaste espace dégagée sous la crête de la Molière, juste sous l’itinéraire de ski de fond. Je reste en lisière de forêt pour éviter d’être trop visible. J’aperçois quelques fondeurs sur la piste, mais je leur fais confiance pour ne regarder que l’avant de leurs spatules. Je tire comme ça, parallèlement à la piste un moment pour finalement, au détour d’une butte, me retrouver en plein sur le bord de piste. Heureusement, pas de skieur à proximité. Je m’éloigne vivement.
Je reconnais le début de l’itinéraire qui mène à Sornin. Je m’attends à trouver les traces du week-end end, car c’est un parcours assez fréquenté. Mais rien. Soit il n’y a eut personne, soit il a bien neigé la nuit dernière. Je le suis de mémoire, retrouvant de ça et là des marquages sur les arbres. La neige vierge et immaculée resplendit sous le soleil. Je profite à fond du moment. Mais finalement, je rate sans doute un passage et me retrouve sans repères. Je continue, zigzaguant entre les arbres, les creux et les bosses du terrain. Parfois, il me faut faire demi tour parce que débouchant sur une barrière rocheuse ou un ravin abrupt, plusieurs fois je m’enfonce jusqu’à la hanche dans des trous de neige. Il me faut même creuser pour me dégager une jambe et une raquette trop profondément ensevelies. Mais j’avance peu à peu, profitant des coins les plus plats, contournant les difficultés. Enfin j’aperçois devant moi le sommet de Sornin ; je me repère. J’ai bien dérivé vers le sud par rapport à l’itinéraire normal. J’ai traversé une zone qui ne doit guère être fréquentée, et même sans doute infréquentable en été. La neige m’a bien facilité le cheminement.
Avant de rejoindre la trace de Sornin, je me rhabille. Et juste après je retrouve les randonneurs de ce matin.


The weekend was rainy and on Monday the weather was superb. That’s a good thing since I have the day off. I hesitate between the Chartreuse and the Vercors. It will be the latter.
Parking at Engins. In the first part, I catch up with a group of four people. I stop to put the snowshoes on. When they pass in front of me again, hearing them talking about Sornin, I decide to change direction. I turn off this main trail for a path that climbs steeply up towards the Molière.
No trace of passage here. I undress immediately. From time to time, a discharge of snow falls on me from the branches, small shivers. I dominate the Isère valley, under a sea of clouds. I arrive in this vast open space under the Molière ridge, just below the cross-country skiing route. I stay on the edge of the forest to avoid being too visible. I see a few cross-country skiers on the trail, but I trust them to look only at the front of their spatulas. I draw like that, parallel to the trail for a while and finally, at the bend of a mound, I find myself right on the edge of the trail. Luckily, no skier nearby. I move away quickly.
I recognize the beginning of the route that leads to Sornin. I’m expecting to find the tracks of the weekend, because it’s a fairly busy route. But nothing. Either there was no one there, or it snowed well last night. I’m following it from memory, finding markings here and there on the trees. The virgin, immaculate snow shines in the sun. I’m enjoying the moment to the fullest. But in the end, I probably miss a passage and find myself without landmarks. I continue, zigzagging between the trees, the hollows and the bumps in the terrain. Sometimes I have to turn back because I end up at a rocky barrier or a steep ravine, and several times I sink hip deep into snow holes. I even have to dig out a leg and a snowshoe that are too deeply buried. But I advance gradually, taking advantage of the flattest corners, getting around the difficulties. At last I can see the summit of Sornin in front of me; I get my bearings. I’ve drifted southward compared to the normal route. I crossed an area that should hardly be frequented, and probably even infrequent in summer. The snow made my journey easier.
Before reaching Sornin’s trail, I put on my clothes. And just after I find the hikers of this morning.

Saint Julien en Beauchêne

Bruno, de Chartreuse, a été à l’initiative d’un rassemblement pour une semaine de randonnées en raquettes dans le Bochaine, entre Vercors et Devoluy. Il a même trouvé le lieu idéal pour un groupe de naturistes, un gîte de l’Onf, situé à quelques kilomètres du village de Saint Julien en Beauchêne, au creux d’un vallon, au bout d’une route forestière fermée à la circulation. Pas de voisins, la tranquillité assurée en pleine nature et la possibilité d’être nus à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment.
De ce repaire caché au fond des bois, chaque jour, du lundi au vendredi, ont eut lieu des randonnées en raquettes vers des sommets situés à proximité. Quelques kilomètres de trajets en voitures pour rejoindre les points de départ, puis six à sept heures et demi de balades. Nus dès que l’occasion se présentait, c’est à dire dès que le vent ne se faisait pas trop sentir. C’est que cette vallée du Buech est l’une des « sources » du mistral, qui peut souffler très fort, avec violence même, en altitude. Alors cela a nécessité des séances d’habillage et de déshabillage en fonction du relief : Chaudement vêtu sur les crêtes balayées par le vent, nus dans les vallons moins exposés. En fonction aussi des aptitudes de chacun à résister au froid.
Au programme de ces cinq jours : le Quigouret (1729m), le Rognon (1851m), le Luzet (1692m), le Jocou (2051m) et la Pointe Feuillette (1881). Avec toujours en toile de fond ce décor des sommets du Devoluy, de l’Obiou aux aiguilles du Roc et de la Tête de Garnesiet, en passant par le Grand Ferrand.

Le groupe était composé de:(dans le désordre)Bruno de la Chartreuse savoyarde, Bernard de l’Oise, Jean Jacques et Chantal de l’Essonne, Dominique de Bordeaux, Guy du Var, Pierre de Millau, Chantal de l’Aveyron, Christian de Rouen, Patricia, Philippe et Jacques Marie de Grenoble ainsi qu’Alain venu du Nord Isère pour une journée.
Heureuse surprise. Le premier jour, alors que l’on finissait le pique nique à quelques dizaine de mètres sous le sommet, un randonneur est apparu sur la cime, habillé, puis alors que nous descendions, il nous a rejoint, nu. Il s’était rhabillé en nous entendant et nous a accompagné un moment avant de reprendre son itinéraire. Les deux seules autres rencontres ont été un couple de skieurs qui est parti en même temps que nous et s’est retrouvé de ce fait entouré de naturistes, mais ils avaient été prévenus et un groupe de trois skieurs croisés de loin.


Bruno, from Chartreuse, initiated a gathering for a week of snowshoe hiking in the Bochaine, between Vercors and Devoluy. He even found the ideal place for a group of naturists, a gîte of the Onf, located a few kilometres from the village of Saint Julien en Beauchêne, in the middle of a valley, at the end of a forest road closed to traffic. No neighbours, peace and quiet in the middle of nature and the possibility to be naked inside and outside the building.
From this hideout hidden deep in the woods, every day, from Monday to Friday, snowshoe hikes to nearby peaks took place. A few kilometres by car to reach the starting points, followed by six to seven and a half hours of walks. Naked as soon as the opportunity arose, i.e. as soon as the wind was not too strong. The Buech valley is one of the « sources » of the Mistral, which can blow very hard, even violently, at high altitude. So this required dressing and undressing sessions according to the relief: warmly dressed on the windy ridges, naked in the less exposed valleys. Also according to each person’s ability to withstand the cold.
On the programme for these five days: the Quigouret (1729m), the Rognon (1851m), the Luzet (1692m), the Jocou (2051m) and the Pointe Feuillette (1881). Always with this backdrop of the peaks of Devoluy, the Obiou, the aiguilles du Roc and the Tête de Garnesiet, not forgetting the Grand Ferrand.
The group was composed of: (in no particular order) Bruno from the Savoyard Chartreuse, Bernard from the Oise, Jean Jacques and Chantal from the Essonne, Dominique from Bordeaux, Guy from the Var, Pierre of Millau, Chantal from the Aveyron, Christian from Rouen, Patricia, Philippe and Jacques Marie from Grenoble as well as Alain who came from the North Isère for a day.
Happy surprise. On the first day, as we were finishing the picnic a few dozen meters below the summit, a hiker appeared on the summit, dressed, then as we were descending, he joined us, naked. He had put his clothes back on when he heard us and accompanied us for a while before resuming his route. The only other two encounters were a couple of skiers who left at the same time as us and found themselves surrounded by naturists, but they had been informed and a group of three skiers crossed from afar.


Retour au gîte des Étroits, près du village de Saint Julien en Beauchêne pour une nouvelle semaine de raquettes nu et randonnue, toujours à l’initiative de Bruno.
Par rapport à l’année précédente, l’équipage a subi quelques modifications: Si Philippe de la Matheysine, Pierre de Millau, Bruno de Chartreuse, Dominique de Bordeaux, Guy du Var et Jacques Marie de Grenoble sont de nouveau là, c’est en compagnie cette fois de Francis de Normandie, Jac de Savoie et de Michel et Emmanuelle de Provence, avec une visite le premier jour de Franck de Gap. Rien que du beau monde! Prêt a enchaîner les kilomètres en distance et en dénivelé, raquettes aux pieds ou sur le sac, sous le soleil ou dans le vent.
Avec sept randos au programme, ce fut une semaine bien remplie comme le montrent les données du gps:
Roc Aurian : 4h47 de balade pour 9,25 km et 598 m de dénivellation, pour la mise en jambe
Le col de Plate Contier : 5h26, 9,15 km et 816 m, coté Dévoluy du décor.
La Toussière : 6h28, 9,74 km et 890 m, glaciale en bas, resplendissante en haut.
La montagne Durbonas : 7h30, 18,2 km et 1164 m, en partant directement à pieds du gîte.
Les Chabottes : 4h50 seulement , 13,94 km et 714 m (toujours selon le gps!), une petite sortie de récupération.
Chamousset : 5h28, 8,5 km et 922 m, pour terminer et fêter l’événement avec une bouteille de clairette au sommet.


Return to the gîte des Etroits, near the village of Saint Julien en Beauchêne for another week of naked snowshoeing and hiking, still at Bruno’s initiative.
Compared to the previous year, the crew has undergone some changes: If Philippe of Matheysine, Pierre of Millau, Bruno of Chartreuse, Dominique of Bordeaux, Guy of the Var and Jacques Marie of Grenoble are here again, it is this time in the company of Francis of Normandy, Jac of Savoy and Michel and Emmanuelle of Provence, with a visit on the first day of Franck of Gap. What a great crowd! Ready to complete the kilometers in distance and altitude, snowshoes on your feet or on your bag, under the sun or in the wind.
With seven hikes on the program, it was a busy week as the gps data shows:
Roc Aurian: 4h47 of walk for 9,25 km and 598 m of difference in altitude, for the introduction.
The Plate Contier pass: 5h26, 9.15 km and 816 m, Devoluy side of the set.
La Toussière: 6h28, 9.74 km and 890 m, icy at the bottom, resplendent at the top.
The Durbonas mountain: 7h30, 18.2 km and 1164 m, leaving directly from the gîte on foot.
Les Chabottes : 4h50 only, 13,94 km and 714 m (still depending on the gps!), a small recovery trip.
Chamousset : 5h28, 8.5 km and 922 m, to finish and celebrate the event with a bottle of clairette at the summit.


Pour la troisième année consécutive, Bruno a proposé depuis longtemps cette semaine de rando de fin d’hiver à partir du gîte des Étroits à Saint Julien en Beauchêne. Las, blessé lors d’une chute, tout juste opéré à l’épaule, il doit renoncer à participer à ce séjour. Il peut heureusement nous envoyer des tracés de parcours envisageables. Deuxième contretemps, le manque de neige. Les raquettes resteront pratiquement au fond des coffres. Tant pis se sera de la randonnue plutôt que de la raquette-nue !
Nous sommes neuf; des anciens : Christian et Francis de Normandie, Patricia, Philippe et moi-même de la région grenobloise, et des nouveaux qui vont découvrir le coin: Guillaume de Savoie, Monique et François de l’extrémité rhodanienne de la Loire et Pierre de Baden Baden en Allemagne.

Première sortie, le dimanche, en attaquant directement à pieds du gîte. Franck de Gap est venu nous rejoindre.On monte dans la forêt par un sentier couvert de feuilles mortes pour rejoindre la piste qui passe près d’une première colonie de vacances, au dessus d’une deuxième et traverse la troisième, celle de l’ancienne chartreuse de Durbon, toutes vides en cette saison, heureusement. Peu après les premières plaques de neige apparaissent. On perd le chemin et le retrouvons au prix d’une grimpette un peu raide droit dans la pente. Sur ce versant nord la neige est encore bien présente. On s’enfonce un peu, on patauge, les pieds sont mouillés, mais on rejoint sans trop de peine le col de Recours. L’autre versant est complètement dégagé. Arrêt casse croûte à l’abri du vent derrière les massifs de sapins. Les plus valeureux montent jusqu’à la Tête des Usclats. Retour par le même chemin, avec un détour par le col du Pendu pour certains qui ne sont pas assez fatigués. A un tournant de la piste apparaissent quatre promeneurs. «Bonjour – bonjour» avec le sourire. C’est si simple!

Le lundi, on rejoint en voiture le hameau de Vaunières. Il fait grand beau. On s’éloigne un peu des maisons avant de se déshabiller. Montée par un petit sentier à travers la forêt de pins jusqu’au col de Vaunières, on bascule sur le versant drômois jusqu’au col Varaime. Là un randonneur nous rattrape. «Je suis nu chez moi!» dit il en nous dépassant. Longue ascension qui nous fait grimper jusqu’à la ligne de crête de la Pare. Suite de bosses herbues en bordure de la cassure abrupte qui marque la limite entre la Drôme et les Hautes Alpes, jusqu’à l’objectif du jour, le sommet de la Toussière à 1916m d’altitude. On ne s’éternise guère sur ce sommet quelque peu venté. On trouve un coin plus abrité pour un déjeuner sur l’herbe, vin, café, suivi d’une sieste au soleil. Qu’est ce qu’on est bien! On resterait volontiers ici, mais il faut redescendre à Vaunières. En passant près de la cabane de berger, trois chevaux en liberté sur cet alpage viennent nous saluer. La descente est beaucoup plus courte que la montée, d’abord suivant une crête herbeuse puis plongeant à flanc de vallon jusqu’au hameau.

Le mardi je laisse le groupe partir vers le Rognon, au dessus du col de la Croix Haute. Je fais un break pour laisser ma cheville se reposer. Ce sont mes premières randonnées depuis mon accident en décembre. Pour une fois, j’ai décidé d’être raisonnable.

Le mercredi, Franck est de nouveau avec nous et il nous emmène dans son jardin secret du Devoluy, le cirque de Chazal, au départ de la Cluse. Cette fois, on prends les raquettes…sans avoir l’assurance d’avoir à s’en servir. On suit une large piste pastorale qui nous mène jusqu’au chalets de Chazal. Au dessus de nous, un troupeau d’une cinquantaine de chamois. On met les raquettes pour retrouver l’herbe quelques centaines de mètres plus loin. Mais on les a mises! Devant nous se dressent les murailles de la Tête et du Roc de Garnesier, sur le coté les falaises de la Tête des Ormans. Un replat fait un lieu de casse croûte idéal. Philippe et Pierre décident de continuer vers la crête suivante. Le ciel s’est couvert. A rester sans bouger, le froid se fait sentir et les couches de vêtements sortent des sacs. Finalement quand Pierre et Philippe, toujours nus eux, reviennent, ils nous retrouvent emmitouflés, gantés. Il est temps de faire demi tour. Le ciel se charge de plus en plus. En mouvement, on se réchauffe et les vêtements regagnent les sacs. Quelques gouttes de pluie, inutile de se rhabiller, légère sensation sur la peau.

Jeudi. Il fait franchement mauvais. Monique et François décident de rester au chaud. On choisit une petite balade au départ du col de Grimone. Arrivés au col, c’est une bourrasque de vent et de pluie qui nous accueille. Serrés dans les voitures on se regarde, hésitants. Finalement, on décide de rentrer, mais au bas du col, le soleil se montre sur le col de la Croix Haute. Changement de direction et en avant. On part sur une piste forestière. Sur la carte, un sentier coupe les virages et monte en zig zag dans la forêt. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, ce chemin n’existe plus. Un autre se termine en cul de sac. On reprend la piste qui nous mène juste en dessous du col des Selles, rejoint par un raccourci dans les bois. De là il n’y a qu’une grosse butte à monter pour atteindre le Serre Mottaire. Un butte battue par le vent… la pluie et le froid. C’est une vraie hivernale! Comme pour nous remercier après cet effort, le ciel nous offre un arc-en-ciel sur le Trièves.

Vendredi, comme les prévisions météo sont encore pire pour le week-end, c’est désertion générale, sauf pour Francis et Guillaume qui restent seuls jusqu’au dimanche. Ils auront même une légère couche de neige autour du gîte.


For the third year in a row, Bruno has long proposed this week of end of winter hiking from the gîte des Etroits in Saint Julien en Beauchêne. Weary, injured in a fall, just operated on his shoulder, he had to give up participating in this stay. Fortunately, he can send us some possible itineraries. Second setback, the lack of snow. The snowshoes will remain practically at the bottom of the trunks. Too bad it will be hiking rather than snowshoeing naked!
We are nine of us; old ones: Christian and Francis from Normandy, Patricia, Philippe and myself from the Grenoble region, and newcomers who will discover the area: Guillaume from Savoy, Monique and François from the Rhodanian extremity of the Loire and Pierre from Baden Baden in Germany.
First outing, on Sunday, by attacking directly on foot from the gîte. Franck de Gap has come to join us, we go up in the forest by a path covered with dead leaves to reach the track which passes close to a first holiday camp, above a second and crosses the third, that of the old chartreuse of Durbon, all empty in this season, fortunately. Shortly afterwards the first patches of snow appear. We lose the path and find it again at the cost of a slightly steep climb right up the slope. On this northern slope the snow is still very present. We sink a little, we wade, our feet are wet, but we reach the Col de Recours without too much difficulty. The other side is completely clear. We stop for a snack, sheltered from the wind behind the fir trees. The most valiant climb up to the Tête des Usclats. Return by the same path, with a detour via the Col du Pendu for some who are not tired enough. At a bend in the trail, four walkers appear. « Hello – hello » with a smile. It’s so simple!
On Monday, we drive to the hamlet of Vaunières. The weather is great. We move away from the houses for a while before getting undressed. Ascending a small path through the pine forest to the Vaunières pass, we go down the Drômois slope to the Varaime pass. There a hiker catches up with us. « I’m naked at home! » he says as he passes us. A long ascent that takes us up to the ridge line of the Pare. A series of grassy bumps on the edge of the steep break that marks the limit between the Drôme and the Hautes Alpes, up to the objective of the day, the summit of La Toussière at 1916m. One hardly spends any time on this somewhat windy summit. There is a more sheltered spot for a lunch on the grass, wine, coffee, followed by a nap in the sun. What a nice place! We would gladly stay here, but we have to go back down to Vaunières. Passing by the shepherd’s hut, three horses in freedom on this mountain pasture come to greet us. The descent is much shorter than the ascent, first along a grassy ridge and then plunging down the side of the valley to the hamlet.
On Tuesday I let the group go towards the Rognon, above the Croix Haute pass. I take a break to let my ankle rest. These are my first hikes since my accident in December. For once, I’ve decided to be reasonable.
On Wednesdays, Franck is with us again and he leads us to his secret garden in Devoluy, Chazal’s circus, starting from La Cluse. This time, we take the snowshoes…without the assurance of having to use them. We follow a wide pastoral trail that leads us to Chazal’s chalets. Above us, a herd of about 50 chamois. We put the snowshoes on to find the grass a few hundred metres further on. But we have put them on! In front of us stand the walls of the Tête and the Roc de Garnesier, on the side the cliffs of the Tête des Ormans. A flat area makes an ideal place for a snack. Philippe and Pierre decide to continue towards the next ridge. The sky became overcast. Standing motionless, the cold is getting felt and layers of clothes are coming out of the bags. Finally when Pierre and Philippe, still naked, come back, they find us bundled up, gloved. It’s time to turn back. The sky is getting heavier and heavier. In movement, we warm up and the clothes go back into the bags. A few drops of rain, no need to get dressed, slight sensation on the skin.
Thursday. The weather is really bad. Monique and François decide to stay warm. We choose a short walk from the pass of Grimone. Arriving at the pass, we are greeted by a gust of wind and rain. Tightly packed in the cars, we look at each other, hesitant. Finally, we decide to go back, but at the bottom of the pass, the sun shows up on the Croix Haute pass. Change of direction and forward. We start on a forest track. On the map, a path cuts the curves and goes up in zig zag in the forest. But we have to face up to the fact that this path no longer exists. Another one ends in a dead end. We follow the track that leads us just below the Col des Selles, joined by a shortcut in the woods. From there there is only one big hill to climb to reach the Serre Mottaire. A butte beaten by the wind… rain and cold. It’s a real winter landscape! As if to thank us after this effort, the sky offers us a rainbow over the Trièves.
On Friday, as the weather forecast is even worse for the weekend, it’s a general desertion, except for Francis and Guillaume who stay alone until Sunday. They will even have a light layer of snow around the gîte.


Quatrième édition de cette semaine de raquettes nu à Saint Julien en Beauchêne. Nous sommes de six à huit, selon les journées. Jean Jacques et Chantal étaient déjà venus en 2015, Francis en 2016 et 217, Guillaume en 2017 aussi, Yolande découvre à la fois la région et le monde de la randonnue et Franck de Gap nous fait le plaisir de nous accompagner ou guider deux jours. Cette année la neige est bien présente sur les montagnes environnantes. Un peu trop même: certaines pentes, pourtant parcourues les années précédentes, semblent trop risquées à gravir. En étudiant les cartes, Bruno nous trouve tout de même de nouveaux itinéraires.

Dimanche. Direction le col de Cabre. A cent mètres du col, on peut déjà chausser les raquettes et pour certains se déshabiller. Le ciel est couvert. Le vent se fait sentir dès que l’on sort de la forêt. La neige est parfois bien profonde, recouvrant les petits sapins, décorant les branches des arbres. Un gros cairn marque le sommet du Banne à 1643 m d’altitude. Inutile de traîner dans une atmosphère polaire. Vite il faut chercher un chemin de descente enseveli sous la neige. Pas de chance, on prend un peu trop sur la droite et on se retrouve dans une pente raide qu’il faut négocier précautionneusement. Mais finalement ça passe, on rejoint les pistes forestières qui nous ramènent dans la bonne direction.

Lundi. Grand ciel bleu. On part d’un hameau de la Faurie. Une longue piste à peine enneigée nous conduit au col de Saint André. De là, c’est droit dans la pente en suivant le bord du ravin. Raide montée dans une neige de plus en plus présente. Les premiers creusent des marches et font la trace pour les suivants. Arrivé au Ranc de Chamoussière, le décor change. On sort de la forêt pour suivre les crêtes de la Longeagne par le Pré des Nonnes. Toute la neige a été soufflée par le vent, ne laissant qu’un petite croûte gelée. Quelques pins torturés nous offrent un abri pour le pique-nique. Puis on repart dans le vent jusqu’à redescendre un peu et à retrouver la forêt. Il y fait nettement meilleur.

Mardi. Départ de la Cluse. De là nous étions partis les années précédente pour le col de Plate Contier ou le cirque de Chazal. Cette fois nous nous dirigeons par un piste forestière bien enneigée vers le col des Gières, puis à travers un plateau vers le col des Manges et la ruine de la Plaine où nous nous arrêtons pour le repas. Nous repartons, mais l’itinéraire devient plus difficile avec de nombreux tas de neige qui bouchent le chemin. Yolande, Chantal et Jean Jacques préfèrent faire demi tour. Nous continuons à quatre. Effectivement, il nous faut surmonter une succession de difficultés: congères et trous sous les arbres, dévers glissants à négocier avec prudence, pente raide à traverser. Le ciel se couvre de plus en plus. Enfin le col d’Aune, à 1632 m, est atteint. Vite on bascule dans la forêt pour rejoindre les pistes forestières.

Mercredi. Pas de raquettes ni de neige. Journée presque de repos. On va visiter les gorges du Riou, en partant du petit village de Saint Genis, près de Montrond, au sud de Serres. Un chemin parfaitement aménagé, qui doit être très fréquenté en été, s’enfonce dans les gorges. Il rejoint la maison forestière de Jubeo. De là, on grimpe, raide, au sommet de Revuaire à 1299 m. Belle vue panoramique sur les environs. Casse-croûte, cueillette de brins de thym. On descend par un sentier qui rejoint le fond des gorges.

Jeudi. Franck est de retour et nous guide sur un de ses itinéraire familier, le tour de Charavaille par les cols de Souchière, de la Longeoire et de Berthaud depuis le village de Glaise. On se gare près d’une bergerie et un gros chien, espèce de patou, vient nous renifler. Il nous accompagnera tout au long de la balade, gambadant tout autour de nous, se roulant dans la neige, courant en avant. Les raquettes sont vite mises, la neige est épaisse mais légère. Quelques petites congères pimentent un parcours sans gros dénivelé mais finalement assez long. La dernière section sans neige nous permet de comprendre pourquoi ce charmant village s’appelle Glaise. Il y aura du nettoyage à faire en rentrant.

Vendredi. Depuis les abords du village de Montbrand, par le vallon de Piéma, une longue piste nous mène à un premier petit col, puis un sentier nous monte à un deuxième col juste sous le sommet de la montagne d’Aureille qui est vite atteinte, mais trop ventée pour y pique-niquer. On repasse le col, y ramassant au passage deux chaises laissées là à demeure par des chasseurs pour les porter un peu plus loin, dans un coin ensoleillé pour un casse-croûte très confortable.

Bilan de la semaine selon les données gps : 28h30 de marche, 75 km parcourus, et 3873 m de dénivelé.


Fourth edition of this week of naked snowshoeing in Saint Julien en Beauchêne. There are six to eight of us, depending on the day. Jean Jacques and Chantal had already come in 2015, Francis in 2016 and 217, Guillaume in 2017 too, Yolande is discovering both the region and the world of naked hiking and Franck de Gap is pleased to accompany us or guide us for two days. This year the snow is well present on the surrounding mountains. A little too much: some slopes, even though they have been climbed in previous years, seem too risky to climb. By studying the maps, Bruno still finds us new routes.

Sunday. Direction the Cabre pass. A hundred meters from the pass, one can already put on snowshoes and for some undress. The sky is overcast. The wind is felt as soon as you leave the forest. The snow is sometimes quite deep, covering the small fir trees, decorating the branches of the trees. A large cairn marks the summit of Banne at 1643 m altitude. No need to hang around in a polar atmosphere. Quickly it is necessary to seek a way of descent buried under the snow. No luck, we take a little too much on the right and we find ourselves in a steep slope that we must negotiate carefully. But finally it passes, we join the forest tracks which bring us back in the right direction.

Monday. Big blue sky. We start from a hamlet in the Faurie. A long track barely covered with snow leads us to the Col de Saint André. From there, it is straight down the slope following the edge of the ravine. Stiff climbing in a snow more and more present. The first dig steps and make the trace for the next. Arrived at the Ranc de Chamoussière, the scenery changes. We leave the forest to follow the ridges of Longeagne by the Pré des Nonnes. All the snow was blown by the wind, leaving only a small frozen crust. Some tortured pines offer us a shelter for the picnic. Then we go back into the wind until we go down a little and find the forest. It’s much better there.

Tuesday. Departure from La Cluse. From there we had left the previous years for the Col de Plate Contier or the Cirque de Chazal. This time we head along a snowy forest track to the Col des Gières, then across a plateau to the Col des Manges and the ruin of the Plaine where we stop for lunch. We leave again, but the route becomes more difficult with many piles of snow blocking the way. Yolande, Chantal and Jean Jacques prefer to turn around. We’re still four of us. Indeed, we must overcome a succession of difficulties: drifts and holes under trees, slippery slopes to negotiate with caution, steep slopes to cross. The sky is getting overcast more and more. Finally the Aune pass, at 1632 m, is reached. Quickly we rock in the forest to join the forest tracks.

Wednesday. No snowshoes or snow. Almost a day of rest. We will visit the Riou gorges, starting from the small village of Saint Genis, near Montrond, south of Serres. A perfectly laid out path, which must be very busy in summer, sinks into the gorges. He joins the forest house of Jubeo. From there, one climbs steeply to the top of Revuaire at 1299 m. Beautiful panoramic view over the surroundings. Snack, thyme sprig picking. We go down a path that reaches the bottom of the gorges.

Thursday. Franck is back and guides us on one of his familiar itineraries, the tour of Charavaille through the passes of Souchière, La Longeoire and Berthaud from the village of Glaise. We park near a sheepfold and a big dog, you patou, comes to sniff us. He will accompany us all along the walk, wandering all around us, rolling in the snow, running forward. Snowshoes are put quickly, the snow is thick but light. Some small drifts spice up a course with no big difference in altitude but finally quite long. The last section without snow allows us to understand why this charming village is called Glaise. There’ll be some cleaning to do on the way home.

Friday. From the outskirts of the village of Montbrand, through the valley of Piéma, a long track leads us to a first small pass, then a path climbs us to a second pass just under the top of the mountain of Aureille which is quickly reached, but too windy to picnic there. We walk over the pass, picking up two chairs left there by hunters to carry them a little further, in a sunny corner for a very comfortable snack.

Balance of the week according to gps data: 28h30 walk, 75 km covered, and 3873 m altitude difference.

Sommet du Pinet

Denis, de Bourgogne est dans le coin pour le week-end. On hésite entre Belledonne et Chartreuse. Finalement, c’est Chartreuse qui emporte les suffrages. Trajet par le col de Porte, Saint Pierre de Chartreuse et Saint Pierre d’Entremont, pour arriver à la Plagne, hameau d’Entremont le Vieux.
Dès qu’hors de vue des maisons, on se déshabille. La montée est raide. Quelques traces de pas et de raquettes dans la neige. On débouche au col de l’Alpette où l’on chausse les raquettes. Contournement des bergeries ensevelies sous la neige. On suit le GR de la traversée de Chartreuse. Sortie de la forêt. Les alpages sous la neige, reliefs doux et arrondis. Arrêt pour manger un bout contre les murs d’une veille ruine. On entend des voix, mais personne en vue. On reprend sur ce plateau jusqu’au chalet de l’Alpe. De là, on bifurque vers les pentes qui bordent le plateau. C’est bien plus raide qu’il n’y paraissait au premier abord. Enfin au sommet, une deuxième ligne de crête se profile, mais plus douce à atteindre. De là, le sommet du Pinet, appelé aussi le Truc, est à portée de raquettes. Croix sommitale. Le hameau de la Plagne est là, juste en dessous, neuf cent mètres plus bas. En face les falaises qui domine l’Alpette. Au fond, dans l’atmosphère un peu brumeuse, on discerne le Mont Blanc et toute la chaîne de Belledonne. Pour descendre on suit des traces de raquettes qui nous ramènent aux bergeries de l’Alpette par un cheminement quelque peu tortueux, entre fond de vallon et barrière rocheuse. Puis descente vers la Plagne. Rhabillage rapide à mi-parcours pour éviter des gens qui monte. Ce sont les seuls personnes rencontrées au cours de ces cinq heures et demi de randonnue. Une belle balade qui, pour Denis, est comme un cadeau d’anniversaire.


Denis from Burgundy is in the region for the weekend. We are hesitating between Belledonne and Chartreuse. In the end, it is Chartreuse that wins the vote. The route goes through the Col de Porte, Saint Pierre de Chartreuse and Saint Pierre d’Entremont, to reach La Plagne, hamlet of Entremont le Vieux.
As soon as out of sight of the houses, we undress. The climb is steep. A few footprints and snowshoes in the snow. We end up at the Alpette pass where we put on our snowshoes. We go around the sheepfolds buried under the snow. We follow the GR of the Chartreuse traverse. Out of the forest. The mountain pastures under the snow, soft and rounded relief. Stop for a bite to eat against the walls of an old ruin. We hear voices, but no one in sight. We continue on this plateau to the chalet de l’Alpe. From there, we turn off towards the slopes that border the plateau. It’s much steeper than it seemed at first glance. Finally at the summit, a second ridge line is emerging, but gentler to reach. From there, the summit of Le Pinet, also known as Le Truc, is within snowshoe reach. Summit cross. The hamlet of La Plagne is there, just below, nine hundred meters below. Opposite the cliffs overlooking the Alpette. In the background, in the slightly misty atmosphere, you can make out the Mont Blanc and the whole Belledonne range. To go down, we follow snowshoe tracks that take us back to the sheepfolds of the Alpette by a somewhat tortuous path, between the bottom of the small valley and the rocky barrier. Then descent towards La Plagne. Quickly get dressed halfway down to avoid people going up. These are the only people encountered during this five and a half hour hike. A beautiful walk which, for Denis, is like a birthday present.

La Scia

Si l’on pense départ de randonnue dans un coin tranquille et isolé, là c’est raté. Le rv est sur le parking d’une station de ski en plein week end. Des voitures garées des deux cotés de la route, des skieurs et des surfeurs caparaçonnés d’anoraks, de casques, de lourdes chaussures rigides. Pourtant, en s’écartant un peu, on va faire six heures de randonnue tout en restant à proximité du domaine skiable du Planolet, en Chartreuse.
On se retrouve à quatre pour cette sortie. Bruno, qui m’avait déjà montré une fois ce parcours il y a quelques années, Philippe et Patricia, avec qui j’ai déjà randonnué, notamment dans le Dévoluy, et moi même.
A quelques mètres de la foule, une piste forestière s’enfonce dans la forêt, déserte. Nous chaussons les raquettes et attaquons la balade. La première montée est courte mais raide. Au sommet, on entend encore les bruits des remontées mécaniques et les cris. On est bien échauffé, on peut se déshabiller, même si le soleil est encore absent.
Le parcours suit un sentier invisible sous la couche de neige. Bruno le repère avec l’aide de la trace GPS. Il s’élève en se faufilant entre les arbres et les barres rocheuses. La pente parfois abrupte est entrecoupée de replats plus doux. A mi hauteur, le soleil fait son apparition. Nous atteignons la crête de la Scia. Arrêt dégustation des spécialités locales apportées par Bruno. La suite du parcours est moins raide. On rejoint une arête étroite de mamelons de neige, puis une série de bosses et de creux. On arrive finalement juste en dessous de l’arrivée d’un téléski. Deux solutions : se rhabiller pour traverser ou contourner l’obstacle par un détour dans la forêt. Deuxième solution choisie à l’unanimité. On évite le coin, en passant à quelques dizaines de mètres en contrebas dans la neige profonde. On entend le bruit des perches qui tapent. On aperçoit même quelques skieurs qui arrivent, occupés à surveiller le bout de leurs skis. S’ils avaient regardé vraiment autour d’eux, ils n’auraient pu qu’apercevoir quatre randonneurs nus entre les arbres. Finalement on atteint notre but : la Croix de la Scia. Il n’y a personne, alors que la neige est striée de traces de skis. Quelle chance !
Demi tour. Le retour se fait par le même trajet. L’ombre nous rattrape par moments, la fraîcheur aussi. Nous arrivons à proximité de la station à l’heure de fermeture. Les parkings se vident rapidement. Il ne devrait plus y avoir grand monde, alors on continue jusqu’à la lisière de la forêt, tout près des bâtiments, pour ne se rhabiller qu’à la dernière extrémité.


If you think about starting a naked hike in a quiet and isolated area, this is a missed opportunity. The appointment is on the parking lot of a ski resort in the middle of the weekend. Cars parked on both sides of the road, skiers and snowboarders wearing anoraks, helmets, heavy hard boots. However, if you get out of the way, you can enjoy a six-hour hike while staying close to the Planolet ski resort in the Chartreuse.
We are four for this outing. Bruno, who had already shown me this route once a few years ago, Philippe and Patricia, with whom I have already hiked, notably in the Dévoluy, and myself.
A few meters from the crowd, a forest track goes into the forest, deserted. We put on the snowshoes and start the walk. The first ascent is short but steep. At the top, we can still hear the noises of the ski lifts and shouts. We are well warmed up, we can get undressed, even if the sun is still absent.
The route follows an invisible path under the snow cover. Bruno locates it with the help of the GPS track. He climbs up by sneaking between the trees and the rocky bars. The sometimes steep slope is interspersed with gentler flat spots. Halfway up, the sun appears. We reach the Scia ridge. Stop to taste the local specialities brought by Bruno. The rest of the route is less steep. We reach a narrow ridge of snow nipples, then a series of bumps and hollows. We finally arrive just below the arrival of a ski lift. Two solutions: get dressed to cross or go around the obstacle by a detour in the forest. Second solution chosen unanimously. We avoid the area, passing a few dozen meters below in deep snow. We hear the sound of the poles banging. We even see a few skiers arriving, busy keeping an eye on the tips of their skis. If they had really looked around, they could only have seen four naked hikers between the trees. Finally we reach our goal: the Scia Cross. There is no one around, while the snow is streaked with ski tracks. What luck!
Half turn. The return trip is the same. The shadow catches up with us at times, the coolness too. We arrive close to the station at closing time. The car parks empty quickly. There shouldn’t be many people, so we continue to the edge of the forest, close to the buildings, only to get dressed at the last end.


J’ai rendez vous avec Bruno sur le parking de la station du Planolet. L’endroit est à peu près désert car la saison s’est terminée la veille. On ne se se connaît que virtuellement par sites web interposés.
On attaque aussitôt par un raidillon qui échauffe les muscles et, au bouts de quelques minutes seulement, on se met vite en tenue. Peu de temps après, on peut déjà chausser les raquettes. On quitte le large chemin pour se glisser dans la forêt. Bruno m’assure que l’on est bien sur l’itinéraire d’un sentier et, effectivement, par moment la neige a disparue et laisse apparaître une vague sente entre feuilles mortes et rochers moussus. Raquettes aux pieds, on passe ainsi de zone enneigées en zones sèches. Sur un versant bien exposé, on quitte même les raquettes que l’on remettra un peu plus tard. On traverse deux fois une route forestière qui semble avoir été bien fréquenté le week-end précédent, au vu des traces de pas et de raquettes. Dans une combe, la neige est bien plus épaisse et lourde. Bruno fait la trace et s’oriente entre les creux et les bosses. Quelques lacets dans la forêt et l’on débouche sur la crête de la Scia.
Derrière nous, le sommet du Grand Som qui domine Saint Pierre de Chartreuse et la vallée des Entremonts, devant, la barrière rocheuse des falaises qui bordent les hauts plateaux depuis les Lances de Malissard. Bruno n’a qu’un temps limité de disponibilité. Nous nous quittons à cet endroit, mais avant de redescendre, il m’explique l’itinéraire qui mène à la croix. Je n’ai plus qu’à suivre ses indications.
Descendre légèrement jusqu’à un petit col, remonter de l’autre coté puis rester le long de la crête. A un moment, dans une clairière, je vois un fauteuil à moitié enterré dans la neige, incongru ainsi en pleine nature, mais bien confortable pour un arrêt sandwich.
Après cette pause, je rejoins une arrête étroite au dessus des pentes. Une vieille trace de ski me sert de balisage. Finalement j’arrive au sommet du téleski du Creux de la neige. Aujourd’hui, il est silencieux, mais la piste bien damée et les nombreuses traces de ski alentours témoignent de son activité récente. Encore une dernière longueur et je suis à la Croix de la Scia.
Demi tour, je repars en suivant mes puis nos traces de montée. Je ne me rhabille qu’à la toute dernière extrémité, en arrivant derrière un chalet, à dix mètres du parking.


I have an appointment with Bruno in the parking lot of the Planolet station. The place is almost deserted because the season ended the day before. We only know each other virtually through websites.
We attack immediately by a raidillon which warms up the muscles and, at the end of a few minutes only, we quickly get dressed. Soon after, we can already put on our snowshoes. We leave the wide path to slip into the forest. Bruno assures me that we’re on a path and, indeed, at times the snow has disappeared and leaves a vague trace between dead leaves and mossy rocks. With snowshoes on our feet, we go from snowy to dry areas. On a well exposed slope, we even leave the snowshoes and put them back on a little later. We cross a forest road twice, which seems to have been well travelled the previous weekend, given the footprints and snowshoe tracks. In a combe, the snow is much thicker and heavier. Bruno makes the track and orientates himself between the hollows and the bumps. A few laces in the forest and we reach the Scia ridge.
Behind us, the summit of the Grand Som which dominates Saint Pierre de Chartreuse and the Entremonts valley, in front, the rocky barrier of the cliffs that border the high plateaus from the Lances de Malissard. Bruno has only limited time available. We separate at this point, but before going back down, he explains to me the itinerary that leads to the cross. All I have to do is follow his instructions.
Go down slightly to a small pass, go up on the other side and stay along the ridge. At one point, in a clearing, I see an armchair half buried in the snow, incongruous in the middle of nature, but very comfortable for a sandwich stop.
After this break, I reach a narrow ridge above the slopes. An old ski track serves me as a marker. Finally I reach the top of the Creux de la neige ski lift. Today, it is silent, but the well groomed piste and the numerous ski tracks around testify to its recent activity. One more last length and I am at the Croix de la Scia.
Half-turn, I go back following my and then our ascent tracks. I get dressed only at the very last end, arriving behind a chalet, ten meters from the parking lot.

La Servelle de Brette

Avec Bernard et Francis, nous partons du petit village d’Aucelon.

Passée la dernière ferme, le troupeau de vaches, le chemin monte entre les buis. Dès que nous sommes hors de vue des maisons, nous nous déshabillons. Il fait un temps splendide. Soleil, ciel bleu, pas de vent. Nous atteignons les premières plaques de neige. Nous suivons une piste forestière. Lorsqu’on commence à enfoncer, on chausse les raquettes. C’est une première pour Francis !

On passe devant une première bergerie. La piste continue, laisse sur le coté un captage, puis redescend légèrement pour sortir de la forêt sur le plateau de Champ Reynier. Une deuxième bergerie. Le sommet de Servelle de Brette est juste devant nous, complètement dégagé de la végétation. Il paraît tout proche, mais il se mérite. Il faut monter pas à pas dans les combes pentues qui l’entourent. Faire sa trace dans la neige lourde. Bernard tente une variante et croisera presque deux skieurs qui descendent. Enfin le sommet et une vue à 360° sur le Vercors, les 3 Becs, le Dévoluy et même le Mont Ventoux au loin.

Trois randonneurs approchent par l’autre versant. Je redescend et retrouve mes compagnons arrêtés pour le repas. La descente dans la pente est nettement plus facile et plus rapide. Concours de course dans la neige profonde. Puis on retrouve le cheminement de montée. On ne se rhabille qu’à proximité du village. Sept heures de randonnée et six heures quarante cinq de nudité.

En rencontrant l’éleveur du troupeau de vaches, irlandaises et sans cornes, Bernard explique qu’on choisit les coins tranquilles car on fait de la randonnée naturiste. « C’est sûr qu’ici vous êtes tranquilles », dit comme si cette activité était tout à fait naturelle.


With Bernard and Francis, we leave from the small village of Aucelon.
Past the last farm, the herd of cows, the path goes up between the box trees. As soon as we are out of sight of the houses, we undress. The weather is splendid. Sun, blue sky, no wind. We reach the first patches of snow. We follow a forest track. When we start to get deeper, we put on our snowshoes. It’s a first for Francis!
We pass a first sheepfold. The trail continues, leaves a water catchment on the side, then goes down slightly to leave the forest on the Champ Reynier plateau. A second sheepfold. The top of Servelle de Brette is just in front of us, completely clear of vegetation. It seems very close, but it is worth it. We have to climb step by step in the steep combes surrounding it. Making our mark in the heavy snow. Bernard tries a variant and almost crosses two skiers going down. Finally the summit and a 360° view of the Vercors, the 3 Becs, the Dévoluy and even the Mont Ventoux in the distance.
Three hikers approach from the other side. I go back down and find my companions stopped for lunch. The descent down the slope is much easier and faster. Running contest in deep snow. Then we find the uphill path again. We get dressed only near the village. Seven hours of hiking and six hours forty five of nudity.
When meeting the breeder of the herd of cows, Irish and hornless, Bernard explains that we choose the quiet areas because we do naturist hiking. « It is sure that here you are quiet », he says as if this activity was completely natural.

Croix de Justin

De passage pour deux ou trois jours à Die dans la Drôme en cette fin décembre, j’ai eu une après midi de libre. Je suis parti me balader sans vraiment d’objectif bien défini, les mains dans les poches, sans sac.
Passé un pont sur la rivière, le balisage d’un GR me fait signe. C’est un petit sentier encaissé, boueux. Je le suis en restant habillé, car il s’élève juste au dessus de la ville, et je ne connais pas le coin ni sa fréquentation; il y a des traces de pas récentes, d’autres de vtt. Le parcours monte en forêt, se découvre parfois en balcons sur la vallée. Finalement, il débouche sur une piste forestière praticable en voiture puis recoupe un dernier virage pour déboucher sur un plateau. Pas de véhicule garé. La croix de Justin est à une centaine de mètres sur une plate-forme parfaitement aménagée avec banc et table d’orientation, un lieu touristique. Mais personne là non plus.
La tentation est trop grande. Je me déshabille. Un petit vent sèche la transpiration de la montée. Je reste là un moment à découvrir le paysage: la ville de Die à mes pieds, les falaises du Vercors juste en face. Puis je remets mes chaussures, roule mes vêtements en boule sous mes bras et entame la descente en restant nu. Ce ne fut pas une grande randonnue, mais trente cinq bonnes minutes de nudité pour fêter dignement la fin de l’année.

Je suis remonté à la Croix de Justin un dimanche de janvier. Le paysage étant sous la neige, j’ai chaussé les raquettes à mi hauteur. Des traces fraîches sur le chemin m’ont incité à rester habillé et j’ai débouché du sentier sur la piste forestière devant un groupe de skieurs qui m’ont rejoint sur la plate-forme de la croix. Comme ils semblaient s’installer là pour un moment, je me suis éloigné vers le plateau. La piste était vierge de trace. Au premier embranchement, j’ai pris un étroit sentier montant dans la foret.
Dès que hors de vue de la Croix, je me suis déshabillé, gardant juste un gilet polaire au début, puis le quittant ensuite. Quel plaisir de tracer son chemin dans l’épaisse neige poudreuse, de se faufiler entre les arbres aux branches chargées en évitant de les secouer pour ne pas se retrouver couvert de neige.
J’ai rejoint le Serre des Pins, puis suivi une crête légèrement descendante. Là, le givre recouvrait jusqu’aux bouts des aiguilles des pins et des feuilles des massifs de buis. Le soleil voilé jusqu’à présent a fait une courte et franche apparition, au moment où cette crête se faisant plus étroite, il m’a fallu couper droit dans la pente pour rejoindre le col du Lion. De là, la piste me ramenais en direction de Justin. Mais au bout d’un moment, le froid est arrivé et je me suis résolu à me rhabiller pour finir ma balade.


Passing for two or three days in Die in the Drôme at the end of December, I had a free afternoon. I went for a walk without really having a well defined objective, with my hands in my pockets, without a bag.
Passed a bridge over the river, the markings of a GR beckons me. It’s a small muddy path. I follow it while remaining dressed, because it rises just above the city, and I don’t know the area nor its frequentation; there are recent footprints, others of mountain bike. The itinerary goes up in the forest, and is sometimes discovered on balconies over the valley. Finally, it leads to a forest track that can be used by car and then crosses a last bend to reach a plateau. No parked vehicle. Justin’s cross is about a hundred metres away on a perfectly equipped platform with a bench and an orientation table, a tourist spot. But nobody there either.
The temptation is too great. I’m getting undressed. A light wind dries the sweat from the climb. I stay there a moment to discover the landscape: the city of Die at my feet, the cliffs of the Vercors just opposite. Then I put my shoes back on, roll my clothes in a ball under my arms and start the descent while remaining naked. It was not a great hike, but a good thirty five minutes of nudity to celebrate the end of the year with dignity.
I climbed up to Justin’s Cross one Sunday in January. The landscape being under the snow, I put the snowshoes on at half height. Fresh tracks on the path encouraged me to stay dressed and I came out of the trail on the forest track in front of a group of skiers who joined me on the platform of the cross. As they seemed to settle there for a while, I moved away to the plateau. The trail was untracked. At the first junction, I took a narrow path going up into the forest.
As soon as I was out of sight of the Cross, I undressed, keeping just a fleece vest at first, then leaving it. What a pleasure it was to make my way through the thick powdery snow, sneaking between the trees with loaded branches and not shaking them so as not to get covered in snow.
I reached the Serre des Pins, then followed a slightly descending ridge. There, frost covered the tips of the pine needles and the leaves of the boxwood clumps. The sun, which had been veiled until now, made a short and frank appearance, just as this ridge was getting narrower, I had to cut straight down the slope to reach the Lion’s Pass. From there, the trail took me back towards Justin. But after a while, the cold arrived and I decided to get dressed to finish my walk.

Praorzel

Vendredi 13, jour de chance: je ne travaille pas et il fait beau.
Arrivé au col de Menée, il y a déjà une voiture sur le petit parking. Deux skieurs se préparent…et partent dans la direction opposée. Encore la chance. La pente de neige est juste au bord de la route. Il est tôt, la neige est encore dure. Au bout d’une dizaine de minutes, je suis hors de vue de la route. Il fait encore frais, surtout lorsque soufflent des rafales de vent, mais je me déshabille. La seule trace de raquette date de la veille. Je suis tout seul dans ce coin là. Je suis la crêtes de la Grande Leirie , succession de montée et descentes. Je fais ma trace dans la neige vierge, me faufile parfois entre les pins. Arrivé au bord d’une combe, j’aperçois trois chamois sur le versant d’en face. Ils se sauvent à mon approche.
Peu après, en me retournant, j’aperçois deux silhouettes qui suivent mes traces. Tant pis, je continue comme je suis. Arrivé au sommet de la Tête de Praorzel, je m’assieds sur une plaque d’herbe pour casse croûter. Là je remet un tee shirt , mon gilet et un short, car, immobile, on ressent nettement plus la fraîcheur du vent.
Le Mont Aiguille et le Grand Veymont sont en face. La vallée de Chichiliane juste au pied de la falaise.
Demi-tour. Je passe à proximité des deux skieurs entrevus tout à l’heure, qui se sont arrêtés eux aussi pour manger. Puis dès que seul de nouveau, je me redéshabille pour continuer la balade. Je suis tellement bien que je fais quelques détours, histoire de prolonger la sortie et profiter de tout cet espace qui s’offre à moi seul. Finalement, en vue du parking, je remet mes vêtements après cinq heures et demi de randonnée et plus de quatre heures et demi de randonnue.
Un jour de chance, ce vendredi 13!


Friday the 13th, lucky day: I’m not working and the weather is nice.
Arrived at the Menée pass, there is already a car on the small parking lot. Two skiers are getting ready…and leave in the opposite direction. Another lucky day. The snow slope is right on the side of the road. It’s early, the snow is still hard. After about ten minutes, I’m out of sight of the road. It’s still chilly, especially when there are gusts of wind, but I take off my clothes. The only trace of snowshoeing was from the day before. I’m all alone in that place. I follow the ridge of the Grande Leirie, a succession of ascents and descents. I make my mark in the virgin snow, sometimes sneaking through the pines. Arriving at the edge of a coomb, I see three chamois on the opposite slope. They run away as I approach.
Shortly afterwards, as I turn around, I see two silhouettes following in my footsteps. Never mind, I continue as I am. At the top of the Tête de Praorzel, I sit down on a patch of grass for a snack. There I put on a T-shirt, my waistcoat and shorts, because, motionless, one feels the freshness of the wind much more.
The Mont Aiguille and the Grand Veymont are opposite. The valley of Chichiliane just at the foot of the cliff.
Turn back. I pass close to the two skiers I saw earlier, who also stopped to eat. Then as soon as I’m alone again, I undress to continue the walk. I’m so good that I take a few detours, just to extend the outing and enjoy all this space that is offered to me alone. Finally, in view of the parking lot, I put my clothes back on after five and a half hours of hiking and more than four and a half hours of naked hiking.
A lucky day, this Friday the 13th!